Après un infarctus, bien prendre ses médicaments est essentiel
Après une sortie d’hôpital, « un patient sur deux abandonne au moins 1 des 4 traitements principaux, ce qui augmente significativement le risque de récidive de l’infarctus et de décès».
Une étude menée par le Pr Nicolas Danchin, cardiologue à l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris, en collaboration avec la Cnam, et présentée à Chicago lors du congrès annuel de l’American Heart Association.
Les chercheurs « ont analysé plus de 8 000 dossiers de personnes en vie 6 mois après leur infarctus, ayant reçu une ordonnance de bêta-bloquants, statines, anti-agrégants plaquettaires et inhibiteurs de conversion de l’angiotensine ».
Le Pr Danchin souligne que « l’âge est apparu comme un facteur majeur d’observance du traitement. Les problèmes ont été rencontrés plus fréquemment chez les plus de 75 ans, ce qui est classique et, ce qui est plus surprenant, chez les moins de 45 ans».
« Chez ces derniers, le manque d’adhésion au traitement pourrait parfois signifier une sorte de déni de la maladie. Mais, quel que soit le motif, les conséquences sont loin d’être négligeables. Après 30 mois de suivi, le risque de récidive de l’infarctus ou de mortalité s’est avéré multiplié par 1,4 chez les patients non observants ».
Pour inciter ces patients « à mieux prendre leurs médicaments », les auteurs proposent de « développer des stratégies ciblées sur les groupes les plus concernés ».
« Cette nécessité d’éducation thérapeutique vaut bien au-delà de l’infarctus. De nombreuses enquêtes ont démontré que les problèmes d’observance se retrouvent dans la plupart des maladies chroniques ».
« Il ne faut pas négliger la «méfiance» naturelle de certains malades envers le monde hospitalier. Il n’est pas rare qu’à leur sortie de l’hôpital, ils demandent conseil à leur médecin traitant sur l’ordonnance du spécialiste. Voire qu’ils reviennent, de leur propre chef, au traitement qu’ils prenaient antérieurement ».
sources: informationhospitaliere.com