Tapioca :
« –
Combien de fois, je me suis assise sur le banc à côté pour discuter avec des
copines sans savoir que dessous !!! »
Le
docteur Melchior :
« –
Saucisse a compris, vous passerez par l’arrière, la grille sera toujours
ouverte et vous entrerez par la petite porte qui conduit directement au
sous-sol. Vous serez ainsi, ni vus ni reconnus. Ralph vous montrera où se
trouve la clef. Si de toute façon si quelqu’un vous aperçoit, vous venez faire
une visite au Professeur.
Nous
allons aussi aider l’école et le Monsieur le curé. La kermesse aura lieu dans
le parc du château. Le matin, la messe sera dite en plein air, sur mon grand
perron à l’arrière du château. Il y aura ensuite un grand pique-nique et
l’après-midi comme chaque année ce sera la fête avec comme vedettes Umagu, les
os, la dent, les bols et les outils en pierre.
Nous
ferons une exposition photo de notre dernier voyage. Toutes les photos seront
agrandies au format d’une feuille de cahier. Nous ne présenterons que celles ou
vous n’êtes pas compromis. Certaines, où vous apparaissez avec les Umagums ou
les Gums seront présentés comme des photos montages pour nous amuser. Cette
exposition sera payante, cinq francs l’entrée et la recette sera partagée entre
l’église et l’école. Ils auront la moitié chacun. Il verra l’instituteur à ce
sujet.
Ton
père Pierrot va nous aider, j’ai reçu une lettre de lui me présentant ses
excuses et me demandant un rendez-vous. Avec Monsieur le Curé, nous avons
accepté sa rédemption, mais il va devoir donner des gages de bonne foi. Nous
allons le mettre à l’épreuve.
Tapioca,
tu seras responsable de l’exposition photo qui se fera dans la roseraie.
Pierrot tu seras l’Interface de tous et devras veiller à ce que chacun trouve
rapidement, ce dont il a besoin, pour que cette fête soit une réussite.
Nous
allons imprimer des affiches et les poser dans tout le canton. Les journaux
annonceront l’exposition du papillon. Après, le château ne sera plus l’endroit
pestiféré du village. »
Le
Professeur :
« –
Cette maison est partagée en deux. Elle est immense. Cette partie se compose
d’une cuisine, d’une arrière-cuisine et d’un salon, à l’étage, il y a deux
chambres. L’une sera mon bureau, l’autre je me la réserve pour dormir.
Dans
l’autre partie il y a au rez-de-chaussée, un salon de réception, un bureau et
une cuisine qui sera notre laboratoire.
À
l’étage, les quatre pièces vides serviront selon les besoins de chambre de
réception, mais surtout de lieux de stockage pour tout notre matériel, livres,
habits etc.
Le
personnel du château s’occuperont de l’entretien, mais vous devrez à chacune de
vos visites, veiller à ce que l’endroit reste propre.
Pendant
mon absence, Peter dormira ici pour garder la maison. Un téléphone direct
reliera en permanence la maison avec le château.
A
cet instant, Rose pénètre dans le salon en annonçant que le repas est prêt.
Au
menu vous avez, dit-elle :
«
– Radis du jardin au beurre des Charentes et beignets de courgettes. Pour
suivre, j’ai cuisiné des cuisses de grenouilles à l’ail et des frîtes
parisiennes. En dessert, j’ai prévu du fromage de chèvre frais de la région et
pour terminer un gâteau au chocolat et une salade de fruits au miel pou les
enfants et au cognac pour le docteur Melchior et le Professeur.
Ils
vont se laver les mains, et passent à table où chacun se régale des bonnes
choses préparées par Rose. À la fin du déjeûner, tous la félicitent d’un même
élan.
Saucisse :
« –
Si ma mère se doutait que je déjeune à dix mètres da boutique, elle serait
surprise. »
Le
repas terminé, le docteur Melchior leur rappelle qu’ils ont un engagement avec
Monsieur le Curé. Ils prennent congés en remerciant leurs hôtes et pour la
première fois, ils inaugurent leur nouveau parcours et rejoignent leurs copains
qui jouent au foot sur la place de l’église.
En
les voyant à nouveau tous ensemble, ils s’arrêtent de jouer surpris, en leur
disant :
« –
Vous avez fait la paix, les amours ont repris… »
Gros
Sel :
« –
Pierrot avait une autre copine, mais elle aura bientôt 75 ans. Même, si c’est
dans les vieux pots qu’on fait la bonne soupe, Tapioca n’est plus jalouse, les
choses se sont arrangées… »
Habitués
aux facéties de Gros Sel ou saucisse, tous éclatent de rire. Pierrot est un peu
tristounet, mais la présence de Tapioca le réconforte. Elle lui fait un bisou
sur la joue en cachette, en lui disant :
« –
Si tu me laisses être la première je te jure fidélité toute ma vie. »
Pierrot :
« –
Tu me déçois Tapioca. Quelle serait la valeur entre nous de ta première place.
