Spécial Champagne
C’est le vignoble le plus septentrional de France.
L’appellation champagne s’étend sur les départements de la Marne, de l’Aisne, de l’Aube, plus quelques communes des départements de Haute-Marne et de Seine-et-Marne.
En Champagne, un cru est caractérisé par un pourcentage compris entre 80 et 100. Ce chiffre, attribué à chaque cru, sert de référence. Il permet de déterminer, lors des transactions entre les vignerons et les maisons de Champagne le prix réel du kilo de raisin par rapport à un prix de base fixé avant les vendanges.
Il existe 294 crus, classés en trois catégories et regroupés sur une échelle des crus.
– 17 grands crus classés à 100 %, ils couvrent 14 % de la surface totale de l’appellation et sont dispersés, d’une part sur la Montagne de Reims avec les communes de Beaumont-sur-Vesle, Puisieulx, Sillery, Verzy, Verzenay et Mailly ; d’autre part sur la vallée de la Marne avec Ay, Ambonnay, Tours-sur-Marne, Louvois et Bouzy ; enfin sur la côte des Blancs avec Avize, Oger, Cramant, Chouilly, Le Menil-sur-Oger et Oiry.
– 40 premiers crus ,communes ou partie de commune classées de 99 % à 90 % , ils représentent environ 17,6 % de la surface totale.
– 237 crus classés de 89 % à 80 %, ils correspondent à environ 68,4 % de la surface totale du vignoble. Les cépages sont répartis à 30% pour le Pinot Noir, 30% pour le Chardonnay en blanc de blancs et 40% pour le Pinot Meunier.
Les sols sont calcaires dans la Marne et marneux dans l’Aube, imposant aux racines des ceps de s’enfoncer très profondément, parfois jusqu’à vingt mètres. La vinification du Champagne fait l’objet de méthodes très particulières dont les principales étapes sont : le pressurage, la fermentation, l’assemblage, la prise de mousse, le remuage, le dégorgement et le dosage.
On distingue les bruts sans année, les extra bruts, faiblement ou non dosés en sucre, les cuvées spéciales, les millésimés, les blanc de blancs, les Champagne rosés, les champagne grands crus 100% et les crémants.
Côteaux Champenois
Le mot “Champagne” s’applique toujours à un vin effervescent ; quant au vin “tranquille” originaire de Champagne, il porte le nom de “Coteaux Champenois”, blanc à Bouzy, Sillery, Mareuil,…, rouge ou rosé les Riceys.
Le champagne a battu un nouveau record en 2007
Avec 338,7 millions de bouteilles vendues dans le monde, le commerce de champagne a atteint en 2007 un niveau inégalé.
Les ventes de champagne ont dépassé le précédant record de 1999, selon le bilan annoncé par le Comité interprofessionnel des vins de champagne (CIVC), qui regroupe vignerons et négociants. En progression de 5,3% par rapport à 2006, année où quelque 321,6 millions de bouteilles avaient été écoulées.
Cette progression se fait sur les trois marchés : France, Europe et pays tiers. Le marché français représentent plus de 187 millions de bouteilles et enregistre une croissance de +3,7% en 2007 (contre +1,5% en 2006), le marché européen 91 millions de bouteilles, soit une croissance de 9%, et les pays tiers 59,5 millions de bouteilles (+4,7% de croissance).
« Ce sont les pays tiers et l’Union européenne qui ont le plus progressé, c’était ce qui était souhaité par les professionnels du champagne qui veulent valoriser leur production de manière équilibrée entre la France, l’UE et les autres pays », résume Daniel Lorson, porte-parole du CIVC.
Cette croissance profite à la fois aux maisons de champagne, aux vignerons et aux coopérateurs. Ce sont surtout les maisons qui ont connu la progression la plus forte de leurs ventes en Europe : +9,8% en 2007. Les ventes de vins de vignerons et de coopérateurs ont pour leurs parts bien progressées à l’export, plutôt dans les pays hors l’Union Européenne. Avec +16% de croissance pour les premiers et +24% pour les seconds. Il reste que les quantités vendues par les champagnes de vignerons et de coopératives sont encore très loin de celles des maisons de négoce. En 2007, sur le total de 338,7 millions de cols vendus, les maisons de champagne en ont vendu 229 millions, les vignerons (77,3 millions) et les coopératives (31,6 millions).
