VIN DU JURA – HISTOIRE
Le mariage heureux d’un vignoble unique.
Les vins du Jura sont cités par Pline le Jeune dès l’an 80 de notre ère, puis décrits dans des documents historiques à Arbois dès le Xe siècle, ou encore à Château-Chalon et Salins-les-Bains au XVIe siècle.
Si les prémices de la culture de la vigne dans le Jura nous échappent encore, de nombreux témoignages historiques dignes de foi laissent croire à une origine très ancienne…
La Séquanie, qui n’était pas encore la Franche-Comté, et ses vins, sont évoqués par Pline Le Jeune dans son livre d’histoire naturelle en ces termes :
Ce raisin qui sans apprêt, fournit un vin à saveur de poix, raisin célèbre du Viennois (Autriche), dont s’est enrichie la Séquanie.
Allusion à peine voilée au célèbre cépage savagnin que nous connaissons aujourd’hui?
En 1732, un décret limite la liste des cépages autorisés et marque les débuts d’une réglementation qualitative.
Ainsi, une bonne partie des vignes, plantées avec des cépages interdits, disparaît.
En 1774, une liste de 14 bons plants pour le vin est publiée.
Dès lors, cette sélection garantit la qualité et accroît la notoriété des vins jurassiens.
De la Révolution jusqu’à la fin du XIXe siècle, le vignoble se développe continuellement : les propriétaires, nobles et ecclésiastiques, occupent la plupart des sites viticoles aujourd’hui réputés et permettent leur développement.
VIN DU JURA – Les secrets d’un terroir ou les racines d’un vignoble
Dans la recherche de qualité, les vignerons du Jura ont eu très tôt conscience d’une relation entre la qualité d’un vin et les particularités d’un lieu.
Au delà des composantes quantifiables et analysables du terroir géologie, pédologie, climat, la place de l’homme au c’ur du terroir leur apparaît dans toute son évidence, ce qui explique leur action prémonitoire en faveur des AOC.
Une géologie et des sols originaux
Dans le Jura, les différentes couches de roches que nous observons en coupe se sont déposées et consolidées depuis plusieurs millions d’années. Le Revermont se situe au pied du premier plateau jurassien, à l’Est de la plaine de la Bresse.
Ce premier plateau est parfois creusé par des reculées spectaculaires qui sont transversales aux grandes lignes du relief.
Ces vallées sans issue sont souvent des lieux de résurgence des eaux souterraines qui se sont infiltrées dans les failles et les fissures du premier plateau.
Le vignoble se localise sur des pentes assez accidentées dont l’altitude varie généralement de 200 à 400 mètres.
Les terrains qui composent le Jura appartiennent pour la plupart à l’ère secondaire ou jurassique 150 millions d’années et occupent les deux tiers du département. Les couches de roches ont été fortement plissées vers le milieu du tertiaire suite à la surrection alpine. Ce soulèvement a donné lieu à des plis en creux et en relief, appelés ici val et voûte, mais aussi à de nombreuses failles. Sous Le vignoble se localise sur des pentes assez accidentées dont l’altitude varie généralement de 200 à 400 mètres.
Les terrains qui composent le Jura appartiennent pour la plupart à l’ère secondaire ou jurassique, 150 millions d’années et occupent les deux tiers du département.
Les couches de roches ont été fortement plissées vers le milieu du tertiaire suite à la surrection alpine.
Ce soulèvement a donné lieu à des plis en creux et en relief, appelés ici val et voûte, mais aussi à de nombreuses failles.
Sous l’effet des pressions latérales, la couverture sédimentaire a glissé vers l’ouest pour venir chevaucher le fossé bressan et en même temps les mouvements verticaux ont favorisé les plissements et les failles.
Ensuite, l’érosion acheva le travail, particulièrement pendant les glaciations, en creusant les vallées et en laissant affleurer les calcaires des collines et du premier plateau.
En conséquence, le calcaire prédomine largement et sa formation est constante à toutes les ères géologiques : primaire, secondaire et tertiaire.
Cette roche, perméable et soluble, est très favorable à la vigne et en particulier aux cépages jurassiens. Par ailleurs, les coteaux adossés au plateau calcaire ont des sols assez complexes où se mêlent différentes marnes bleues, grises, rouges, noires du lias moyen et supérieur, des argiles du trias et des éboulis calcaires.
Ces marnes, associées à des éboulis de falaises du bajocien et des argiles du lias, constituent les meilleures terres à vigne du Jura.