Au contraire, que le meilleur gagne, et nous serons fiers l’un de
l’autre. »
Tapioca :
« –
Tu crois ? »
Pierrot :
« –
J’en suis sûr. Pour moi, ce n’est pas la première place qui compte uniquement,
c’est la première place et notre moyenne. Je préfère être second avec quinze de
moyenne, que premier avec treize. Nous allons devoir doublement
travailler. À l’école le jour, et avec le Professeur le soir quand il sera au
village. »
Tapioca :
« –
J’espère que tu as raison, mais je serais contente d’être première au moins une
fois. »
Pierrot :
Nous
verrons, mais je suis sûr que tu es capable de l’être sans tricher, tu es super
doué, ne fais pas de complexe. Je t’admire Tapioca et je suis fier d’être ton
copain. »
Elle
est regonflée à bloc en entendant ces mots qui effacent sa rivale. Ensemble ils
regagnent le presbytère où ils sont attendus. Les autres les rejoignent leur
partie de foot terminée.
Le
soir, chacun rentre à la maison, plein de courage pour affronter les jours qui
vont suivre.
Dans
la matinée, André reçoit un coup de téléphone l’enjoignant, d’être présent à
une réunion de sa cellule du parti à 15 heures dans les locaux de la section de
la gare.
Avant
d’y aller, il décide d’envoyer sa lettre de démission au secrétaire général du
département. Il écrit :
Monsieur
le Premier secrétaire, chers camarades.
La
terre tourne et les choses évoluent. Je ne crois plus aux doctrines et au dogme
que depuis vingt années, vous nous imposez sans vergogne, sans respect de
l’être humain. Vous utilisez chacun de nous, vous nous apprenez des choses que
vous savez fausses. Le parti est inféodé à Moscou, capitale d’un pays où leurs
dirigeants emprisonnent, déplacent, tuent, étouffent des êtres innocents sans
aucun moyen de défense au nom d’un idéologie criminelle. Vous refusez de voir
la vérité en face. Vous avez tous, trop de sang sur les mains ou vous
cautionnez ceux qui en ont. Pour moi, c’est la même chose. Je ne l’accepte
plus. Je sais que vous allez exercer sur moi des pressions, mais je saurais me
défendre et je sais comment. Ou je vous quitte en ami et je respecterai votre
liberté de penser, ou ce sera la guerre entre nous. Cette guerre, vous la
perdrez dans notre commune et peut-être ailleurs. Je vais créer un parti de la
liberté, un parti de rencontres, de propositions. Je défendrais la jeunesse,
l’éducation, mon parti sera celui de l’union, du partage et de la
reconnaissance. Je montrerai l’exemple en partageant mes terres avec ceux qui
en auront plus besoin que moi. La différence entre nous, c’est que moi, je
ferai ce que je dis et chacun sait, que je tiens toujours mes promesses. Le
parti depuis qu’il existe fait des promesses qu’il est incapable de tenir car
il ne le veut pas, ce n’est que de la poudre aux yeux. Pour terminer, je vous
donne donc ma démission à partir d’aujourd’hui. Toute tentative de pression
sera inutile ou fera l’objet d’une plainte auprès des services de police
concernés.
Je
vous prie de croire mes ex-camarades en mes salutations distingués.
André
Hillairet
Germaine
toute contente, après avoir relu la lettre s’empresse de la poster, après en
avoir écrit plusieurs copies.
L’après-midi,
il se rend à la salle du parti ou les membres du politburo local l’attendent au
grand complet. Un accueil des plus frais lui est fait.
André
rentre, dit bonjour et s’assoit très décontracté. Le secrétaire général local
prend la parole :
« –
Camarade, certains d’entre nous viennent depuis quelques jours, d’être le
témoin visuel ou auditif de faits te concernant. Le plus souvent, nous en avons
été informés par courriers, (en montrant quelques missives) ou de vives voix,
d’un comportement équivoque qui ne correspond pas à la ligne de conduite d’un
vrai camarade. Nous voulons, que tu t’expliques sur cette nouvelle attitude qui
a profondément affecté notre cellule. Nous te demandons de t’expliquer sur ces
comportements dont tu t’es rendu coupable à nos yeux. »
André
se lève doucement, les regarde et leur répond avec un aplomb qui ne manque pas
de les surprendre.
« –
Tout d’abord, je vais vous lire la lettre que je viens d’ adresser à la
direction du parti, qu’ils ont dû recevoir hier. »
Il
préfère qu’ils pensent, que le secrétaire est déjà en possession de ce
courrier.
André
lit la lettre dans un froid glacial.
Adrien
son copain, le chef de gare reprend la parole en tant que secrétaire
général de leur cellule:
« –
André réfléchit, nous ne pouvons pas te laisser faire une chose
pareille… »
La
discussion, qui suit, montre à ses ex camarades, que sa décision est sans
appel, et mûrement réfléchie. Vient alors le temps des menaces.
Adrien :
Personne
ne quitte le parti, nous allons tous lutter contre toi, pense à ta famille, tes
enfants…Ce sera la guerre.
