La rédemption………………………..Episode 47

Dans la rue, Pierrot rattrape Gros Sel, le dépasse sans un mot, sa tête est ailleurs. Le petit court derrière son frère qui marche à grandes enjambées. Gros sel :

« – Attends-moi ! Tu marches trop vite ! »

Pierrot :« – Dépêches-toi, les autres vont nous attendre. »

Arrivés devant le foyer rural, ils aperçoivent Tapioca, Gros Lard et Saucisse en grand conciliabule.

Tapioca :
« – Bonjour les frangins, ça va dit Tapioca ? Le papillon est toujours vivant ? »

Pierrot :
« – Bien sûr ! »

Gros Sel :
« – Comment s’est passé le retour à la maison? »

Saucisse :
“- Moi, j’ai dormi comme un loir… ”

Pierrot et Gros Sel en choeur:
“- Nous aussi. ”

Gros sel :
« – L’ambiance a été chaude à la maison… »

Tapioca :
« – Vous avez été disputés, punis ? ”

Gros sel :
« Non, c’est Pierrot, Mon père parlait du papillon et Pierrot d’un seul coup s’ en ai pris à mon père, il l’ a insulté, il lui a dit qu’il ne savait pas nous élever, qu’ il était malhonnête et même voleur »

Tapioca toujours rancunière :
« – Tu es malade Pierrot, c’ est malin pour la suite si tu es puni comment ferons-nous, c’ est la Goulue qui te monte à la tête ?

Pierrot :
« – D’abord, laisse la Goulue là où elle se trouve, c’’est mon problème pas le tien. »

Tapioca :
« – Il me serait difficile de faire autrement. Vas-y racontes… »

Pierrot :
« – À ma grande surprise, mon père n ’a rien répondu, il a tapé sur la table avec son poing, il a mangé sans un mot puis il a quitté la table et est monté se coucher.

Tapioca :
« -Mais pourquoi as-tu fait ça ? »

Pierrot :
« Hier après-midi en passant au-dessus des champs de mon père, il était là en grande conversation avec le véto, quand il a aperçu le ballon, il a fait un bras d’ honneur au Docteur Melchior. Je n’ ai pas apprécié et je le lui ai dit à ma façon. »

Tapioca :
« – Quoi, tu lui as dit que tu étais dans le ballon et que tu l’ as vu faire ce geste, tu es complètement malade mon pauvre Pierrot… »

Pierrot l ’interrompt agacé :
« – Tapioca arrêtes de toujours m’ interrompre, le Docteur Melchior te l’ a dit plusieurs fois c’ est agaçant…. Non, il croît que c ’est le véto qui me l’ a dit, comme j’ étais parti je me suis lâché. Je l’ai sonné, il s’ est tu pour le reste du repas, plus un mot. Scotché le Père.

Tapioca :
« A mon avis tu ne paies rien pour attendre, ou il a un plan auquel personne ne pense et il a besoin de toi. »

Pierrot :
« – Voilà, ce soir après l’ école, nous irons voir le Docteur Melchior au château et nous lui dirons tout. En attendant ne restons plus ensemble, et partageons nous, comme si nous ne nous entendions moins. Séparés, nous penserons moins à nos amis restés là-bas.. et nous aurons le cœoeur plus gai. »

Tapioca :
« – Tu crois, je voudrai bien parler d’eux. C’est drôle de penser que ces gens vivent dans un autre monde que le nôtre. »

Pierrot :
« – N’y pensons plus pour le moment et dépêchons nous, j’entends la cloche sonner, nous allons être en retard. Les maîtres sont devant l’ entrée, ils arranguent les retardataires avant que la porte ne soit fermée à double tour jusqu’à midi.

La journée se passe sans problème. Ils font même tous preuve d’ une certaine attention, peut-être justement pour ne pas penser. À cinq heures, ils se retrouvent sous les marronniers de la place du champ de foire et partent gaiement vers la château.

Pierrot :
« – J’ai bien travaillé aujourd’hui, tout me paraissait facile. »

Tapioca :
«- Moi aussi, j’ai tout su .»

Pierrot :
« – Et vous les petits ? »

Saucisse :
« – Moi aussi, j’ai eu un bien et un très bien sur mon cahier. »

Tapioca:
« – C’est la maîtresse qui a dû être surprise. ”

Saucisse :
« – Peut-être, mais moi, j’étais vachement content.. »

Gros Sel et Gros lard ont également très bien travaillé et la maîtresse se rend compte de leurs efforts à chacun.

Tout en parlant, ils arrivent devant la grille du château. Pierrot tire la chaînette, et la cloche égrène son mélodieux écho.

Aussitôt le jardinier apparaît :
«-Ah c’est vous !! Le Docteur Melchior vous attend ? «

Pierrot :
«- Non, mais nous voulons le voir. »

Ralph :
«- Ah ! Dans ce cas, il est dans le jardin, nous taillons les buis. »

Ralph ouvre la porte et les laisse entrer. Ils l’aperçoivent, debout au milieu de la pelouse son sécateur à la main et courent vers lui.

«- Docteur, Docteur, » crient-ils en l’ entourant, contents de le retrouver.

Le Docteur Melchior est surpris mais heureux de les voir.