Du soleil et de la pente
Le vignoble jurassien appartient aux vignobles septentrionaux de France avec la Champagne, l’Alsace et la Bourgogne.
Son climat est de type semi-continental et ses variations climatiques peuvent être brutales.
La température moyenne annuelle est comprise entre 11° et 13° pour une durée d’ensoleillement variant de 1 700 à 1 900 heures.
Les étés jurassiens sont généralement chauds et secs. Dans le Jura, l’exposition sud ou sud-ouest garantit au vignoble un ensoleillement important et une protection aux vents du sud-est et du nord, la bise noire.
Les printemps souvent très pluvieux participent à des moyennes de l’ordre de 1 150 mm de précipitations par an sur le Revermont.
Bien que de petite surface, le vignoble possède des microclimats assez contrastés en raison de la morphologie du relief, selon son exposition au soleil, son altitude et sa pente
Ainsi, le choix des cépages se fait aussi en fonction de leur caractère, précoces comme le Poulsard et le Pinot ou plus tardifs comme le Savagnin et le Trousseau.
VINS DU JURA
Le Poulsard
Il est aussi appelé Ploussard à Arbois et Pupillin. c’est un cépage typiquement jurassien qui se développa à partir du XVe siècle.
Il apprécie les terres fortes, marneuses ou argileuses avec une préférence pour les marnes du lias.
c’est le deuxième cépage le plus répandu avec 20 à 25% de la surface plantée et 80% de l’encépagement en rouge du Jura. Ses grappes sont peu serrées mais volumineuses.
Sucrés et juteux, ses grains à jus blanc sont assez gros, ovoïdes à pellicule fine avec des nuances de violet et de noir.
Ce cépage se caractérise surtout par ses grandes feuilles très découpées.
Le Pinot noir
Importé dans le Jura dès le XVe siècle par le Comte Jean de Chalon, dit l’Antique, héritier du Château d’Arlay, le pinot noir a toujours figuré parmi les bons plants et apprécie les sols graveleux.
Il est souvent le premier cépage à parvenir à maturité mais il craint les gelées.
Ses feuilles sont de taille moyenne et plus larges que longues à petites dents arrondies.
Ses grappes sont assez petites et cylindriques avec des grains serrés, très noirs et assez petits.
Il représente aujourd’hui environ 8 à 10 % de l’encépagement du vignoble jurassien avec un rendement moyen de 35 à 50 hl/ha.
Le Trousseau
Le Trousseau est un cépage probablement d’origine comtoise remontant aux environs du XVIIIe siècle.
d’après Charles Rouget, ampélographe célèbre, le terme trousseau proviendrait de l’aspect “troussé” ou ramassé de son raisin.
Il représente environ 5% de l’encépagement du vignoble car c’est un cépage exigeant sur son terroir.
Il a besoin davantage de soleil que les autres cépages et requiert des sols graveleux assez chauds ou des marnes peu profondes.
Plant assez tardif, ses feuilles sont arrondies et prennent une couleur rougeâtre à l’automne.
Ses grappes sont presque cylindriques et de taille moyenne.
Ses grains sont d’un noir intense qui donne un vin coloré, tannique et de longue garde.
Le Chardonnay
Second cépage commun avec la Bourgogne voisine, le Chardonnay est cultivé dans le Jura depuis le Xè siècle sous des noms aussi divers que Melon d’Arbois, Moular à Poligny ou Gamay blanc dans le sud du vignoble.
A la fin du XIXe, il couvre environ 1700 hecatres sur des sols calcaires qu’il affectionne particulièrement. A l’instauration des AOC, il arrive en tête avec environ 45% de l’encépagement.
Il est encore actuellement le cépage le plus répandu avec un taux d’occupation d’environ 50% et un rendement moyen de 55 hectolitres par hectare.
c’est un plant qui s’adapte assez bien à tous les types de sols et pour preuve, il est également planté dans d’autres régions viticoles comme la Bourgogne, la Champagne et dans le monde.
Ses feuilles sont moyennes, minces et légèrement ciselées. Ses grappes sont de taille moyenne avec des petits grains sphériques à pellicule fine, translucide qui arrivent à maturité vers mi-septembre.
Le Savagnin
c’est un cépage typiquement jurassien dans le sens où il s’extériorise à merveille sur le terroir du Jura pour produire le fameux vin jaune.
l’origine du savagnin, cousin des Traminer alsaciens, est mal connue.
