Lorsqu’on parle d’interactions, on pense aux effets secondaires liés à la prise concomitante de deux médicaments… mais beaucoup moins aux effets de l’alimentation. Pourtant, les jus de fruits (et en particulier celui de pamplemousse) peuvent entraîner des problèmes avec de nombreuses molécules utilisées en cardiologie, cancérologie, transplantation ou infectiologie.
Parce que l’effet de nombreux médicaments peut être altéré par la prise de jus de fruit. L’Afssaps apporte une attention particulière à l’information sur les interactions entre ces médicaments et ces boissons (en particulier le jus de pamplemousse). Elle a ainsi rappelé en octobre 2008 les risques propres à ces interactions.
Jusqu’à présent, seul le jus de pamplemousse est connu pour interagir fortement avec quelques médicaments. Il ne s’agit pas d’une réduction de l’efficacité de ces médicaments, mais d’une augmentation de la fréquence et de la gravité de leurs effets indésirables, avec un risque d’autant plus important que la marge thérapeutique du médicament concerné est étroite.
L’absorption intestinale de certains médicaments peut être perturbée par certaines substances présentes dans le pamplemousse.
Résultat : leur absorption intestinale est augmentée.
Les conséquences sont une majoration des effets indésirables de ces médicaments, équivalant à un surdosage. Les médicaments à risque sont ceux qui ont un index thérapeutique étroit, c’est-à-dire ceux pour lesquels la dose prescrite doit être scrupuleusement suivie, sous peine de s’exposer à des effets indésirables.
Il s’agit de :
La simvastatine, et dans une moindre mesure, l’atorvastatine. Pour la simvastatine, la biodisponibilité peut être multipliée d’un facteur 15, ce qui revient à prendre en une fois la dose de deux semaines. Elle double pour l’atorvastatine. Des cas de rhabdomyolyse grave atteinte musculaire attribuée à une interaction entre la simvastatine et le jus de pamplemousse, ont été publiés ;
– Les immunosuppresseurs (tacrolimus, ciclosporine…), avec risque accru de toxicité pour le rein (néphrotoxicité) ;
– Le cisapride, avec un risque de torsades de pointes (un trouble du rythme cardiaque);
– Un effet identique sur les dihydropyridines a été démontré. Mais, à l’exception de la lercanidipine, les conséquences de cette prise simultanée de jus de fruits et de cette molécule n’ont pas eu de conséquences cliniques.
– Quelques autres médicaments (buspirone, carbamazépine) peuvent voir le risque de surdosage augmenté par l’absorption de jus de pamplemousse.
Lors des journées de la société américaine de chimie à Philadelphie 2007, David Bailey a pointé un autre effet potentiel du jus de pamplemousse.
Selon les résultats de son étude, ce jus de fruits inhiberait l’absorption des médicaments contenant de lafexofenadine, un antiallergique. Et le jus de pamplemousse ne serait pas le seul incriminé puisque selon les mêmes auteurs, les jus d’orange et de pomme, à raison de 1200 ml, diminuent l’absorption de la fexofenadine de 28 et 23 %, respectivement.
Poursuivant ses travaux, la même équipe a suggéré que d’autres flavonoïdes contenus dans certains fruits et légumes pourraient être impliqués. Les interactions pourraient durer plus de 2 heures mais moins de 4 heures, indiquant ainsi que les problèmes pourraient être évités en s’attachant à un intervalle de temps suffisant entre les deux prises.
Plus inquiétant, ces interactions ne se limiteraient plus à une seule molécule. Selon David Bailey, le jus de pamplemousse diminuerait la biodisponibilité de l’acebutolol, duceliprolol, du talinolol (tous indiqués dans le traitement de l’hypertension), de lafexofenadine, et de la L-thyroxine (indiqué dans les hypothyroïdies) tandis que le jus d’orange aurait les mêmes conséquences pour l’atenolol, le celiprolol (desantihypertenseurs), la ciprofloxacine (un antibiotique de la famille des quinolones de deuxième génération) et la fexofenadine.
Obtenus dans des conditions expérimentales différentes des conditions réelles, quelle est la portée réelle de ces résultats pour le prescripteur ou son patient ? L’interprétation des résultats d’une étude isolée nécessitera une confirmation.
Cependant, il apparaît prudent d’éviter la prise concomitante de ces médicaments avec ces jus de fruits ou au moins d’attendre un délai de 4 heures. Enfin, l’hypothèse émise par David Bailey dans cette étude ne doit pas faire oublier que le risque d’interaction clinique le plus important à prendre en compte avec le jus de pamplemousse reste celui du surdosage avec les médicaments cités précédemment.
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