La revue de Presse de Paulo (3 décembre 2011)

Les courtiers de Paris, piqueurs de vins depuis le 14ème siècle !

La compagnie des courtiers jurés experts de Paris, autrement appelés Piqueurs de Vins de Paris, va fêter dans trois mois son 690ème anniversaire !
Elle a été fondée, en effet, en mars 1322, par un règlement de Charles 4 le Bel, et constitue aujourd’hui un des plus anciens groupements professionnels de France. La compagnie des courtiers piqueurs de vins de Paris rassemble 50 membres actifs, qui sont tous des professionnels du vin. Leurs missions sont multiples : conférences, inventaires, expertises amiables ou juridiques, conférences, participation aux jurys de concours, présentation de vins et champagne, et enfin dégustations et initiation à la dégustation dans le laboratoire de la compagnie, en son siège, rue du Port aux Lions, à Charenton (94).

L’année prochaine, cet anniversaire sera l’occasion d’éditer une nouvelle Carte des Millésimes, créée en 1937, un outil qui offre au consommateur une vue de la qualité des vins, région par région. Parallèlement, la compagnie veut développer ses activités, et surtout se faire connaitre davantage, car elle s’estime un peu méconnue par le grand public et l’administration ; elle souhaite donc recruter de nouveaux membres, et se faire entendre davantage dans la capitale.

Boisset toujours plus au sud

Deux grands noms du vin viennent d’unir leurs destins. La maisonBoisset, basée à Nuits Saint Georges en Bourgogne, vient d’acquérir le groupe Skalli, spécialiste des vins du Languedoc et de la Vallée du Rhône, dont le siège est à Sète dans l’Hérault.

« Nous sommes honorés de poursuivre cette magnifique œuvre familiale, et, grâce à elle, de nous installer de manière physique, dynamique et qualitative, dans l’un des grands terroirs du monde, le Languedoc, et de renforcer notre présence dans la Vallée du Rhône », annonce Jean-Charles Boisset. « Nous sommes très heureux d’ajouter de nouveaux partenaires à travers le monde grâce à la famille Skalli et d’augmenter notre présence à l’international. Les vins Skalli est en effet présent dans 70 pays ».

Les deux familles se connaisse de longue date. Au début des années 1980, leur chemin s’étant déjà croisé lors de la vente par la famille Boisset d’un vignoble en Californie. Skalli restant sans succession familiale pour son activité vins en France, l’actuel dirigeant du groupe, Robert Skalli, s’est tourné vers Boisset.
La maison bourguignonne possède de nombreux vignobles (Chablis, Beaujolais, Côtes de Beaune et de Nuits, Côte Chalonnaise, Californie, Canada, etc.). Elle avait déjà un pied dans la Vallée du Rhône (Chartreuse de Bonpas). Avec cette reprise, elle s’assure ainsi une complémentarité avec le reste de sa gamme, et se renforce également comme acteur majeur des vins français à l’étranger.

Château Palmer : un vin blanc deux fois insolite

Le vin blanc du Château Palmer, à Cantenac dans l’appellation Margaux, fait partie de la petite production de vin blanc sec que l’on trouve, çà et là, dans les vignobles du Médoc.

On ne compte pas plus de vingt producteurs et cent hectares de vignes blanches dans le Médoc, mais certains ont su développer une commercialisation de ces vins qui sont connus, comme ceux des châteaux Talbot, Fonréaud, Margaux ou Mouton Rothschild.
Le vin blanc de Château Palmer diffère de tous les autres. Il représente un volume d’à peine deux mille bouteilles, qui sont réservées aux réceptions du château et à la consommation des propriétaires. Il n’est donc vendu nulle part. Par ailleurs, il est fort insolite dans son encépagement. Le vin est en effet issu de deux cépages : la muscadelle pour 60% et le lauzet !

Le lauzet est un vieux cépage blanc de Jurançon, pratiquement disparu ou en voie de l’être, plutôt tardif, et qui pourrait être un proche parent du tannat, auquel il ressemble. Ses raisins de petite taille produisent « un vin sec, assez riche en alcool, aux arômes fruités et épicés » dixit Pierre Galet. Associé à la muscadelle, et planté sur des terres assez fortes, l’inattendu lauzet donne à Palmer un excellent vin blanc … probablement unique au monde.