Il pourrait provenir d’Autriche ou de Hongrie. Lors des croisades, il aurait été envoyé par des religieuses hongroises aux abbesses de Château-Chalon.
Le cépage Savagnin représente actuellement 15% de l’encépagement avec environ 300 hectares. Ses feuilles sont d’un vert foncé, rondes ou à trois lobes peu marqués et de taille moyenne.
Ses grappes sont courtes et petites, ses raisins sont charnus, petits et ronds avec une peau épaisse.
Il est souvent vendangé en fin de campagne car il mûrit lentement, environ 15 jours après les autres cépages.
c’est un cépage exigeant un terroir de marnes grises. Son assemblage avec un Chardonnay donne un vin “typé”, souvent dénommé “Tradition”.
VIN DU JURA – Les Appellations:
Aujourd’hui, 90% de la surface viticole jurassienne produisent des vins d’appellation.
Le Jura bénéficie de quatre appellations géographiques : Arbois, Château-Chalon, l’Étoile et Côtes du Jura et de deux AOC “produits” : Macvin du Jura et Crémant du Jura.
Le mariage de ces différentes AOC produits et géographiques symbolise à merveille l’harmonie des cépages, des terroirs locaux et du savoir-faire des viticulteurs.
Qu’est-ce qu’une AOC ?
l’AOC est l’outil par excellence d’une politique de qualité. Elle a deux principaux objectifs : garantir la qualité aux consommateurs et protéger le producteur contre toutes falsifications de ses produits.
Selon l’Institut National des Appellations d’Origines INAO, la mention AOC identifie un produit agricole, brut ou transformé, qui tire son authenticité et sa typicité de son origine géographique.
Elle garantit un lien exclusif entre le produit et son terroir.
Les conditions de production sont issues d’une culture et d’une histoire mais elles sont soumises à des règles très strictes à tous les niveaux : culture de la vigne, vendanges et vinification.
l’ AOC Arbois, décret du 15 mai 1936:
Née du celte ar et bos signifiant terre fertile, l’appellation Arbois fut la première AOC française en date.
Elle est aussi aujourd’hui la première du Jura par son volume de production, de l’ordre de 45 000 hectolitres par an. Cette appellation est répartie sur 13 communes avec un total de 843 hectares.
Les cinq cépages autorisés dans le Jura peuvent prétendre à l’AOC Arbois qui produit environ 70% des vins rouges jurassiens et 30% des blancs.
En effet, les rouges dominent en terme de surface et de production sur ce terroir qui lui est favorable.
Dans un relief tourmenté comportant des éboulis calcaires, le sol se compose de marnes irisées très profondes, argilo-silicieuses et compactes.
Parmi les autres villages vignerons de l’appellation figurent : Abergement-le-Grand, Les Arsures, Mathenay, Montigny-les-Arsures, Mesnay, Molamboz, Les Planches-près-Arbois, Pupillin, Saint-Cyr-Montmalin, Vadans et Villette-les-Arbois.
Château-Chalon,l’AOC de l’excellence:
l’AOC Château-Chalon produit exclusivement du vin jaune, issu du seul cépage savagnin.
Ce petit vignoble AOC produit un vin d’excellence sur un territoire très restreint.
Il s’agit véritablement d’un vignoble de qualité où les contrôles sont encore plus nombreux que pour les autres.
Ainsi, depuis 1958, une commission de contrôle de l’AOC passe tous les ans dans les vignes un peu avant les vendanges afin de vérifier si le raisin présente toutes les qualités requises pour produire un vin jaune digne de sa réputation.
Cette commission unique en son genre se compose de membres de la Chambre d’Agriculture, de la Direction Départementale de l’Agriculture et de la Forêt DDAF, de l’INAO, de la Société de Viticulture, du laboratoire d’analyse agricole, de producteurs et de négociants qui accordent ou non l’appellation Château-Chalon.
Une appellation sous haute surveillance
La commission de contrôle de l’AOC Château-Chalon base son analyse sur le potentiel alcoolique du raisin mais aussi sur son état sanitaire et sur le rendement parcelle par parcelle.
Elle prend alors une décision dont dépendra le revenu des vignerons mais surtout la notoriété du vignoble.
Les producteurs ont parfois préféré renoncer à l’appellation quand la récolte ne leur paraissait pas satisfaisante comme en 1974, 1980, 1984 et 2001.
Depuis 2002, l’INAO envisage d’étendre cette pratique à l’ensemble des AOC de France afin de renforcer l’image des AOC françaises face à la concurrence des nouveaux produits banalisés, notamment d’importation.
