Entre 2000 et 2009, le taux de prévalence du diabète* en France n’a
cessé d’augmenter. Il a même progressé plus vite que prévu. En 2009, on estime
à plus de 3,5 millions le nombre de personnes atteintes, des chiffres attendus
normalement pour 2016. Ils témoignent d’une véritable croissance de l’épidémie.
En ligne de mire, comme causes principales du diabète : Surpoids, obésité,
mauvaise alimentation, sédentarité et trop faible activité physique.
En 2000, le taux de prévalence du diabète était de 2,6%. En 2006, il était déjà à
3,95%. En 2009, il atteint les 4,4% selon l’Institut de veille
sanitaire (INVS) dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire
(BEH) de novembre 2010 (N° 42-43).
En seulement 10 ans, alors que les messages d’information et de prévention se sont multipliés, le nombre
de personnes diabétiques est passé de 1,6 à 2,9 millions.
A cela s’ajoute les diabétiques qui s’ignorent. Il y a
encore peu, on évaluait ce chiffre à environ 500 000, c’est sans doute à 600
000, voire 700 000 qu’il faut maintenant l’estimer.
Le gros des effectifs concerne toujours les diabétiques de type II, non
insulinodépendants (DNID), mais le chiffre des diabétiques de type I,
insulinodépendants (DID), est en progression également.
Parmi les causes du diabète, il y a toujours les facteurs de prédisposition (gènes, antécédents
familiaux, etc.). Bien sûr, le vieillissement de la population, le dépistage
précoce et l’amélioration de l’espérance de vie des personnes traitées pour
diabète augmentent mécaniquement les chiffres. Mais ce sont surtout des facteurs
sociaux et environnementaux (liés à nos modes de vie) qui
expliquent cet accroissement constant : surpoids, obésité, manque
d’activité physique, sédentarité constituent les principales
causes du diabète en France.
Nous ne sommes pas tous
égaux face au diabète et face aux risques de diabète. L’étude de 2009 confirme
des disparités liées au sexe (les hommes sont plus
touchés que les femmes), à l’âge (les taux de
prévalence sont plus élevés après 60 ans), aux conditions sociales,
ainsi que des disparités géographiques. Les taux de
prévalence les plus élevés en France sont toujours en outre-mer (Réunion
8,8% et Guadeloupe, par exemple, 8,1%). Fait marquant, à l’inverse de la
métropole, les femmes sont plus touchées par le diabète entre outre-mer que les
hommes.
L’étude de l’INVS confirme une grande disparité géographique sur le territoire
national. Les régions et les départements du nord-est et du
sud de la France, ainsi que les territoires d’outre mer, continuent
d’être les plus touchées par cette épidémie (Nord-Pas-de-Calais
: 5,4%). Tandis que les les régions et les départements de l’ouest de
la France métropolitaine ont les taux de prévalence les plus
faibles : Bretagne (3,0%), Pays-de-la-loire (3,6%).
Cette disparité géographique n’est pas sans traduire des différences sociales.
Plus on est pauvre, plus on est touché par le diabète. Sur un périmètre
limité, les chiffres sont sans appel: en Seine-Saint Denis, le taux de
prévalence en 2009 est de 5.8%, alors qu’à Paris, il est de 3,2%.**
L’étude de l’INVS préconise une maîtrise de l’offre alimentaire, le maintien d’un niveau d’activité physique raisonnable et des politiques ciblées, notamment pour les plus de 60 ans et dans les zones géographiques les plus touchées. « Les solutions à cette épidémie passent par une stabilisation du surpoids et de l’obésité », conclut-elle.
*Taux de prévalence : Nombre de personnes diabétiques par rapport à l’ensemble de la population.
Bien qu’ici, d’autres facteurs (nutritionnels, origines ethniques…peuvent rentrer en ligne de compte, certaines populations étant génétiquement plus susceptibles de développer le diabète. Ce qui montre bien le caractère nutritionnel mais aussi génétique du diabète de type 2.
Sources : Institut de Veille
Sanitaire, Bulletin épidémiologique hebdomadaire (9 novembre 2010/n°42-43), p
425 à 431. Les chiffres sont exprimés en « taux standardisé de prévalence ».
Population de personnes diabétiques identifiée par l’assurance maladie et
traitée par hypoglycémiants.
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