Nonchalamment Le Prince Melchior regagne son château et s’ allonge dans son fauteuil où très vite il s ’endort. Le jardinier Ralph raccompagne les enfants à la porte d’entrée.
Ils saluent tout le monde et redescendent vers le village par la route de la gare. Ils marchent en silence, les uns derrière les autres. Ils n’ entendent même pas leur copains qui arrivent dans l’autre sens. Mais d’ où venez-vous tous les cinq?
Les papillons, c ’est dans l’autre sens. Ils sont tellement pris dans leurs réflexions qu ’ils ne leur répondent même pas. Ils sont ailleurs, peut-être avec les chevaliers du temple.
Le autres garnements:
-“Oh, eh ! Vous venez avec nous ?”
Mais nos cinq nouveaux chevaliers ne répondent toujours pas, ils ont la tête ailleurs, déjà dans les étoiles sans aucun doute…
Les autres:
-” Vous faites la gueule ou quoi ? Vous avez vu une apparition, ou vous avez croisé un fantôme du château, regardez vos têtes. ”
– A l’ attaque dirigée indirectement contre le Docteur et le château Tapioca
s’ emporte:
Tapioca:
-” Espèces de tordus, imbéciles, bougres d’ânes, tu le connais, toi, le Docteur du Château pour le traiter de vieux fou ou de fantôme.”
Tapioca:
– ” Oh, Tapioca, c ’est toi qui est cinglée nous, on rigole.”
La moutarde leur monte rapidement au nez et ils se jettent sur leur trois copains partant à la chasse aux papillons, comme s ’ils voulaient effacer d’un seul coup d’un seul tous les malheurs et insultes faites au vieux docteur par les villageois.
Surpris les trois compères ne comprenant pas la réaction de leurs camarades. Ils se sauvent en courant, sans demander leur reste. Tous pour un ou un pour tous s’écrient tous en coeœur les cinq chevaliers.
Les autres ne comprennent pas la réaction de nos cinq amis d’habitude très sympa et plutôt bons copains.
Les autres enfants en s’éloignant en courant:
-” Mais ils sont devenus fous, je ne comprend rien à ce qu ’ils racontent dit l’un d’entre eux dans leur fuite.”
Pierrot et sa bande se lancent à leur trousse, mais ils perdent rapidement du terrain car les petits ne suivent pas et il n’est pas question de les abandonner. A bout de souffle, les petits s ’arrêtent rapidement et rebroussent chemin.
Ne voulant pas les laisser seuls, les grands les rejoignent. La chasse aux papillons ne les intéresse plus, ils ont d’autres chose à faire. Avant de quitter le château, Ralph leur a remis cinq poches en plastique pleines, semblables à celle de prisunic. Pris par l’ émotion personne n’ a pensé à regarder dedans.
Saucisse:
– ” Qu ’as-tu dans ton sac gros sel…”
Gros Sel:
– “Rose a du nous mettre des gâteaux ou des fruits, c’ est une grosse boîte carrée.”
Gros Lard:
Moi aussi, dit il, ce sont peut-être des confitures de prunes, elles sont si bonnes. Mais ça m’étonnerai de Rose, ce n’est pas notre copine.”
Pierrot:
-” Mais on a tous les mêmes.”
Tapioca la saisit dans sa main et enlève le couvercle.”
Tapioca:
– “Oh ! regardez ! dit-elle. Au fond, il y a piqué par une épingle, cinq papillons d ’une étrange beauté. Ayant ouvert les cinq boites, ils découvrirent 25 papillons, tous aussi différents les uns que les autres. Ils sont d ’une beauté à vous couper le souffle. ”
A l ’école demain, quand ils les sortiront pendant la leçon de chose ce seront certainement les plus beaux, au grand dam de leurs copains ou de leurs copines.
Pierrot:
-“C ’est vraiment gentil de sa part. Regarde, même leurs noms sont écrits à la main. Il n’ y en a pas deux pareils. Ceux-là, j’espère que ma mère ne les passera pas par la fenêtre. ”
Tapioca:
– “Elle n’est pas folle quand même.”
Pierrot:
– Parfois, je me le demande.”