L’Étoile, une appellation céleste pour des vins d’exception:
Pourquoi le nom de l’Étoile ?
Parce que le village est entouré de cinq collines formant les branches d’une étoile, et parce que ses vignes recèlent d’innombrables pentacrines, ces étoiles fossiles que l’on peut trouver en se promenant dans les vignes.
L’encépagement se compose majoritairement de Chardonnay mais aussi de Savagnin et dans des proportions moindres, de Poulsard, notamment pour l’élaboration du vin de paille.
Les vins blancs expriment le terroir de cette AOC, tout en élégance et en finesse.
AOC Côtes du Jura, l’expression de la diversité:
Née d’un décret du 31 juillet 1937, l’appellation Côtes du Jura est la plus étendue des appellations jurassiennes.
Elle s’étend du nord au sud du vignoble, ce qui lui confère un grand nombre de contrastes de terroirs.
En cela, elle constitue un territoire de découvertes des différentes expressions des cépages jurassiens.
l’Appellation Côtes du Jura répertoriait une soixantaine de communes en 1937.
Elle en regroupe aujourd’hui 105 sur une superficie totale de 640 hectares en vignes.
Les communes représentant les surfaces les plus importantes sont Arlay, Beaufort, Buvilly, Gevingey, Lavigny, Mantry, Passenans, Poligny, Rotalier, Saint-Lothain, Toulouse-le-Château, Le Vernois, Vincelles et Voiteur.
Même si tous les produits jurassiens sont élaborés dans l’AOC Côtes du Jura, c’est la production de blancs et de Crémant du Jura qui prédomine avec des vins ronds, fruités et généreux.
En terme de volume de production, il s’agit de la deuxième AOC jurassienne.
Macvin du Jura, étonnant Macvin du Jura:
l’appellation Macvin du Jura, obtenue par décret le 14 novembre 1991, couvre l’ensemble des aires d’AOC des vins du Jura et représente 3% de la production totale AOC jurassienne.
Le Macvin du Jura appartient au club français très fermé des mistelles ou vins de liqueur d’AOC, le seul à être issu d’une eau de vie de raisin et non de vin.
Connu depuis le xive siècle, le Macvin du Jura est obtenu à partir de jus de raisin non fermentés, les moûts, auquel on intègre un tiers de marc.
Il est élevé au minimum pendant 12 mois en fûts de chêne et doit présenter entre 16° et 22° d’alcool pour obtenir l’AOC.
Les cinq cépages jurassiens, Trousseau, Poulsard, Pinot Noir, Chardonnay et Savagnin, répertoriés dans l’AOC Côtes du Jura sont tous autorisés dans la production de moûts destinés au Macvin du Jura.
Le Macvin du Jura peut donc être blanc ou rouge bien que la plupart des vignerons le produisent blanc.
l’eau de vie de marc utilisée pour la fabrication du Macvin du Jura est obtenue par la distillation du marc du Jura.
Elle doit rester au moins 18 mois en fûts de chêne avant l’élaboration du Macvin du Jura.
Crémant du Jura, l’effervescence d’une appellation:
l’AOC Crémant du Jura fut obtenue le 9 octobre 1995.
La production de vins effervescents dans le Jura remonte à la fin du xviiie siècle, date à laquelle les vignerons jurassiens maîtrisaient déjà la méthode traditionnelle.
l’aire d’appellation du Crémant du Jura se superpose à l’identique à celle des Côtes du Jura, d’Arbois, de Château-Chalon et de l’Etoile.
Les cépages autorisés pour sa production sont le Poulsard, le Pinot noir, le Trousseau, le Chardonnay et le Savagnin. Pour le Crémant du Jura blanc, produit dans plus de 90% des exploitations, le Chardonnay doit représenter au moins 50% de la cuvée.
Pour le Crémant du Jura rosé, le Poulsard et le Pinot noir doivent aussi représenter au moins 50% de la cuvée.
Les raisins, obligatoirement vendangés à la main, sont transportés en caisses percées, et pressurés par grappes entières.
Depuis sa création en 1995, la production de Crémant du Jura a progressé régulièrement pour atteindre environ 16% de la production totale AOC jurassienne, sur une surface de 210 hectares soit 15 000 hectolitres en moyenne par an.
VIN DU JURA – Gamme
La gamme des vins du Jura est exceptionnelle avec ses cinq cépages, ses six appellations et ses deux mentions traditionnelles.
