TRUFFE NOIRE DU COMTAT DE PROVENCE – HISTOIRE
La trufficulture a pris son essor au début du 19ème siècle. Grâce à Joseph Talon, qui vers 1810, près d’Apt dans le Vaucluse, eut la fameuse idée de planter des glands ramassés sous les chênes truffiers d’où son célèbre dicton : “si vous voulez récolter des truffes, plantez des glands”. Il fût suivi en 1847, par Mr Rousseau de Carpentras, récompensé en 1855 à l’Exposition Universelle à Paris. Il avait fait une plantation sur sept hectares et produisit de magnifiques truffes. Ces pratiques se multiplièrent et, lorsque en 1880, il y eut surtout la crise du phylloxéra ravageant les vignobles, ainsi que la maladie du ver à soie remettant en cause la production de soie, des milliers d’arbres furent plantés sur ces terres favorables à la truffe…
Puis l’exode rural, la révolution industrielle dépeuplèrent les campagnes et le domaine forestier se referma moins d’entretien, moins de troupeaux. La première guerre mondiale saignant la population paysanne, la Provence perdit des hommes mais aussi la mémoire de leur savoir. Ce fût la cause d’un déclin important. On passa de 1587 tonnes en 1868, à 45 tonnes en 1920, et après la deuxième guerre mondiale, à 36 tonnes en 1950.
Le traité de Rome, avec la nouvelle politique agricole pour rendre l’Europe autosuffisante, a provoqué une nouvelle révolution agricole. Les cultures intensives, la mécanisation à outrance, l’usage intensif d’engrais chimiques et de désherbants ont rompu le fragile équilibre écologique favorable à l’épanouissement de la truffe.
La production s’élève de nos jours, et selon les années à 20 tonnes en 1992, à 12 tonnes en 1995, 30 tonnes en 97/98, 10 tonnes en 98/99 qui fût une mauvaise année. La saison 1999-2000 semble avoir été une année correcte ainsi que celles qui s’en suivirent.
A la fin de l’année 1999, a été organisé le “5ème Congrès International Sciences et Culture de la Truffe” à Aix en Provence. Des spécialistes du monde entier se sont retrouvés pour relever le défi technique de la relance de la production truffière. Il faut donc relancer la trufficulture dans les grands terroirs favorables.
Le Sud-est représente à lui seul 80% de la production nationale… Rappelons nous la règle des ” 2/3 ” sur les quantités produites. ” La France produit les 2 /3 de la truffe mondiale. Le Vaucluse produit les 2/3 de la truffe française. Le Comtat Venaissin en Provence produit les 2/3 de la truffe du Vaucluse, et le Périgord , producteur de 15% de la truffe française commercialise les 2 /3 des truffes de France.
Actuellement la truffe fait l’objet de sérieuses recherches sur la mise en évidence de certaines substances qui auraient des propriétés anticancéreuses.
TRUFFE NOIRE DU COMTAT DE PROVENCE – SAVOIR ACHETER
“Un gastronome digne de ce nom ne consomme que des truffes fraîches, en hiver. La saison une fois achevée, il attend la suivante et s’abstient de truffes de conserve, même de première cuisson” Paul Ramain 1954.
L’idéal est de fréquenter les différents marchés aux truffes et d’acheter directement du producteur au consommateur la Tuber Melanosporum. Mais il faut être connaisseur et ne pas se retrouver avec de la brumale ou de la chinoise au prix de la Mélano ! De nombreuses personnes ayant de la famille ou amis producteurs en Provence préfèrent s’approvisionner directement et n’hésitent pas à faire le voyage, comme certains vont au pays du foie gras ou directement dans les caves pour acheter du vin.
Donc prudence, et sans connaissances particulières, il convient de s’adresser à des maisons connues pour leur sérieux et leur renommé. Mais sachez qu’avec 50 g ou 100 grammes de truffes, vous pouvez quand même vous régalez,la truffe fraîche étant est incomparable.
Un autre conseil, préférez acheter deux truffes de taille moyenne plutôt qu’une seule grosse; en effet, vous aurez, si l’une est de moindre qualité, la chance d’avoir l’autre meilleure. Alors que si vous en avez qu’une grosse et qu’elle soit mauvaise, il vous restera un goût amer dans la bouche…