L’exportation des vins et spiritueux en nette hausse

Les chiffres que vient de diffuser la fédération française des exportations de vins et spiritueux ne laissent aucun doute : le millésime 2011 sera excellent pour cette filière.

Selon les professionnels, le chiffre d’affaires de ces exportations devrait passer de 9 milliards d’euros en 2010 à 10 milliards d’euros en 2011. Ce sont surtout les ventes de cognac et de grands bordeaux à l’étranger qui expliquent ces bons résultats.
La filière vins et spiritueux occupe donc le second poste du commerce extérieur, derrière l’intouchable aéronautique (18 milliards : merci Airbus !) mais devant les parfums et cosmétiques (7,7 milliards). Cette année encore, c’est l’Asie, et particulièrement la Chine, qui ont acheté en masse les produits français, et notamment les plus chers, comme on l’a vu lors de la dernière campagne de vente en primeur des grands crus de Bordeaux.
Cependant, cette tendance s’est fortement ralentie depuis septembre, et les achats en masse de la Chine en vins de Bordeaux connaissent une relative stagnation. Les observateurs prévoient que l’année 2012, en raison d’un climat économique pesant, n’aura pas des résultats aussi brillants. Aux incertitudes du marché chinois s’ajoute, en effet, le ralentissement des marchés européens. Et déjà, le prix des grands vins se joue à la baisse. C’est dire que l’on va clairement vers un retour à la normale, mais ce réajustement inévitable était attendu.

Gaillac, le retour du prunelard

Sacrifié après le phylloxéra, le cépage rouge prunelard fait néanmoins parti de l’encépagement très singulier des rouges de Gaillac.

Ce père du côt connaît une renaissance significative dans le vignoble, même si son impact reste plutôt marginal. Validé par l’appellation, son usage l’est aussi dans celle de Marcillac, autre foyer où il a survécu.

Le prunelard constituait probablement une part importante du vignoble du Tarn avant le phylloxéra. On le trouvait également en Aveyron, sous le nom de menu (ou menut.) Variété peu productive du fait de sa propension à la coulure, il n’a pas été replanté pour cela après le fléau. On sait depuis peu, par analyse génétique, qu’il a engendré le côt (ou malbec) par croisement avec la magdeleine noire des Charentes. Subsistant à l’état résiduel, il n’a pas échappé à la sagacité de Robert Plageoles, lequel le fit multiplier pour en planter une parcelle en 1992 sur son Domaine de Très Cantous.

En 1997, une cuvée naîtra de cette plantation. Son initiative sera suivie par un autre vigneron épris d’authenticité, Michel Issaly (Domaine de la Ramaye.)
Ces deux artisans ont alors mis en valeur des caractères proches de ceux du côt, suscitant un engouement certain auprès de leurs pairs. Ce phénomène, en nette expansion ces toutes dernières années, fait que le vignoble de Gaillac en compte environ 30 hectares, dont la moitié en production. La reproduction du matériel végétal est assurée par l’Institut français de la Vigne et du Vin, lequel fournit les greffons à partir d’un conservatoire intra-variétal constitué d’une vingtaine de souches exemptes de maladies du bois. A ce jour, aucun clone n’a été agréé même si des travaux de sélection sont en cours (M. B.).
Nota Bene. Il existe aussi un prunelard blanc, cépage jadis connu en Aveyron, mais à peu près disparu aujourd’hui.

Livres : Pour un tourisme viticole futé

La France reçoit à peu près 75 millions de touristes par an sur son territoire, et on compte que 7,5 millions de touristes s’intéressent au vin. Autrement dit, un sur dix.

Dès lors, le tourisme viticole s’impose comme une nécessité dans le premier vignoble du monde, et partout, les routes du vin, les opérations portes ouvertes, l’ouverture des chais et les tables d’hôtes retiennent les voyageurs.
Dans cet esprit, les éditions du Petit Futé publient « Tourisme et vignobles en France », un bouquin de 900 pages à 17 euros. Le livre est à lui tout seul un voyage de l’Alsace fleurie aux grands crus du Médoc en passant par les châteaux de la Loire, les abbayes de la Bourgogne, les restanques de la Provence, les restaurants, les expositions, les musées, les villages fortifiés ou les gîtes accueillants.

