CHAMPAGNE – HISTOIRE
En 1670 est née la première bouteille de Champagne telle que nous la connaissons actuellement.
Avant Dom Pérignon, on ne connaissait qu’un vin mousseux aux propriétés malicieuses qui le firent surnommer “vin du diable” ou “saute bouchon”. Après lui, restèrent les règles d’or qui furent à l’origine de la fortune du Champagne. On lui doit surtout cette géniale alliance des crus, chacun mettant l’autre en valeur, tout en s’unissant pour donner un produit harmonieux.
Exporté dans plus de 150 pays du monde, le vin pétillant de la Champagne, qualifié de “vin de la civilisation” par Talleyrand, a réussi à se hisser au rang d’ambassadeur le plus prestigieux de la France à l’étranger. Or ce vin si prisé provient d’un petit vignoble septentrional de 25 000 hectares en île de France. Sa présence en Champagne remonte à des temps très anciens. Des géologues ont retrouvé emprisonnés dans le calcaire de Sézanne des feuilles de vigne fossilisées.
Ce vignoble de Champagne produisait déjà un vin réputé, non pétillant alors, à l’époque romaine, et Jules César tout en vantant ses mérites en faisait une grande consommation. Le développement de la religion chrétienne favorisa l’usage et la demande de vin de messe. Bientôt l’Eglise géra ses propres vignobles et développa cette culture.
Résistant aux passages des diverses hordes d’envahisseurs qui ne détestaient pas une rasade de ce vin pour récompenser leurs glorieuses attaques, les vins champenois se développent et l’on voit apparaître même plusieurs vins rouges très appréciés des têtes couronnées. Lors du sacre de Charles IX en 1561, seuls les vins de Reims et de Laon furent servis à la table royale. Puis lors des couronnements de Henri III et de Louis XIII en 1610, aucun autres vins n’étaient présent lors des festins.
Au fil des ans, la qualité de ce cru parvint aux oreilles des Grands des pays étrangers, qui se font apporter du vin de Champagne pour leurs banquets. Au XVIe siècle, disettes et famines sévissaient, aussi Charles IX limita en 1566 la superficie des vignes, elle ne devaient pas excéder le tiers des terres pour garder les surfaces nécessaires à la culture du blé.
Au cours du XVIIe siècle apparaît la commercialisation d’un vin gris obtenu après pressurage rapide des grappes de manière à ce que le jus ou moût ne fût pas coloré au contact des peaux noires du raisin. Des marquis bons vivants tombèrent fous de ce vin et le firent découvrir aux Anglos-Saxons.
Madame de Pompadour continua à répandre la qualité du vin de Champagne en exigeant d’un négociant d’Epernay que lui soient livrées chaque année à Compiègne 200 bouteilles avant l’arrivée de la cour dans son château.
Au cours du XVIIIe siècle, le renom du vin mousseux connu une vogue grandissante. Cependant la production demeura modeste en raison de difficultés techniques: les bouteilles cassaient trop souvent. Il faudra attendre le XIXe siècle et ses innovations techniques, pour assister au premier essor des ventes de Champagne, qui passèrent de 7 millions de bouteilles en 1844 à 28 millions en 1899. L’affirmation du succès du Champagne va s’opérer durant le siècle de la révolution industrielle.
Les recherches de Pasteur sur les ferments, la fabrication de bouteilles plus résistantes, le développement des moyens de transports donnèrent l’occasion de forger une image de marque prestigieuse.
CHAMPAGNE – ASTUCES ET RESTES
Pour bien déboucher une bouteille, il faut détordre le fil de fer qui enserre le bouchon à l’endroit du col, puis bouteille inclinée on la tourne doucement en tournant le bouchon peu à peu. Il sortira de lui même sans efforts. Pour éviter que la mousse ne s’échappe, tenir la bouteille à 45 degrés en la tenant par le corps et versez doucement.
Comment doit-on remplir les verres ? C’est une science du savoir boire passée dans l’art de vivre. Un verre plein au 2/3 laisse au vin la possibilité de développer son arôme et son bouquet.
A chaque vin son verre, le verre du goûteur champenois est assez petit, renflé à sa base, resserré à l’encolure pour que s’y concentre le bouquet. Pour les profanes, une seule règle : proscrire absolument la coupe dont la forme plate offre trop d’ouverture à l’air ambiant, le bouquet s’y brise. La flûte à la rigueur, bien qu’ayant un trop faible diamètre de base et son col évasé laisse encore trop de place à la mousse et pas assez au liquide. Le seul verre qui rallie les suffrages, le verre tulipe, élancé, à base renflée, à col resserré, qui laisse monter les bulles et concentre l’arôme.
CHAMPAGNE – VERTUS
Le vin de Champagne, vin des rois, vin de fête et qui rythme les événements familiaux. C’est un vin social, le seul qu’une femme puisse boire sans rougir car il fait briller les yeux sans porter le feu au visage.
CHAMPAGNE – SAVOIR ACHETER
Les bons champagnes ne sont pas forcément les plus chers !En Champagne, la tradition veut qu’on assemble des vins de plusieurs années. Chaque année, une partie de la vendange est mise en réserve pour entrer dans les futurs assemblages. Avec ces vins de réserve, l’élaborateur parvient à pérenniser le goût et le style de son Champagne.
C’est pourquoi l’assemblage dit “non-millésimé” est celui où s’exprime parfaitement le style de chaque marque. Si la typicité de la vendange mérite d’être magnifiée, l’élaborateur peut décider de réaliser un vin millésimé, cela restant toutefois assez exceptionnel. Un Champagne millésimé sera donc toujours un vin marqué par le caractère de son année.
CHAMPAGNE – IDEES ACCOMPAGNEMENTS
Pour un repas tout au Champagne, servez un brut, un vin nature ou un crémant.
Le Champagne se boit à 10 ou 12 degrés, c’est à dire à la température de la cave disent les uns, 7 à 8 degrés, est l’opinion la plus répandue, c’est la température qui permet le meilleur développement du bouquet et fait le mieux tenir la mousse. Cette température s’obtient en plongeant pendant 1 heure la bouteille dans un saut à glace rempli à moitié d’eau fraîche et de glaçons. Surtout n’infligez pas à ce vin fragile le séjour prolongé dans un réfrigérateur. Le grand froid casse le bouquet.
Faire un repas au Champagne a toujours été considéré comme un raffinement, mais qui requiert tout un art. On ne doit jamais associer à ce vin un plat dont la robustesse écraserait l’élégance du vin. Sont à proscrire les sauces au vin sauf s’ils sont de Champagne, les plats trop épicés, les gibiers faisandés, les fromages forts seuls les fromages délicats s’accordent avec le Champagne : chèvre, Neuchâtel.
A l’apéritif on préférera un brut Blanc de blancs, léger et élégant, ainsi qu’avec les poissons et les entrées.
Un brut, blanc de noirs, plus charpenté ou un sec conviendra aux volailles, aux viandes rouges, et aux fromages.
Les secs, demi-secs, doux, conviendront aux entremets et pâtisseries.