Les petits en coeur:
Cool, cool le Docteur, cool….”
Arrivés à la fontaine près de l’église, ils se précipitent au robinet pour boire un peu d’ eau fraîche. Saucisse en profite pour arroser tout le monde. Tapioca crie mais tout rentre rapidement dans l’ ordre.
Assis sur les bancs en ciment situés de chaque côté de l’église, ils devisent encore une bonne dizaine de minutes, puis chacun regagnent le centre du village pour rentrer chez lui.
Pierrot raccompagne avec son petit frère Tapioca chez elle. Saucisse passe par la charcuterie de ses parents et Gros lard va chez sa grand-mère pour l’embrasser puis, rentre à la maison.
Les enfants sont tous fatigués par leurs émotions, ils s’ allongent sur leurs lits et s’ endorment rompus par tant de surprises. Germaine est pourtant rentrée de bonne heure. Elle est surprise de voir leurs vêtements et leurs chaussures au pied de l’escalier. Ils sont déjà rentrés pense t-elle. D’ habitude ils n’arrivent jamais avant 18 heures. N’entendant aucun bruits là-haut elle se décide à jeter un oeil.
Elle monte doucement l’escalier grinçant en bois, et va vers la chambre pour les surprendre. Elle ouvre la porte et les trouve endormis. Elle est très étonnée, inquiète même. Elle referme la porte tout doucement, mais elle est devenue très soucieuse.
Elle attend qu ’ils se réveillent, mais vers 20 heures, quand vient l ’heure du dîner elle est obligé de les réveiller. Elle caresse doucement leur visage pour vérifier qu’ils ne sont pas trop chauds. Rassurée sur ce point, elle les appelle doucement. Aussitôt ils ouvrent les yeux tout surpris de s’ être endormis. Ils ont même l’impression d ’avoir fait un rêve, un beau rêve.
A la vue des papillons sur leur table de nuit ils sont soulagés. Ce n’ était pas un rêve.
Germaine:
-“Il est l ’heure de dîner dit-elle. ”
Pierrot:
-“Dîner, mais quelle heure est-il maman ?”
Germaine:
– “Il est 20 heures et ton père ne va pas tarder à rentrer.Vous êtes fatigués qu’ ‘avez-vous fait ?”
Pierrot:
-” Nous sommes allés à la cure, mais on s’ ennuyait, il ne faisait pas beau, nous sommes rentrés plus tôt, et je me suis endormi.”
Germaine:
-” Ton petit frère aussi, mais lui il est déjà à table.
Pierrot:
– ” Oui, les émotions creusent.”
Germaine:
– ” Quelles émotions dit-elle surprise…
Pierrot:
-” Rien maman, mais à la chasse aux papillons on s’est un peu « frité » avec les copains, ils voulaient prendre les nitres et on ne s’est pas laissé faire.”
Germaine:
– ” Ce sont ceux-là ?”
Pierrot:
– ” Oui maman.”
Germaine:
– ” Mais ils sont très beaux, où à tu trouvé les boites ?”
Pierrot:
-“C’est Tapioca qui les a ramené de chez elle.”
Germaine:
– ” Tapioca, tu étais encore fourré avec elle, mais on va bientôt vous marier tous les deux, vous ne vous quittez plus…”
Pierrot:
– ” ça va pas Maman, elle est trop chiante.”
Germaine:
– ” On dit ça, on dit ça…”
Pierrot:
-“Mais elle a toujours raison et il n’y a qu’elle qui compte et elle n’arrête pas de parler…”
Germaine:
-“Ah tu sais les femmes de nos jours dit elle en se marrant…”
Pierrot hausse les épaules.
Germaine:
-” Allez debout, j’ entend ton père qui arrive.
Elle quitte la chambre en riant , décidément elle a de bons enfants et elle en est très fière. Pierrot se lève et enfile ses pantoufles. Il descend à la cuisine au moment où son père rentre.
André:
– “Salut mon fils, ça va ?”
Pierrot:
– “Oui, et toi papa ?”
André:
– La journée s ’est bien passée, qu’as-tu fait aujourd’hui avec ton petit frère ?”
