LAPIN DE GARENNE – HISTOIRE
Le lapin est un gibier connu de tous et répandu partout. Mais, depuis 1952, une maladie infectieuse particulière au lapin, la myxomatose, a fait son apparition en France. Cette affection, très contagieuse et presque toujours mortelle, s’est propagée sur tout le territoire, causant d’importants ravages parmi les lapins. Cependant, périodiquement, l’espèce reprend le dessus prolifère, puis régresse de nouveau, victime de la maladie.
Morphologie
Le lapin de garenne a le corps trapu et râblé, et son poids moyen est de 1,200 kg. Sa taille, sa coloration et sa chair varient suivant sa nourriture et son habitat : les lapins de certaines régions ont une chair bien plus savoureuse que celle de leurs congénères vivant sur des terrains dépourvus de plantes odoriférantes.
La couleur de son pelage est un mélange de gris foncé et de roussâtre. La nuque est rousse. Les oreilles, de la longueur de la tête, sont grises avec des pointes blanchâtres. La queue est gris-brun foncé en dessus, blanchâtre en dessous, noire à l’extrémité. Les membres postérieurs sont plus longs que les antérieurs, ce qui permet à l’animal d’effectuer de grands bonds et de se déplacer par séries de sauts.
Moeurs et habitudes
Le lapin se trouve en tout lieu : dans les bois, en plaine, sur les landes, dans les dunes, au bord des marais. Il préfère cependant les terrains bien secs, un peu couverts, où le sol lui permet de creuser son terrier. Celui-ci se compose de galeries étroites et longues, s’enfonçant jusqu’à un mètre et même plus sous terre et s’ouvrant à l’air libre par plusieurs orifices appelés gueules. La plupart du temps, le terrier initial est agrandi par le creusement d’étages superposés, communiquant entre eux et avec la surface du sol par des conduits verticaux, ou cheminées. Sur un territoire donné, il n’est pas rare que le lapin creuse, outre son terrier principal, des terriers de secours, très sommaires, parfois à une seule gueule et qui lui permettent de se mettre à l’abri en cas de danger.
Lorsque le temps est beau, le lapin passe sa journée dans un terrier à deux entrées, abrité du vent et exposé au soleil, qu’il a établi dans des ronciers, des haies, des terres en friche avec de grandes herbes. Il le fréquente tant qu’il n’a pas été dérangé. Dans certaines régions, à cause de la nature du terrain, le lapin ne creuse pas de terriers. Il passe alors son temps dans des gîtes établis dans les buissons, dans des tas de bois, dans de vieux murs, dans des tas de pierre etc. Ce lapin est alors appelé buissonnier. Le lapin va au gagnage dès que le soleil est couché. Il circule toute la nuit et rentre dans son terrier à l’aube. Toutefois, il ne s’en éloigne jamais beaucoup. Son parcours est facilement reconnaissable et se voit d’assez loin, car, dans la coulée où il passe, il coupe les brins d’herbe à ras de terre; lorsqu’elle est empruntée fréquemment, cette coulée fini par être damée. Le lapin est un animal craintif, toujours aux aguets; au moindre bruit qui ne lui est pas familier, il s’assied sur ses pattes de derrière, corps dressé, pattes de devant pendantes, et il écoute; si le bruit lui parait suspect, il se remet sur ses 4 pattes et frappe la terre violemment avec ses pattes de derrière, pour avertir tous ses congénères, qui, instantanément, regagnent leurs abris.
Il se nourrit de toutes les plantes et graines agricoles et forestières, et s’attaque même aux écorces des arbres, coupant les jeunes plants ou rongeant leur tronc en cercle. Le lapin est prolifique : de février à octobre, la femelle met bas de 4 à 6 portés, d’environ 6 petits chacune. Elle creuse une galerie en pente, d’à peu près 80 cm de longueur; au fond de cette rabouillère, elle confectionne une litière composée d’herbes et de poils arrachés de son ventre pour y déposer ses petits. Elle débouche l’entrée de la rabouillère chaque fois qu’elle vient allaiter ses petits et la rebouche en s’en allant. Le lapin est bien souvent une source d’ennuis, en raison des dégâts considérables qu’il commet. Dans la plupart des départements, il est compris parmi les animaux malfaisants ou nuisibles, classés comme tels par l’arrêté réglementaire permanent sur la police de chasse, c’est à dire qu’on doit le détruire afin de l’empêcher de nuire aux cultures, aux plantations et aux régénérations forestières. Or, bien souvent , on se contente de le chasser très peu jusqu’à la clôture générale de la chasse, et, après cette date, de formuler des demandes de destruction auprès des autorités administratives, si bien que l’on prolonge, d’une manière détournée, la chasse jusqu’au 31 mars. Un tel comportement est grave de conséquences, car les premières portées apparaissent en février et c’est au printemps que les dommages les plus sérieux sont causés aux récoltes en vert des plaines. Selon certains, la densité des lapins devrait être de 8 à 10 par hectare, ce nombre n’offrant que peu de risques de dégâts et permettant des chasses intéressantes. Mais il faudrait que cette densité soit atteinte à la clôture générale de la chasse et non le 31 mars.