La chasse aux papillons ……….Episode 14

Pierrot et Tapioca se regardent. Leurs regards en dit long. Ils ont eu chaud, très chaud et Saucisse mérite des félicitations.

Pendant la leçon de choses, quand le Maître voit les papillons il reste bouche bée, il s’’arrête de parler, surpris.

Le Maître d’école:
– “Dis-moi Pierrot d’’où viennent ces papillons ?”

Pierrot:
– “Monsieur, c’’est hier, nous les avons trouvés, nous les avons attrapés et mis en boite comme vous nous l’’avez appris.”

Le Maître d’école:
– “Vous en avez trouvé combien?”

Pierrot
– “25, nous nous les sommes partagés entre nous.”

Le Maître d’école en fronçant les sourcils:
– “Moi je veux bien Pierrot, mais ces papillons sont très rares, ils valent très chers. Ils ne sont pas d’ici, je voudrais bien comprendre.Comment est-ce possible qu’ils soient venus jusqu’à vous ? Ils viennent d’Asie si j’en crois ce que je vois…

La classe est en haleine. Les papillons posent quand même un sacré problème à Pierrot. Comment avaient t’ils fait pour se procurer une si jolie collection de papillons qui viennent en plus du bout du monde ?

Le Maître d’école:
– “Écoutes Pierrot, tu ne connais pas les noms de ceux que l’ ’on voit tous les jours ici dans la campagne et tu as marqué à l’ ‘encre sur une étiquette des noms que seuls les savants connaissent. Tu peux m’’expliquer.”

Le filet se referme sur Pierrot. Jusqu’où allait il tenir ?

Tapioca recherche son regard, elle a soudain une idée. Elle dit en s’adressant à Pierrot :

Tapioca:
– Dis-le Pierrot, on nous a aidé.

Le Maître d’école:
– Et qui vous a aidé ? Peut-on savoir ?

La classe est aux anges, ils vont être obligés de dévoiler leur terrain de chasse.

Le Maître d’école:
– Mais qui vous a aidé, Il faut que tu me le dises. Ces papillons font parties au moins d’une collection privée, soit ils ont été volés, soit ils ont été perdus, mais c’est impossible que vous les ayez trouvés. Dans tous les cas ils doivent retourner chez leur propriétaire ?

Pierrot se tait toujours et pour cause et ne comprend rien à l’intervention de Tapioca. Il ne sait pas quoi dire, et ne dit rien. Il verra bien. Le maître veut surtout savoir au niveau scientifique, comment ces papillons sont parvenus jusqu’ici. C’’ est la première fois qu’il voit des insectes avec une carte d’identité et c ‘est ce qui le chiffonne le plus. Mais, d’où peu venir cette collection de papillons très rare et unique à sa connaissance.

Le Maître d’école:

– “Alors Béatrice tu seras peut être la plus loquace.”

Tapioca
– “C’ est un monsieur.”

Le Maître d’école:
– “Un monsieur, quel monsieur ?”

Tapioca:

– “Nous ne le connaissons pas, hier nous sommes partis à la chasse, mais nous n’avons rien trouvé ou presque comme les autres. Il s’est mis à pleuvoir et nous avons pensé aller nous abriter dans la salle d’attente de la gare qui n’était pas très loin en attendant que la pluie cesse.”

Le Maître d’école:

– “Et alors le chef de gare les avait dans le tiroir de son bureau ?”

Tapioca:

-” Non mais un vieux Monsieur allait vers la gare avec ses valises, il avait du mal à marcher avec sa canne. Nous lui avons proposé de l’aider et Pierrot et moi avons porté ses valises jusqu’à la gare. Il était trempé. Il nous a fait de la peine et c’est normal que nous l’ayons aidé.”

Le Maître d’école:

-” Et alors, cela nous explique pas l’arrivée des papillons, ceci dit je retiens le beau geste que vous avez fait. C’est bien d’aider les personnes âgés surtout quand elles sont en difficultés…”

Tapioca:
– ” Non Maître, mais le vieux Monsieur en attendant le train s’est approché de nous et nous a montré sa collection.”