Pierrot:
– “Nous avons chassé les papillons, et avec gros sel nous avons ramené des espèces très rares, on les a piqué et placé dans une boite. Il faudra me les montrer, j’ adore les papillons depuis que je suis tout petit. Quand j’’avais ton âge, j’’en faisais la collection. Je pourrais même te donner quelques conseils. Fais quand même attention, ils sont très fragiles.”
Germaine:
– Ils en ont trouvé de très beaux.”
Pierrot va s’asseoir à la table après avoir fait un bisou à sa Gand mère qui tricote toujours.
La Grand-Mère:
-” On ne t’a pas beaucoup vu aujourd’hui dit-elle.”
Pierrot:
-“Oui Mémé, j ’avais des choses à faire.”
La Grand-Mère:
– “Pas des bêtises, j’espère.”
Pierrot:
– ” Ce n’est plus de mon âge grand-mère ?”
Gros Sel:
– Surtout maintenant qu’il est chevalier… grince Gros Sel !!!”
Au regard que lui jette Pierrot, il comprend qu ’il vaut mieux qu ’il se taise.
Tout le monde se met à table et le repas se déroule dans la bonne humeur. Au menu, soupe aux choux et gigourit, confiture de lait et noix du Périgord en dessert.
Tout le monde va ensuite se coucher de bonne humeur et très vite les lumières s’ éteignent dans la maisonnée qui s’endort aussitôt. Le sommeil des justes est tombé sur la maison dans le noir de la torpeur d’une campagne semblable à des milliers d’autres..
Le lendemain, pendant la récréation il se passa un Evénements qui aurait pu remettre ne question leur secret. Nos cinq aventuriers s ’assoient sous le préau pour échanger leurs impressions et discuter du château, sagement assis.
Ils ne voient pas arriver comme des vampires une dizaine de leurs camarades. Parmi eux, les trois trublions qui hier n ’ont eu leur salut que dans la fuite. Rancuniers, ils les montrent du doigt. Ce sont eux, ils nous ont coursés parce que nous leur avons parlé du vieux fou, ils le protègent, ils sont maudits.
Ils se retrouvent aussitôt entourés de leurs copains d’école très menaçants. Surtout qu’ici on n’aime pas les clans et… Justement…
L’un des trois d’hier…
-“On est moins fier qu ’hier, vous ne la ramenez pas aujourd’hui. A cinq contre trois, vous vous sentiez forts, mais là, on s ’écrase les forts en gueule dit l’un deux.”
Tapioca
– “Pourquoi as-tu insulté les gens du château, tu les connais ?”
Le petit Jeunot agressif, avec arrogance
– ” Vous entendez, elle est amoureuse des gens du château, il t’a montré son cul le vieux ?”
Tapioca:
– Imbécile, tu devrais avoir honte, mal poli.”
Le petit Jeunot:
– Il t ’a peut être pincé les fesses ? de toute façon, j ’ai toujours pensé que tu étais une salope.
Pierrot d’un bon se lève et menaçant:
– ” Arrête connard ou je t’ en mets une.
Le petit Jeunot:
– Vous avez vu les mecs, il l’ a couve, c’ est son amoureux.”
Tapioca:
-” Tu es jaloux parce que je ne veux pas de ton frère. Celui qui sent mauvais…” Elle est devenue toute rouge de colère.
…Le petit Jeunot en chantant:
– ” Elle avoue , elle avoue. Mon frère te pisse au cul, il les a toutes après lui.”
Tapioca:
– “Toutes sauf moi, et ça t ’emmerde…”
Saucisse se lève et dit en parlant très fort:
-” Ne les écoutez pas je vais vous dire pourquoi, il est en colère après nous ce gros sac. Hier, il voulait nous emmener aux papillons, il disait avoir trouvé un endroit. Vous y êtes tous allés. Vous en avez attrapé ?”
Les autres:
-“Non pas un seul, ils étaient cachés.”
Le petit Nanou Vezzozo:
– ” Non, en plus il pleuvait.”
