La grande drague……………………………………Episode 33

Les jeunes dinosaures sont comme de jeunes fous. Ils courent n’importe où. Ils se tapent les uns contre les autres, flan contre flan, jouant au premier arrivé, tournant dans tous les sens autour du pré devant le grand étang. Ils essaient de se faire tomber. On dirait deux voitures en cascades poursuite, qui se rapprochent et se heurtent ou de gros chiens fous en pleine liesse.

Le plus petit s’arrête. Il se dresse très fier la tête haute comme pour montrer qu’il est déjà très fort et très grand. Il pousse un vagissement énorme, qui fait passer un frisson d’effroi dans l’échine de nos spectateurs médusés. Puis, il court au bord de l’eau.

De sa longue et belle petite tête allongée, il sort une langue toute rose, et lape de grandes gorgées d’eau claire. Il a grand soif, la course dans le bois lui a séché le gosier. Leur mère arrive enfin au milieu du spectacle, elle ferme la marche beaucoup plus lentement sachant que ses progénitures sont sous l’œil de son mâle.

La peur constante du danger, même s’ils sont les rois de la terre est toujours réelle et permanente. Elle surveille constamment sa petite famille. Elle entre dans l’eau et va jusqu’au milieu de l’étang, bientôt rejointe par son mâle, ils se laissent glisser dans l’eau et se retourne dans les flots uniquement remués par le poids des mastodontes heureusement très profond à cet endroit. Le mâle se roule dans les vagues qu’ils provoquent , il éclabousse sa femelle qui s’est simplement assise sur son céans au fond de l’étang et tient dans sa gueule, un énorme nénuphar qu’elle est allée chercher sur le bord de la berge.

Ils poussent l’un et l’autre de petits cris de joie. Melchior observe les dinosaures. Lui-même ne se rappelle pas en avoir vu de si près. Ils sont de couleur kaki , un peu bariolé. Ils ont un cou de girafe, une toute petite tête qui contraste avec le corps énorme, aussi gros que celui d’un éléphant prolongé d’une longue queue de crocodile. Il y a dans cet animal du caïman, de l’éléphant, de la girafe de l’hippopotame mais la petitesse de la tête ne peut en faire qu’un animal de très faible intelligence.

Le mâle sort de l’eau , il secoue son corps pour s’égoutter. Il regarde autour de lui pour s’assurer que tout va bien et, nonchalamment part vers la forêt en quête de quelques nourritures. La route et le bain lui ont creusé l’estomac. Le terrain libre, les petits dinosaures se jettent à l’eau, et s’amusent comme des fous. Leur mère se fait copieusement arrosée. Elle sort de l’eau pour profiter des rayons chauds du soleil . Elle est là , couchée sur le côté, le cou remonté vers le ciel, elle somnole, tout en jetant un œil discret sur son entourage et surtout ses progénitures.

Les chose de ce monde sont faites aujourd’hui pour se fixer sur une pellicule en souvenirs de moments exceptionnels, pour la mémoire comme un témoignage plus précis, plus réel, plus fantastique qui défiera le temps, relais de quelques paires d’yeux exorbités. Tapioca plus logique que tous en a profité pour marqué sa mémoire artificielle d’un mitraillage de clics avec son instantané kodack.

Les yeux des uns comme des autres presque sortis de la tête, ne perdent rien d’un spectacle grandiose, unique, exceptionnel, qui s’offre à eux. Chacun retient son souffle, mais pas une seconde du moment n’échappe à nos voyeurs bien cachés, ils en ont oublié la peur. Seule, Tapioca toujours lucide continue d’ immortaliser sur son petit appareil des images d’un autre temps et dans l’action et le vacarme personne n’entend le léger clic de son appareil.

Mais, l’arrivée d’un autre dinosaure, aventurier solitaire débouchant comme un promeneur égaré sur le pré fait remonter d’un cran l’intensité du moment, et plus encore l’adrénaline de chacun.

« Qui va à la chasse perd sa place », pense Umaguma sans rien dire. Il a dû s’arrêter un peu plus loin et observer la scène de la baignade. Quand le vieux mâle a quitté la clairière, il s’est risqué dans la place, l’air dandy en quête d’une belle fortune amoureuse. Il est beaucoup plus jeune, plus vigoureux et avoisine les 25 tonnes et les 15/20 mètres de long.

Il s’approche de la femelle, s’arrête à quelques dizaines de mètres d’elle en poussant de petits cris comme pour la séduire. Il entreprend autour d’elle une série de ronds de jambes, comme le font certains animaux quand ils veulent étonner leurs belles .

A chaque tour, le cercle se resserre. Il exécute un pas de danse pataud pas très loin du sirtaki, danse grecque des années 60. Son long cou effleure parfois le corps de la femelle qui ne dit mot, mais laisse faire. Qui ne dit rien consent doit t’il penser. Les femelles aime être courtisées, séduites c’est bien connu.