Le Maître d’école:
– “Comment cela?”

Toute la classe est aux anges d’entendre ce récit rocambolesque mais passionnant et tous attendent la suite et le dénouement…

Tapioca:
Il s ‘’est approché de nous, il avait une valise comme les directeurs de l ’usine chez Malvaux. Il l’ a ouverte et nous a dit : – « Regardez, il y avait 25 papillons à l’’intérieur.

Tapioca:

J’ai dit ils sont très beaux. Nous nous sommes allés à la chasse aux papillons cet après midi et on n’a rien trouvé, aucun.

Le vieux Monsieur me répondit:

-” Mais on ne va pas à la chasse aux papillons quand il pleut voyons, il ne sortent jamais. Cela leur abîmerait leurs jolies ailes voyons. c’est fragile un papillons et sa vie est courte, très courte. Vous savez je suis vieux et je n’en ai plus besoin. je cherchais à les offrir mais je ne savais pas a qui les donner. Ici je ne connais personne. Vous m’avez aidé vous êtes de bons petits. Si vous les voulez, je vous les offre à une seule condition…Que vous me promettiez d’en prendre bien soin car ils sont rares et valent chers, de les laisser dans votre école pour que vos petits camarades en profitent et que vous travailliez bien à l’école…Si vous me le promettez ils sont à vous et portez les vite à votre Maître.”

Tapioca:

-” Nous avons promis et il nous a sorti les boîtes de sa valise et nous les a données. Il y avait une liste avec leurs noms dessus. Nous n ’avons eu qu’ à les recopier. Ils sont très rares et il faudra y faire très attention, ils viennent de très loin a-t-il répété avant de nous quitter.” Il nous a donné les boites puis il est reparti à pied avec sa canne et ses valises en direction du quai de la gare car son train arrivait. Nous lui avons dit merci et nous sommes rentrés à la maison pour les préparer.”

Le Maître, bien que surpris par cette histoire est heureux de posséder pour son école les plus beaux spécimens de papillons qui peuvent exister et qu’on peut rêver. Le flou de cette histoire bizarre mais possible, ne l’’intéresse pas au fond, il est trop content d’avoir d’aussi beaux papillons.

Le Maître d’école:

– “Et bien Pierrot, tu ne pouvais pas le dire. Il faut savoir garder un secret, je suis d’accord, mais, le plus important

c’ ’est d’’ avoir cette collection de papillons. Elle est unique dans la région et vaut certainement très chère. C’est bien d’avoir respecté votre parole et de nous l’avoir rapportée. Si le vieux Monsieur se renseigne il verra qu’il a bien fait de vous faire confiance. C’est important la confiance. Le Maître ne manque jamais une occasion de faire la morale aux enfants. Voilà ce que nous allons faire, nous allons les conserver à

l ‘école. Je te la rendrai à la fin des classes avant de partir en vacances. A moins que vous ne les ’offriez à l’école, ce serait un très beau cadeau pour tous les élèves présents et à venir.

Pierrot admiratif de l’idée de Tapioca. Elle ira loin pense t’il…

– « Pas bête l ’instituteur, il retombe bien sur ses pieds.

Quand au vieux Monsieur donateur, il n’est pas près de vérifier la chose. Mais l’’important a été préservé grâce à Tapioca. L’’honneur est sauf, il n’’a pas menti à ses copains, il leur a juste montré les bêtes, il garde le beau rôle et sont mêmes devenu quelque part les petites vedettes de l’école.”

A la récréation suivante, Pierrot, Tapioca et les autres deviennent la cible de leurs petits camarades.

Jacques Perrault:
-” D’accord vous ne nous avez pas menti, mais la vérité est bien différente de celle qu’ on croyait.”

Tapioca:
– “Pourquoi crois-tu qu ’on ne voulait pas parler, un secret, c ’est un secret.”

Les trois autres garnements sont dans une autre classe. Ils ne sont pas au courant de ce qui vient de se passer , ils ne comprennent rien à ce tumulte. Pas question d’’avoir une explication en public. Il vaut mieux qu’’ils se taisent . Ils comprendront à la sortie de l’’école à 5 heures, pour le moment attendons et observons… en silence surtout qu’il reste entre eux et Pierrot un contentieux à régler.