Vente aux enchères : atterrissage en douceur aux Hospices de Beaune (Bourgogne)

Avec une baisse de 6% du prix moyen de la pièce de 228 litres, la 151e vente des vins Hospices de Beaune s’est soldée sans trop de dégâts dans un contexte économique incertain. Le chiffre d’affaires de la vente se situe même dans le Top 3 à près de 5 millions d’euros.

Tout proche des records de 2009 et 2000. Pour cause de millésime productif, il y avait beaucoup de vins à la vente cette année : 761 pièces (fût de 228 litres), soit 118 de plus que l’an dernier. C’était la quatrième vente la plus dotée en volume dans l’histoire des Hospices.
Après une année 2010, haute en couleurs, « boostée » par la 150e édition de l’évènement (hausse de 11,25 % du prix moyen de la pièce), il était difficilement envisageable de voir cette nouvelle édition s’inscrire dans la même dynamique haussière. D’autant qu’on ne pouvait guère invoquer l’effet millésime pour aiguiser les appétits. 2011 est un millésime intermédiaire : bon sans être exceptionnel.

La pièce de charité a été adjugée à 110 000 euros pour une société Londonienne de négoce de vins. Le fruit de la vente de ce Corton grand cru Clos du Roi cuvée Baronne du Baÿ sera reversée à France Alzheimer et Mécénat Chirurgie Cardiaque. Cette vente était placée sous la présidence de l’ancien mannequin Inès de la Fressange et du comédien Christian Clavier.
Cet atterrissage en douceur conforte le choix des Hospices de Beaune de faire appel à Christie’s, qui, en fidélisant ainsi une nouvelle clientèle particulière, évite des effets de yo-yo trop brutaux, comme la vente en a connu dans le passé. Depuis 2005, date d’entrée en lice de la maison anglaise, c’est seulement le deuxième vente (2008) à se conclure par une baisse …

Les bordeaux très présents en Chine

Le Festival des Vins de Bordeaux et d’Aquitaine vient de se tenir pendant quatre jours à Wuhan en Chine.

En marge des dégustations, rencontres d’affaires, et présentations diverses qui ont eu lieu, un jury de dégustateurs chinois a sélectionné 21 coups de cœur, parmi les 176 vins de Bordeaux qui étaient présentés, tous médaillés au concours de Bordeaux Vins d’Aquitaine. Ces vins ont été récompensés d’un trophée. On notera que 23 producteurs ont fait le voyage pour rencontrer des importateurs chinois.

Dans le même temps, des producteurs de vins blancs liquoreux regroupés sous la bannière des « Sweet Bordeaux » ont participé avec succès au festival Wine Dine de Hong Kong. Cette manifestation aurait reçu 160.000 visiteurs, et une fois de plus, le mariage entre la cuisine orientale et les blancs liquoreux a été célébré avec entrain. Les appellations bordeaux et bordeaux supérieurs se sont également rendues à Hong Kong pour cette opération, avec une délégation de treize viticulteurs, autour de leur président Bernard Farges.

Ces appellations misent beaucoup sur l’export actuellement, et furent présentes pour le seul mois d’octobre à Francfort, Berlin, Bruxelles et au Canada, en plus de la Chine. Une véritable offensive à l’international.

Côtes du Rhône : Un livre prestigieux sur Gigondas

« Gigondas, ses vins, sa terre, ses hommes » est un livre qui marque les 40 ans de l’appellation Gigondas.

Mais cela fait plusieurs siècles que la vigne est présente dans cette cité. Niché au pied des majestueuses Dentelles de Montmirail, ce village pittoresque n’offre pas qu’un paysage bucolique et sa douceur de vivre. Il ouvre aussi les portes de ses caves et de ses vignerons. Le plateau des Garrigues, la bande de Saint Côme ou le Col du Cayron, sont autant de terroirs qui symbolisent la diversité des vins de Gigondas.
Cet ouvrage réunit les plumes de spécialistes pour une lecture-dégustation équilibrée : à l’œil, le parcours de la terre au vin selon Georges Truc, géologue spécialisé dans la vallée du Rhône ; au nez, la grande histoire et les petites anecdotes d’un enfant du pays, Jean Baptiste Amadieu, docteur ès lettres ; en bouche, 50 millésimes dégustés et commentés par John Livinstone-Learmonth, critique britannique ; en finale, les 82 domaines de Gigondas, vus par Louis Barruol, vigneron et Véronique Raisin, journaliste. Tout cela servi dans un verre dessiné par l’objectif de la photographe Ilka Kramer.