Saucisse montrant son sac:
– Pas pour tout le monde, regardez… il sort de son sac la boite où sont piqués les coléoptères. Regardez, nous on en a trouvé de très beaux, on a un endroit secret. Il y en a pleins. Il voulait nous voler notre coin et on l’a bien eu. Maintenant, il nous en veux…”
Ils regardent et poussent un Oh de surprises.
-“Ils sont beaux, Mais où les avez-vous trouvés ?”
Gros Sel:
-“Ils voulaient venir avec nous et nous avons refusé. Nous sommes engueulés et comme ils ne voulaient pas nous lâcher, nous leur avons fait peur et ils se sont sauvés. ça tenait debout.”
Les trois garnements trublions:
-“Menteurs, ce n’est pas vrai s’écrient les trois autres.”
Jacques Perrot:
– ” D’ accord, nous voulons bien vous croire, mais vous en avez trouvé beaucoup?”
Gros Lard
– ” Oui, il y en a 25″
Jacques Perrot:
– ” D’accord nous vous croyons, mais montrez-les tous.”
Le petit Jeunot:
– ” Ce sont des menteurs. Vous allez voir ce ne sont que des menteurs, ils sont faux.”
Pierrot se rapproche et met ses copains derrière lui.
– ” D ’accord dit-il. Ceux qui nous croient derrière nous, ceux qui ne nous croient pas derrière Jeannot qui s’exclame:
– ” Ce gros sac ne se sent fort qu ’entouré de 10 copains dit il…”
Pierrot:
-“Hier nous n’étions pas dix et vous êtes partis en courant. Il n’y avait que nous deux, une fille et deux petits, pourtant vous avez eu très peur et vous êtes partis en courant…”
Tapioca:
– ” C’est pour ça que tu t ’es sauvé tu as eu la frousse poltron.”
Pierrot:
– “Allez, faites vite, la récré va se terminer ou vous voulez les voir ou pas.
Un puis deux, puis trois, quatre, cinq, six de leur camarades changent de camp et se rangent derrière Pierrot.”
Pierrot:
– ” Et toi Jacques”
Jacques Perrot:
– ” Moi je te connais, je sais que tu dis la vérité.”
De toute façon Gros Lard me les a montré ce matin, en venant à l’ école.”
Pierrot fusille Gros Lard du regard qui baisse la tête.é
Pierrot:
– Je réglerai ça à la cantine, il ne peut jamais tenir sa langue celui-là.”
Gros Lard:
– “J’ai eu peur qu’il me batte pour hier.”
Jacques Perrot:
– ” J ’ai l ’habitude de battre les petits moi, c’est toi qui est venu me les montrer, je ne te demandais rien, comment j’aurai su que tu avais des aussi jolis papillons, je ne suis pas voyant.”…
Pierrot:
– ” Nous verrons ça tout à l’heure… Alors les voyous qui sont les menteurs en montrant les cinq boîtes de papillons tous plus beaux les uns que les autres…
Et, maintenant vous vous cassez ailleurs, et vous nous foutez la paix ».
Vexés, Jeannot, Jacky et Toto tournent les talons et s’ en vont vers la classe car de toute façon la cloche va sonner d’un instant à l’autre en se disant:
– ” On les aura bien on les aura bien un jour…et Ils ne pensaient pas être aussi près de la vérité.”
Pierrot à ses camarades:
– Faites voir vos papillons et pas de commentaires. Tous s ’exclament à leur vue…”
Mais il est l ’heure de rentrer, la cloche sonne, la récréation est terminée et elle cloche égraine ses quelques coups de marteau qui se prolongent en écho dans le lointain.
Nos cinq amis sont entourés par leurs copains mais ressentent bien cette marque de sympathie nouvelle des gens très intéressés. Tous sont portés par l’envie de découvrir leurs lieux de la chasse ou chacun espère bien faire une chasse aussi miraculeuse….et en attendant quelques discrètes confidences. Gros sel et Gros Lard eux sont dans leurs petits souliers pour avoir divulgué quelques informations interdites.
A suivre chaque jour la suite des aventures de nos jeunes amis et du vieux Docteur Melchior. Comme je l’écris au fur et à mesure soyez indulgents car c’est beaucoup de temps et de concentration. Merci à tous.
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