Pour les appellations Arbois et Côtes du Jura, on peut trouver tous les types de vinification et tous les vins : rosés, rouges, blancs, jaunes, paille.
Notons que l’appellation l’Etoile est spécialisée dans les vins blancs et paille et que celle de Château-Chalon est spécialisée dans la production de Vin Jaune.
Enfin, n’oublions pas les produits phares que sont le Crémant du Jura et le Macvin du Jura.
Rouges atypiques et blancs de notoriété…
Jusqu’à la fin du XIXe siècle, le Jura produisait en majorité des vins rouges.
c’est pourtant grâce aux vins blancs que le Jura s’est forgé la notoriété que nous lui connaissons.
Aujourd’hui, les Côtes du Jura produisent environ deux fois plus de blancs que de rouges alors qu’à Arbois, les rouges dominent largement.
Le Jura produit des vins rouges élaborés à partir des cépages Poulsard, Trousseau et Pinot noir, travaillés seuls ou en assemblage.
Les différents terrains et méthodes de vinification sont à l’origine de vins à forte personnalité.
Quant aux rosés, ils sont essentiellement élaborés à partir du cépage Poulsard.
Des cépages autochtones
Avec le terroir et le savoir-faire des hommes, le cépage est le troisième élément fondamental de la qualité d’une AOC.
d’une bonne harmonie entre un cépage, un sol, un climat et les hommes, va naître un grand cru.
À la fin du XIXe siècle, 42 cépages différents étaient présents sur les 20 000 hectares de vignes en exploitation.
Depuis des siècles, les vignerons jurassiens recherchent des cépages adaptés aux terroirs qu’ils cultivent.
Un vignoble ancien, comme celui du Jura bénéficie des compétences et des techniques légués de générations en générations.
Blancs du Jura Floraux ou typés, ils ne manquent pas de caractère !
Les blancs du Jura sont majoritairement issus du cépage Chardonnay.
Mais le terroir, leur élevage particulier et leur assemblage éventuel avec le cépage Savagnin en font des vins vraiment originaux.
À partir de ces deux cépages seulement, les vignerons du Jura ont su créer une véritable symphonie.
Dans le Jura, la vinification des blancs se fait selon les règles classiques.
Les différences importantes surviennent au stade de l’élevage du vin.
En effet, selon la technique d’élevage, le vin est laissé en tonneau avec ou sans ouillage.
Le vigneron peut choisir d’ouiller régulièrement son tonneau, c’est-à-dire de le compléter au fur et à mesure de l’évaporation.
l’objectif est de préserver le vin de tout contact avec l’air, qui aurait tendance à l’oxyder.
Ainsi les blancs ouillés, généralement mono cépage, essentiellement le chardonnay, sont plutôt floraux avec des notes de fruits.
Mais dans le Jura, les vignerons se plaisent à ne pas toujours ouiller leurs tonneaux et donc à provoquer ce travail oxydatif entre l’air et le vin qui développe ces arômes de noix, de noisettes et d’épices douces, cette typicité jurassienne.
Ces blancs typés, sont issus soit de chardonnay, soit de savagnin, seuls ou en assemblage.
Selon des proportions propres à chaque vigneron de 10 à 40% de savagnin, l’assemblage se présente sous la forme d’une cuvée spéciale baptisée différemment selon son producteur.
Il prend souvent le nom de tradition.
Le Vin Jaune:
Le vin Jaune est considéré comme l’un des plus grands vins du monde.
Château-Chalon est son vignoble natal mais il est également produit en appellation Arbois, l’Étoile et en Côtes du Jura.
Sa couleur est jaune or, d’où son nom.
Il doit sa renommée à ses qualités organoleptiques ainsi qu’à son élaboration aussi originale que mystérieuse.
Un vin de roi pour le roi des vins !
Le Vin Jaune fait l’objet d’un élevage spécifique car une fois la fermentation achevée, il doit être conservé au minimum six ans et trois mois en fûts de chêne sans soutirage ni ouillage.
Durant son vieillissement, un voile de levures se développe en surface et préserve le vin de l’oxydation en le privant de contact avec l’air ambiant.
Ce sont ces levures qui permettent au vin jaune d’obtenir mystérieusement ses caractéristiques organoleptiques si complexes.
Une fois le vieillissement terminé, il est mis en bouteille spécifique et unique, appelée clavelin.
Le Clavelin ne contient que 62 cl. Cette originalité s’expliquant par le fait qu’un litre de jus de raisin se réduit globalement à 62 cl de vin jaune à la fin de son vieillissement.