Le Docteur Melchior :
« – Mais ce n ’est pas le jour ! Je ne vous attendais pas si tôt, attention si on vous remarque nous aurons des histoires.

Tapioca :
« – Nous vous défendrons Docteur Melchior, nous dirons la vérité, vous n’êtes pas ce que les gens racontent. Ils doivent savoir la vérité au village. »

Le Docteur Melchior :
« – Doucement, doucement les choses doivent s’ expliquer. Paris ne s’ est pas fait en un jour. Il ne faut jamais mettre les gens devant le fait accompli. Ne créons pas de nouveaux problèmes dans le village. Les choses se sont calmées. Asseyez-vous autour de moi et commençons par le début, comment va notre papillon. Il est chez toi Tapioca ?

Tapioca surprise qu’il continue à l’ appeler par son surnom :
« – Non Docteur Melchior il est chez Pierrot :

Le Docteur Melchior :
« – Chez l’un ou chez l’ autre, pour moi c’ est la même chose. Alors Pierrot donne moi des nouvelles … »

Pierrot :
« – Je dois tout vous dire Docteur Melchior, hier soir les choses ont été chaudes chez moi. Je vais vous raconter….

Pierrot raconte son altercation avec son père puis il se tait.

Le Docteur Melchior en se tordant le menton avec sa main:
« – C’ est la réaction de ton père qui est la plus inquiétante. Tout d’ abord, tu apprendras que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Mais, parfois et ça me semble le cas, appliquées au bon moment, elles ont la magie de faire prendre conscience aux autres de la situation qu ’ils ont provoquée.

Tu as deux issues possible… Le silence, tu ignores totalement ton père pendant quelque temps, mais ce sera la guerre. Tu vas devoir travailler à l’ école dix fois plus, ne plus quitter tes livres pour montrer à tous que tu as choisi ta voie et que la leur ne t’ intéresse plus.Tu devras être irréprochable.
L’ autre, fera que dès ce soir, va vers ton père et devant toute la famille, présente lui tes excuses et parle avec lui.

Fais le toujours en présence du papillon. Tu ne le sais pas, mais il a des pouvoirs soporifiques, dès qu’il a peur, il dégage un gaz qui calme. C’est sûrement une des raisons de l’ attitude de ton père d’ hier soir. Profites-en tu ne risques rien.

Tu as un avantage sur lui, il est déstabilisé mais il reste ton père. Tu dois respecter tes parents tu auras besoin d’eux pendant longtemps encore et ce sont des gros travailleurs même s’ il font quelques erreurs de jugement actuellement. Nous sommes toujours gagnant en réagisant de la sorte. Savoir pardonner et partager sont deux grands secrets de la vie.

Moi par contre, j’ai quelque chose à vous dire. Toute la journée, j’ai réfléchi, j’ai repris mes calculs et j’ ai découvert le moyen de refaire le voyage que nous venons de faire, mais surtout d’ en faire d’autres. »

Les enfants en chœoeur :
« -Quoi ? ! « On pourra retourner voir Umaguma et sa famille?

Pierrot à l’attention de Tapioca qui devient ausssitôt rouge de colère :
« – Chouette je reverrai la Goulue.

Le Docteur Melchior , n’y prête même pas attention et continue:
« – Pourquoi pas ? Moi, je crois que les dieux nous ont tracé une carte du temps avec des paramètres que je suis le seul à pouvoir déchiffrer. En équipant l’ aéronef de certaines sécurités supplémentaires, nous pourrons tous ensemble voyager à travers le temps passé, découvrir ce que fut le monde avant notre ère.

Nous pourrons partager les grands découvertes, la vie de grands hommes, l’ origine des modes, des choses ou de l’ art de vivre. »

Les enfants reprennent en choeur :
«- Nous pourrons voir tout ça Docteur Melchior vous en êtes sûr ? »

Le Docteur Melchior :
“- Et oui, je vais refaire une nouvelle fois mes calculs, préparer les voyages, tracer des cartes, préparer l’ aéronef pour ces voyages. Je vais même vous dire le lieu de notre prochain voyage. Nous irons découvrir l’ époque des pharaons.

Tapioca :
« – Nous irons à Bethlehem voir Jésus ? »

Le Docteur Melchior :
« – Chut ! dit-il, en posant un doigt sur ses lèvres. Tapioca, il va falloir apprendre ton histoire et ses époques. Dans trois semaines, ce sera les vacances de la Toussaint, nous partirons. En attendant, je vais réparer l’’intemporel. Vous irez à la bibliothèque, essayez de bien vous documenter sur cette période.

Gros Lard:
” – Saucisse et Gros Sel érudits d’histoire, je veux voir cà .”

Les deux ensemble
” – Oh Gros Lard, balaie devant ta porte, tu n’es pas meilleur que nous.”

Gros Lard:
“- je rigole…”

Le Docteur Melchior:
« – Maintenant, c’est l’heure de rentrer chez vous et travaillez. » Ah j’oubliais, prenez bien soin du papillon. Il vous sera utile. Et, n’oubliez pas, c’ est le travail qui prime désormais. »

Pierrot :« – Il va bien Docteur Melchior, mon père n’a rien compris, mais le Papillon lui si. »

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