Jacques Perrault:
– “D’accord pour le secret, mais le voile est levé, autant tout nous raconter.”

Tapioca
– “Et tout Loulay sera au courant.”

Jacques Perrault:
– “Vous en avez trop dit ou pas assez. De toute façon tout le monde est déjà au courant, mieux vaut parler.”

Pierrot, l’’air désabusé avisant les petits qui les ont rejoint et eux ne savent rien des diatribes de Tapioca doivent être informés…:

– “Bon d’accord, Tapioca raconte ce qui nous est arrivé hier.”
Il n’y pas grands risques et Pierrot le sait. C’est bien normal. Mais deux alertes en une heure, le secret devient lourd à porter et il reste encore six jours à attendre.

Tapioca
– “Dans l’’après-midi, nous sommes partis nous promener vers le terrain de foot. Nous cherchions des papillons, mais nous n’ en avions vu aucun. C “est normal il pleuvait. Au bout d’une heure nous en avions marre…. Quand la pluie a redoublée, il ne nous restait que la salle d’attente de la gare pour nous abriter.”

Un vieux monsieur se promenait sur la route, il scrutait le ciel. Il avait deux grandes valises. elles semblaient lourdes et il marchait difficilement avec sa canne. Quand il est arrivé à notre hauteur, nous lui avons dit bonjour.

Il nous a répondu en souriant .
– “Bonjour les enfants. Que faites vous, Vous vous promenez avec ce temps là…”

Saucisse lui a répondu
– Nous sommes partis à la chasse aux papillons.

Le vieux monsieur
– “Par ce temps vous n’avez pas du chasser grand chose”.

Saucisse:
– Oui, et c ’est plutôt embêtant, les Maîtres en ont besoin demain pour la leçon de chose et ils ne seront pas contents.

Tapioca
– “Nous serons peut être punis. Puis,nous lui avons pris ses valises Pierrot et moi et la avons portées jusqu’à la gare.”

Le vieux Monsieur qui marchait lentement est arrivé derrière nous et nous a dit:

-” Merci les enfants.”
– Vous êtes de bons élèves studieux,et de braves petite, je vais vous aider. Vous me rappeler mes petits enfants. Ils habitent si loin que je ne les vois plus. Ils me manquent beaucoup.”

L’’histoire tournait au mélo. …Certains avaient même des larmes qui pointaient au coin de l’oe’œil.

Pierrot:
-” Le vieux monsieur ouvre sa valise et nous montre la collection de papillons que vous avez vu.

Gros Lard ou Gros Sel ou saucisse lui on dit:
– Qu’ils sont beaux , j’aimerai bien en avoir des comme ça.

Le vieux Monsieur:
– Mais je vous les donne, dit le vieux monsieur.

Tapioca:
– Nous étions contents, si contents que je lui ai fait une grosse bise sur la joue. Je vous l’ai raconté en détail tout à l’heure, mais nous avons tous parlé un peu avec le vieux Monsieur tellement nous étions content. Même saucisse, Gros Lard et Gros Sel on discuté avec lui…alors qui a dit ceci ou cela, je ne suis pas un magnétophone…

Les autres enfants crédules:
– Mais qui c ‘était ?

Pierrot:
– Personne de nous le connaissait, je lui ai demandé s’’il avait besoin de quelque chose, ce que nous pouvions faire pour lui .
Il a regardé sa montre en disant :
– « j’ai un train à prendre, mais faites en bon usage. Il est parti, heureux de nous avoir fait plaisir….sur le quai car le train de 18 heures30 arrivait.

Jacques Perrault:
– Il n’’a rien dit d’’autre ?
– Non, vous en savez maintenant autant que nous…. Les papillons sont dans la classe et tout le monde peut les voir et en profiter. Oublions cette affaire pour nous c’’est déjà du passé.