Elles n’aiment pas non plus être délaissées par leur mâle surtout quand elles sont en famille,. même pour une petite faim. C’est sans aucun doute ce quelle devait se dire dans ce moment de solitude et de prélassement. Elle semble assez satisfaite de cette rencontre fortuite. Elle aime être coursée, admirée . Ce flirt avec ce cousin plus jeune n’est pas pour lui déplaire.

En se dépêchant peut être pourront-ils copuler ensemble, se dit elle. Le jeune mâle semble plein de vigueur. Le sien est un peu vieux mais si jamais il revient trop tôt, malheur à l’un ou à l’autre. Mais ici c’est la loi de cette jungle féroce, inhumaine, c’est la loi du plus fort…

Il y aura une grosse bagarre. La loi restera au plus vigoureux. Si le sien est battu ou tué, tans pis pour lui ? Elle sera mieux protégée par un plus jeune, plein de force et de santé et de longévité.

Ce dernier se sentant encouragé, pousse quelques cris maladroits qui ne doivent pas manquer d’alerter son alter ego. Pendant ce temps, les jeunes dinosaures se sont arrêter de jouer. Que vient faire cet intrus qui tourne autour de leur mère. Ils sortent de l’eau et courrent se réfugier de l’autre côté de la mare. Si leur père revient , il sera en colère. Il va le chasser de leur environnement familial. Une fois déjà, ils ont assisté à une scène identique .

Leur père arrivé à l’improviste s’était battu. Il avait mordu son adversaire et l’autre s’était enfui, blessé, dans un concert symphonique de musique moderne non orchestrée de cris, de douleurs et de sang. Ils avaient eu très peur, mais depuis gardent une très grande fierté pour leur géniteur.

La famille voit les choses un peu autrement . Dans la loi de la jungle ou de la forêt il faut être fort, la moindre défaillance se paie très cher, c’est le rôle du mâle et il le sait. La concurrence est grande et il doit montrer l’exemple si il veut survivre et conserver sa famille intacte.

Le Père des dinosaures, malgré sa petite tête n’est pas quand même pas complètement idiot, il a du vécu et a de l’expérience. Dès qu’il entend les cris, il ne reconnaît pas ceux de ses petits ni de sa femelle , ils ne leur ressemblent pas et ne peuvent venir que d’un intrus. Il connaît, la loi de la jungle, il sait que l’étang est apprécié par d’autres qui viennent se désaltérer.

C’est aussi pour certains animaux un lieu de chasse, un terrain de rencontre idéal pour des mâles esseulés.. Il comprend que quelque chose d’anormal se passe. Il fait aussitôt demi-tour, très rapidement. Il regagne en quelques minutes par le ruisseau, qu’il arpente jusqu’à l’étang.

L’autre tout épris de sa danse amoureuse, ni ne le voit, ni ne l’entend arriver. Le Vieux dinosaure arrive par ses arrières et se jette sur lui de ses 30 tonnes de viande dans un fracas assourdissant. Avec sa gueule ouverte, il mord de toutes ses forces le bas de son cou. Sous son poids, le jeune mâle est plaqué au sol, couché, les quatre fers en l’air. En piteuse posture, le dragueur est à moitié groggy par le poids qu’il a sur lui et le retient prisonnier. Il sent de profonds crocs le déchirer. Il doit réagir sinon il ne sera pas longtemps en état de combattre, il y va de sa vie.

Le vieux mâle sait que la surprise lui a donné un sérieux avantage, mais son adversaire semble plus jeune, très fort, s’il le lâche, il aura beaucoup de mal à en venir à bout. Il doit l’épuiser encore. Le sang en giclant a inondé les deux mâles et la terre ou ils se battent se remplit d’un liquide rouge qui se mélange à l’eau stagnant sur le pré.

Il redouble de violence en resserrant ses mâchoires. Un cri énorme, lugubre, retentit. La terre tremble force 7, comme pour un ouragan ou pour un tremblement de terre. Les queues frappent avec violence le sol et le laboure comme le ferait une bombe en explosant. Tout s’arrache sous eux, les arbres plient comme des fougères, c’est la guerre.

Le sang du jeune mâle gicle de tous les côtés et la grosse tache rouge s’étend petit à petit sur le sol et arrive jusque dans l’étang. La femelle s’est retirée auprès de ses petits pour les protéger. Elle les a caché derrière elle . Elle est fière de son vieux mâle. Il tient encore la route, elle a fait le bon choix. S’il est battu, elle le regrettera, il les aura protégé jusqu’au bout en grand seigneur, mais le vainqueur sera grand, très grand.

A Suivre…Le combat du siècle…..dans le 34 épisode.

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Publié par
Pierre Marchesseau

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