En
entendant ces mots, André bondit et devient rouge de colère :
« –
J’entends quoi ? tu menaces mes enfants, ma femme, ma famille espèce de
salopard de charognard de communiste de merde, c’est le seul courage que tu as,
faire du mal à des enfants. Vous n’êtes que de pauvres cons. Nous avons tous
des gosses ici de l’âge des miens. Vous avez le courage d’entendre ces mots, sans réagir. Je les connais
vos méthodes, j’ai des dossiers sur chacun d’entre vous, vos magouilles avec la
CTT, avec les cotisations, les transferts. Vous n’êtes que des inutiles, pire
des bons à rien, des mites.
Mais
au-delà de tout ceci, sachez que si un des cheveux d’une seule personne de ma
famille ou de mon entourage est touché, toute l’équipe présente ici devant moi
ne vivra pas un jour de plus. Vous m’entendez, pas un jour de plus. Marco,
raconte leur comment tout seul, j’ai retenu et massacré pendant la guerre
d’Algérie une colonne de trente fellaghas armés jusqu’aux dents qui nous
avaient tendu une embuscade. Ce jour-là, je vous ai sauvé la vie à tous.
Si
vous pensez que je suis seul, sans ami, sans biscuit, vous feriez une énorme
erreur. J’ai reconstitué une équipe sans vous, contre vous, nous avons des
moyens financiers et vous allez vite vous en rendre compte. Oui, je me suis
affiché à l’église car elle me soutient et me donne les moyens de m’épanouir,
de faire des choses pour les enfants, l’école, les vieux, les clubs, les
associations. Que nous apporte le parti, si ce n’est la haine de ceux qui n’ont
pas les mêmes idées que vous.
Elles
sont dépassées et votre comportement archaïque, le parti va exploser à terme et
vous resterez seuls, sans ami, sans rien. Vos enfants préfèrerons ma vision, la
vie que je vais leur proposer. Je vais rencontrer chacun de nos camarades et
les convaincre de me suivre.
Je
vais créer un autre syndicat à l’usine, je ferai des propositions
constructives avec Monsieur Malveau qui m’écoutera et vous perdrez vite, votre
poule aux œufs d’or, car à mon syndicat, vous y viendrez tous, les uns après
les autres. Monsieur le Maire partage mon avis, vous crèverez avec votre haine,
vos incohérences,vos mensonges, pire votre naïveté face aux promesses du parti.
Tous
sont ébranlés par la justesse et la force de ses propos et certains de ses bons
copains ne sont pas loin de lui donner raison.
Adrien
le sent et veut reprendre la parole mais André lui coupe l’herbe sous le pied…
« –
Toi, tu te tais immédiatement, tu es fonctionnaire assimilé avec un salaire
assuré et la sécurité de ton emploi. Mais à côté, depuis des années, tu tapes
allègrement pour tes besoins personnels dans les caisses du syndicat et du parti dont tu as la
responsabilité des comptes. Qui paie tes vacances, celles de tes gosses, de ta
femme, de ta belle-mère chaque année, j’ai mille exemple à donner.
Vérifiez
les comptes messieurs et ce soir, ce Monsieur couche à la gendarmerie. Tu te
tais, tu n’es qu’un voleur, qu’un escroc et tu démissionnes, c’est la seule
chose de bien qu’il te reste à faire. Adrien se tait, battu et abattu, il n’a
rien à répondre. Hier encore, il a eu besoin d’argent pour payer la traite de
sa voiture et le trou est devenu conséquent. La tournure des événements en fait
réfléchir plus d’un et cinq sur les quinze présents décident sur le champ de
rejoindre André et se placent derrière lui. C’est le coup de grâce pour la
cellule du parti.
Marco
lui dit :
« –
Nous avons fait la guerre d’Algérie ensemble, je t’ai suivi au combat, je t’ai
suivi au parti, je te suivrai ailleurs, je pars avec toi. Quatre autres ont immédiatement
la même réaction. Plusieurs autres hésitent, veulent réfléchir encore et
veulent surtout vérifier les comptes dès ce soir.
André
conclut, sachant ce que je sais, cette cellule est morte, vous avez
quarante-huit heures pour me rejoindre dans ma nouvelle association, après la
porte vous sera close.
Adrien
sait que la cellule est morte. Sur les dix restant, cinq sont mouillés jusqu’au
cou, les cinq autres vont s’en apercevoir et les quitteront pour rejoindre
André. À cinq, ils ne peuvent plus rien faire. Ils ne pourront plus cacher
longtemps leurs indélicatesses.
André
satisfait, entouré de ses cinq recrues quitte la petite salle, laissant les
autres s’expliquer entre eux. La séance est houleuse, les détournements sont
rapidement découverts et reconnus. Le reste des membres du bureau du syndicat
démissionne immédiatement.
Dans
la semaine, la cellule s’écroule faute de membres élus. Le syndicat n’est plus
qu’un fantôme inhanimé, devenant peu à peu que l’ombre de lui-même pour le
bonheur des patrons de l’usine.
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