Origine de la fève et de la galette
L’histoire de la fève remonte au temps des Romains. Pour les scrutins, les votants déposaient une fève blanche ou noire. Au début de janvier, les saturnales de Rome élisaient le roi du festin au moyen de cette même fève.
Au fil du temps, la tradition est devenue familiale. On se rassemble pour découper la fameuse galette. Celui qui trouvera la fève sera couronné roi … et choisira sa reine.
En Angleterre, comme en Bourgogne, anciennement, on préférait former un couple “d’occasion” en mettant dans la galette une fève et un petit pois.
La part du pauvre
La première part est toujours la “part du pauvre”, la”part de Dieu et de la Vierge”. Elle était désignée par le plus jeune enfant de la famille. Il y avait aussi la part des absents (le fils aux armées, le parent sur un vaisseau, le pêcheur qui n’était pas rentré…). La part était rangée dans la huche jusqu’à leur retour, une façon tendre de dire “on a pensé à vous”. Si la part se gardait longtemps, sans s’émietter et sans moisir, on interprétait cela comme un bon présage.
Les coutumes françaises
En Guadeloupe, on ne fête pas l’Épiphanie comme tout le monde. Cette fête ne représente pas le dernier jour des festivités de Noël, mais le premier jour du “kannaval” qui se termine … le soir du mercredi des Cendres, dernier jour de folie où diables et diablesses vêtus uniquement de noir et blanc envahissent les rues. Le soir voit s’approcher la fin du carnaval par la “Grand Brilé Vaval”, l’incinération du roi Carnaval “Vaval”, sous les cris et lamentations de la foule.
En Basse Bretagne, c’est un pauvre tirant un cheval orné de buis et de laurier qui s’arrête de porte en porte pour recueillir la part des pauvres.
En Franche-Comté, les enfants se déguisaient en rois mage et portaient une ceinture dorée sur une chemise constellée d’étoiles. Ils allaient de porte en porte en chantant et en agitant des sonnettes pour réclamer leur part.
Toujours, en Franche-Comté, “la galette de Goummeau” peut peser jusqu’à 150 kilos. On l’appelle aussi galette de “Goumeau Bisontine”, “galette des rois” ou “Papet”. Faites de pâte briochée, on la retrouve chez tous les boulangers pâtissiers bisontins et quelques autres du département du Doubs.
La galette des rois, toute de pâte feuilletée, dans laquelle on glisse une fève symbolise la haute cuisine française.
Coutumes à travers le monde
En Espagne
En Espagne, le “Jour des 3 Rois” est un jour férié. On en profite pour échanger les cadeaux de Noël à cette date (et non pas à Noël) puisque, originellement, ce sont les rois mages qui apportèrent, 12 nuits après la naissance de l’enfant Jésus, des présents.
La veille, des carrosses paradent dans les rues. On lance des fruits confits et des bonbons, prémices du lendemain.
Pour cette occasion, on confectionne un pain en forme de couronne parfumé de zestes de citron, d’orange, de brandy et de fleur d’oranger, décoré de fruits confits et d’amandes effilées. On y glisse une pièce d’argent, une figurine de porcelaine ou un haricot sec.
En Italie
En Italie, au sud principalement et plus loin au nord de l’Europe, l’ambiance est tout autre. La sorcière bienfaitrice Befana distribue les cadeaux, comme le Père Noël, pendant la nuit de l’Épiphanie… d’où elle tire probablement son nom.
Les enfants désobéissants reçoivent un bout de charbon tiré de son grand sac. Car elle est à la fois bonne et intraitable, tour à tour Saint-Nicolas et Père Fouettard. Car elle est vêtue de noir, et symbolise à la fois le mal et la fin de la saison des nuits longues.
Au Mexique
L’Épiphanie se prépare 10 jours avant Noël avec les posadas. Comme les rois mages, guidés par l’étoile du berger, chaque famille, en procession, apporte des friandises sur la place de chaque village. Elles serviront à remplir les pinatas, d’énormes animaux en poterie ou papier mâché très colorés qu’on suspend le jour de l’Épiphanie. Les enfants doivent essayer de briser la pinata afin qu’elle s’ouvre comme une corne d’abondance, déversant tout son contenu de friandises et de menues monnaies.
Si, dans plusieurs pays, l’Épiphanie couronne le roi ou la reine de la fête, la coutume est moins heureuse dans ce coin du monde … En effet, celui qui découvre un petit Jésus en sucre ou une fève dans la rosca de reyes (couronne des rois), devra organiser et payer la fête de la Chandeleur où tous les convives sont invités à déguster des tamales (papillotes amérindiennes). Celui qui est un peu avare, n’hésite pas à avaler la fève, chuchote-t-on en coulisse. Mais puisque la fête se fait en famille et entre amis, le subterfuge est rapidement pointé du doigt avec rires et sarcasmes.