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Coup de Coeur dans le Pécharmant…

Une appellation en pleine croissance : le Pécharmant

Petite AOC issue du plus ancien vignoble du Bergeracois, le pécharmant joue la carte du Périgord. Affaire à suivre

Lors du dernier match, le XV de la Grappe a battu l’équipe de journalistes de Sud-Ouest. C’est du rugby. Avec troisième mi-temps obligatoire. Au cours de laquelle Didier Roches et ses copains changent de maillot et sortent le tire-bouchon pour faire goûter leur production issue du bergeracois. Notamment le pécharmant, le plus ancien vignoble du coin – il remonte aux XIe-XIIe siècles – et dont l’AOC a été reconnue le 12 mars 1946.

Il n’y a pas de petite publicité. Surtout pour une «mini» appellation 47 viticulteurs sur 400 hectares située à quelques grappes des chais bordelais, dont l’ombre plane toujours sur les étiquettes de la grande région, qu’elles soient de Cahors, de Marmande ou, donc, de Bergerac.

«La communication s’est trop faite avec Bordeaux, souligne Didier Roches, du Domaine du Haut-Pécharmant. Aujourd’hui, notre vin se marie davantage avec le Périgord, dont l’image est meilleure.

Didier Roches sait de quoi il parle, lui qui appartient à une famille de viticulteurs depuis cinq générations, et uniquement du pécharmant, s’il vous plaît! et tient la transmission comme un devoir sacré.

Résultat: une cuvée Veuve Roches, du nom de la grand-mère de Didier, des plus agréables, qui permet de se rendre compte que ce pécharmant, qui peut rester dans les mémoires comme un vin rustique et lourd, dégage aujourd’hui beaucoup de fruits et d’arôme.

Grâce, sans doute, à un meilleur travail sur l’assemblage des quatre cépages bordelais présents dans l’appellation: cabernet franc, cabernet sauvignon, merlot et malbec.

On se demande quand Jean-Marc Dournel trouve du temps pour boire un coup. Oenologue conseil, viticulteur, avec sa femme, Nicole, sur le Domaine des Costes, conseiller municipal de Bergerac, président de la Fédération des vins du Bergeracois, juge au tribunal de commerce, un peu de sport mais une disponibilité de tous les instants: l’homme fait ses 35 heures en une journée.

Adepte du bio mais sans prosélytisme – bien qu’il se sente un peu isolé, étant le seul sur le terroir – Jean-Marc Dournel travaille avec acharnement à une nouvelle définition de l’AOC pécharmant qui garantirait une qualité supérieure:

«Il faut se remuer si on veut être présent sur le marché.» Rester en place, décidément, c’est pas son truc. D’ailleurs, entre une dégustation et un dîner, nous voilà dans ses vignes, moment qu’il choisit pour lancer cette phrase si évidente qu’on devrait la méditer plus souvent: «Naturellement, la vigne est une plante qui ne donne pas de vin. C’est la main de l’homme qui change tout.»

Ou de la femme.

Celle de Jocelyne Pécou, par exemple, dont la passion se lit dans un regard pétillant, sourire aux lèvres, et visiblement heureuse de raconter son vin autant que son histoire. «Il y a quelque chose de fusionnel entre mon vin et moi», précise-t-elle sous les yeux de son compagnon, amusé de la voir partir et repartir dans ses vignes toutes les cinq minutes.

Oui, ses vignes. Jocelyne Pécou, après de nombreuses années à travailler les grappes des autres, s’est acheté ses pieds en 1991. «Un jeudi», se souvient-elle. Elle règne aujourd’hui, main de fer et gant de velours, sur 2,34 hectares, le plus petit vignoble du pécharmant.
Pas le plus mauvais.

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Publié par
Pierre Marchesseau

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