Edition Bottin Gourmand, 39 euros, 500 pages.

Production en Champagne : les vignerons montent au créneau

Le syndicat des vignerons de Champagne est l’un des plus anciens de France, puisqu’il est né en 1904, et peut donc s’enorgueillir de plus d’un siècle de bons et loyaux services.

Au regard de la situation du champagne, sur le plan économique et social, on doit présumer qu’il a fait du bon travail, car le vignoble champenois est de loin le premier de France, avec 4,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, des marges confortables, des progressions de commercialisation partout, et un produit qui dispose d’une image internationale exceptionnelle.
La réussite du champagne doit beaucoup aux grandes marques qui sont reconnues dans toute la planète, et sont à juste titre les icônes de la profession; mais elle doit de plus en plus à la vitalité des vignerons, petits ou grands, dont les étiquettes sont moins connues que les stars (Roederer, Taittinger, Dom Pérignon, Laurent Perrier, Veuve Clicquot et vingt autres), mais dont les profits grandissent au même rythme que leur importance.
Si la production de la Champagne est aujourd’hui de l’ordre de 300 millions de bouteilles en moyenne, les champagnes de vignerons représentent désormais le tiers des ventes, soit 100 millions de bouteilles. On compte en effet 4.700 vignerons indépendants, aussi appelés récoltants manipulant, et 40 coopératives, qui constituent l’armée un peu anonyme mais dynamique de ces « champagnes de vignerons », à côté des « grandes maisons » aux marques établies et au prestige souverain.
Ces producteurs et sociétés de producteurs ont su s’ouvrir des débouchés intéressants, notamment à l’export, mais c’est surtout en France qu’ils se sont imposés, au point d’y représenter aujourd’hui 44% des ventes de champagnes dans l’hexagone. Le phénomène est assez récent, puisque c’est seulement dans la deuxième moitié du 20ème siècle que le vigneron indépendant, qui vinifie et commercialise « son » champagne, a pris progressivement sa place sur le marché. Grâce à quoi, les restaurateurs n’ont plus peur de proposer à leurs clients des champagnes à l’étiquette inconnue, mais dont ils peuvent venter le bon rapport prix/plaisir. Et sortir ainsi des sentiers battus….
Ainsi la marque collective « Champagne de Vigneron », qui chapeaute comme une ombrelle des crus par ailleurs bien individualisés, tend à s’imposer comme un label de produit du terroir, issu d’une propriété familiale, qui pratique la vente directe, et reçoit le visiteur. Et cela aux quatre coins de la Côte des Blancs, de la Vallée de la Marne, de Côte des Bar et de la Montagne de Reims, c’est-à-dire dans toute l’appellation.

L’actrice Marylin Monroe fut en son temps une bonne ambassadrice du champagne aux Etats Unis, puisqu’il fallut 350 bouteilles pour remplir la baignoire, où elle prit son fameux bain de champagne, copié depuis par d’autres stars plus ou moins célèbres…

Bouquins : La Champagne vue du ciel

Trois nouveaux livres viennent de paraître, tous consacrés au vignoble champenois, et tous destinés à montrer la Champagne viticole sous son meilleur jour, dans le cadre d’un classement possible de cette région au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Ce sont :

La Champagne vue du ciel , qui recense les 319 villages de l’appellation, avec 371 photos, signées Michel Jolyot (32 euros)

Ay Champagne !!! , portrait d’un haut lieu champenois, avec ses ruelles et ses caves, en 200 photos couleurs (24 euros) ;

Hautvillers, berceau de la Champagne », ou comment célébrer la mémoire de Don Pérignon en 128 pages et 220 photos (24 euros). Ces deux derniers bouquins sont également signés Michel Jolyot.

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