Le soir au village, le vieux monsieur est le sujet principal des enfants autour de la table. Quelques mamans réprimandent leurs chérubins en leur disant :
– «N’’acceptez pas de cadeaux de n’’importe qui » mais tous les parents , concernés ou non essayent le lendemain de voir les papillons.Chacun est un peu jaloux que ce ne soit pas leurs chérubins qui aient ramené les papillons à l’école.

Toutes les raisons possibles sont inventées pour voir le Maître et pouvoir entrer dans la classe. Ce dernier en a vite assez et décide de présenter officiellement la collection le samedi suivant et publiquement dans la bibliothèque de l’école :

Il fait placarder des affiches dans le village, fait passer le tambour du garde champêtre qui annonce:

– « A voir ce samedi à l’école à partir de 14 heures une collection de papillons uniques et rare ».

Un droit d’entrée de dix francs est perçu pour en financer l’organisation.

Pas une famille ne manque l ’exposition et le directeur de l’’école récupère un beau magot. Les gens se déplacent sur plus de 30 kms à la ronde car l’Angérien libre, petit journal local a repris l’information au vol.

Le directeur de l’école s’e sert de cet mane imprévu pour améliorer l’appareillage scientifique de l’école. Fort de son expérience, il fait circuler la collection dans tout

l’’arrondissement et la somme récoltée s’allonge chaque semaine un peu plus.

Au bout du compte, c’est tout le département qui en profite. la somme totale récoltée permet aux enfants des écoles de faire un beau voyage au gouffre de Padirac à la fin de l’année.

Les papillons font les colonnes de la une des journaux locaux. Tout les habitants de la commune sont fier de nous.Seuls, nos cinq aventuriers savent la vérité.

Mais la cloche sonne la fin de cette nouvelle récréation, tous les enfants doivent regagner leur classe. Pierrot tape sur l’’épaule de Tapioca, les petits savent maintenant ce qu’’ils ont à dire. Leur secret restera toujours bien gardé. Mais qu’ils ont eu chaud encore pour cette fois.

Quand au vieil homme, qui marchait dans la campagne avec sa canne, il est bien vite oublié. Personne n’’a envie de le voir revenir rechercher sa collection de papillons. je ne crois pas que le risque soit bien grand.

De toute façon, il avait pris le train le soir même. …Même le chef de la gare, interrogé par quelques parents plus curieux, se rappelait de lui. Ils avaient longuement parlé en attendant le train. Il lui avait parlé de la gentillesse de ses enfants qui l’avait aidé. Il avait un chapeau, des gants en peau et une canne très jolie avec un pommeau d’or. Il avait pris la micheline pour Niort. Ce n’est pas tous les jours que de tels clients prennent le train. Il s’’en souvenait, comme si c’’était hier…

Il était donc parti, et bien parti. Une seule chose était sure, il n’ était pas près de revenir… et les enfants le savaient bien.Ce témoignage imprévu et crédible enterrine à jamais cette histoire qui s’estompe rapidement.

Chaque soir, les enfants deviennent des assidus de la météo. Quand le présentateur annonce une dépression, une haute pression, ils se font vite expliquer par leurs parents ce que cela veut dire.

Quand ils découvrent que le grand beau temps s’’installe sur la France pour une quinzaine de jours, ils sautent de joie. Il ne leur reste plus qu’’à attendre le grand jour. Le voyage en ballon s’annonce bien.

Après un dernier point, à la sortie de l’’école du mercredi soir, ils se donnent rendez-vous devant la grille du château à 9 h15 le lendemain.

Tapioca:

-” Mieux vaut arriver chacun de notre côté et un par un, ce sera beaucoup plus discrêt dit t’elle.

Pierrot:

Couvrez-vous, prenez des pulls, un imperméable et tout ce que vous pourrez trouver. Lunettes de soleil, chapeaux, jumelles , couteaux, appareils photos etc.

Ce sont les derniers conseils dispensés par Pierrot et ils se quittent le coeœur plein d’espérance.

A SUIVRE… Chaque jour la suite de l’histoire. Mais comme je l’écris chaque jour soyez indulgents car il me faut du temps beacoup de temps…

MERCI A TOUS

PIERRE

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