Le clavelin est la seule bouteille autorisée pour le conditionnement du Vin Jaune.
Vin exceptionnel, certaines de ses bouteilles sont plus que centenaires.
La plus ancienne dégustée était de 1774 !
Le Vin de Paille:
l’élaboration particulière du Vin de Paille et les arômes qu’il développe en font un vin remarquable.
Ses grappes sont sélectionnées avec la plus grande attention afin de ne retenir que les plus beaux fruits.
On les laisse ensuite se déshydrater plusieurs mois dans une pièce sèche et aérée.
Un nectar de patience !
Le vin de paille dispose d’une mention traditionnelle qui traduit une méthode d’élaboration très particulière. On retrouve cette mention pour les AOC Côtes du Jura, Arbois et l’Étoile.
Le rendement de base du Vin de Paille est fixé à 20 hectolitres par hectare.
Les raisins doivent sécher pendant une durée minimum de six semaines soit sur un lit de paille, dont il tire l’origine de son nom, soit sur des claies, soit suspendus afin de réaliser une sélection des plus beaux grains.
l’objectif est d’obtenir une concentration naturelle des baies de raisins.
Les locaux de stockage sont aérés mais non chauffés. Entre Noël et la fin février, après pressurage des baies déshydratées regorgeant de sucre, on obtient 15 à 18 litres de moût pour 100 kilos de raisins.
Une fermentation lente qui s’achève naturellement donne un vin naturellement doux qui titre entre 14,5° et 17° d’alcool.
Il vieillira ensuite trois années en petits tonneaux pour développer ses arômes de fruits confits, pruneau, miel, caramel, ou orange confite.
Le Crémant du Jura:
l’AOC Crémant du Jura fut obtenue le 9 octobre 1995.
La production de vins effervescents dans le Jura remonte à la fin du XVIIIe siècle, date à laquelle les vignerons jurassiens maîtrisaient déjà la méthode traditionnelle.
l’AOC Crémant du Jura, l’effervescence d’une appellation:
Elle fut obtenue le 9 octobre 1995. La production de vins effervescents dans le Jura remonte à la fin du XVIIIe siècle, date à laquelle les vignerons jurassiens maîtrisaient déjà la méthode traditionnelle.
l’aire d’appellation du Crémant du Jura se superpose à l’identique à celle des Côtes du Jura, d’Arbois, de Château-Chalon et de l’Etoile.
Les cépages autorisés pour sa production sont le Poulsard, le Pinot noir, le Trousseau, le Chardonnay et le Savagnin. Pour le Crémant du Jura blanc, produit dans plus de 90% des exploitations, le Chardonnay doit représenter au moins 50% de la cuvée.
Pour le Crémant du Jura rosé, le Poulsard et le Pinot noir doivent aussi représenter au moins 50% de la cuvée.
Les raisins, obligatoirement vendangés à la main, sont transportés en caisses percées, et pressurés par grappes entières.
Depuis sa création en 1995, la production de Crémant du Jura a progressé régulièrement pour atteindre environ 16% de la production totale AOC jurassienne, sur une surface de 210 hectares soit 15 000 hectolitres en moyenne par an.
Le Macvin du Jura:
l’appellation Macvin du Jura, obtenue par décret le 14 novembre 1991, couvre l’ensemble des aires d’AOC des vins du Jura et représente 3% de la production totale AOC jurassienne.
Étonnant Macvin du Jura:
Le Macvin du Jura appartient au club français très fermé des mistelles ou vins de liqueur d’AOC, le seul à être issu d’une eau de vie de raisin et non de vin.
Connu depuis le XIVe siècle, le Macvin du Jura est obtenu à partir de jus de raisin non fermentés, les moûts, auquel on intègre un tiers de marc.
Il est élevé au minimum pendant 12 mois en fûts de chêne et doit présenter entre 16° et 22° d’alcool pour obtenir l’AOC.
Les cinq cépages jurassiens,Trousseau, Poulsard, Pinot Noir, Chardonnay et Savagnin, répertoriés dans l’AOC Côtes du Jura sont tous autorisés dans la production de moûts destinés au Macvin du Jura.
Le Macvin du Jura peut donc être blanc ou rouge bien que la plupart des vignerons le produisent blanc.
l’eau de vie de marc utilisée pour la fabrication du Macvin du Jura est obtenue par la distillation du marc du Jura.
Elle doit rester au moins 18 mois en fûts de chêne avant l’élaboration du Macvin du Jura.