Un milliard de bouteilles en réserve…
« Il y a de la demande et on ne peut produire plus, c’est ça le paradoxe champenois, mais c’est aussi l’une des clés de notre succès », résume Daniel Lorson. Les prix montent, logiquement. « Ceux des cuvées spéciales ou des rosés ont clairement grimpé, mais pas les bruts non millésimés, soit 85 % des ventes. »
C’est pour cela que les principales maisons comme LVMH privilégient les grandes cuvées à forte valeur ajoutée. Dans le groupe, la section vins & spiritueux a connu une envolée de 8 %, à 3,23 milliards d’euros, grâce, entre autres, aux éditions limitées «acier» de Veuve Clicquot (autour de 5000 euros pièce), réalisées sur mesure par le Porsche Design Studio. Toutefois, les prix montent de 4 % à 5 % par an depuis 2000. Le cap des 400 millions de bouteilles vendues ne paraît plus impossible.
« On est pas loin de la surchauffe, tempère Daniel Lorson, par rapport à ce que la filière est capable de fournir. » Aujourd’hui, la Champagne a besoin d’au moins trois ans de stocks pour répondre à la demande. Problème, elle n’a a actuellement que 3 ans et demi de stocks en cave. La pénurie n’est plus très loin mais l’optimisme reste de mise : « Il faut juste gérer mieux la rareté de façon plus mesurée », entend-t-on chez Mumm-Perrier-Jouët.
Les réserves représentent un milliard de bouteilles, soit seulement trois ans et demi de production. La hausse de rendement décidée en 2007, qui a permis de passer de 10 400 kilos de raisins par hectare à 12 400. La production était limitée par une loi de 1927 sur 33 500 hectares, répartis dans 319 communes. Mais c’est une réponse ponctuelle à une situation qui demeure structurelle.
Pour beaucoup de Champenois, la solution réside dans ces fameux 500 hectares non cultivés dont tout le monde parle, qui relèvent de l’appellation d’origine contrôlée (AOC) en pleine révision. En attendant cette réforme, la Champagne devra donc patienter une dizaine d’années avant de pouvoir étendre son vignoble.
Champagne : 50 000 euros les 12 bouteilles
Après Dom-Pérignon, Perrier-Jouët commercialise la bouteille de champagne la plus chère du monde : 4 166 euros les 75 centilitres.
Plus luxueux que jamais. Surfant sur la vogue du champagne, Perrier-Jouët (Pernod-Ricard) va lancer les fines bulles les plus chères du monde. Quelques
1 200 bouteilles seront ainsi vendues à une poignée de richissimes amateurs dans des coffrets en laque contenant chacun 12 bouteilles au prix de 4 166 euros l’unité. «Nous allons vendre ces coffrets à 100 personnes dans le monde qui vont pouvoir confectionner eux-mêmes leur propre champagne, le luxe ultime», explique Olivier Cavil, directeur de la communication de Perrier-Jouët. Les acheteurs se rendront à Epernay où, reçus par le chef de cave Hervé Deschamps, ils ajouteront la «liqueur qui sera la personnalisation des bouteilles de blanc de la cuvée Belle Epoque, millésime 2000, de Pierre-Jouët», poursuit Olivier Cavil.
Les amateurs pourront également entreposer leur coffret de la cuvée spéciale «By and For» dans une alvéole spécialement aménagée dans la cave du groupe pendant huit mois. «L’attente fait aussi partie de la rareté. Dans un monde où tout est immédiat, il est bon d’attendre la perfection», estime Olivier Cavil. La communauté de «super-riches» visée par la marque sera limitée à sept pays : Etats-Unis, Grande-Bretagne, Japon, Chine, Russie et France, avec une quinzaine de coffrets par pays.
Dom Pérignon de chez LVMH détient le précédent record, avec une série de 10 jéroboams (10 litres), vendus chacun 12 000 euros lors du festival de Cannes 2005.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
Le champagne pétille pour quarante communes…
Ce sont 40 villages de la Marne, de l’Aisne, de l’Aube et de la Haute-Marne qui ont été choisis pour rejoindre l’aire d’appellation de l’AOC champagne.
L’Institut national des appellations d’origine (Inao) a voté à l’unanimité le principe de l’extension de l’aire d’appellation d’origine contrôlée, répondant à la demande des viticulteurs et du négoce confrontés à une demande qui explose.
Face à une consommation mondiale qui bat record sur record, la Champagne devait s’adapter. Les experts du comité national des vins et autres boissons alcoolisées de l’Inao, chargé notamment de la délimitation et de la protection des zones d’appellations, a approuvé jeudi « à l’unanimité » le rapport prévoyant l’extension de la zone de l’AOC Champagne.
La liste des villages éligibles à l’appellation…
L’aire d’appellation, qui comprenait 319 communes sur 33 500 hectares (32 800 en production en 2006), va pouvoir compter à terme 357 communes », a annoncé Yves Bénard, président du comité vins et eaux-de-vie de l’Inao, lors d’une conférence de presse.
Dans la Marne :
Basilieux-lès-Fismes, Blacy, Boissy-le-Repos, Bouvancourt, Breuil-sur-Vesle, Bussy-le-Repos, Champfleury, Courlandon, Courcy, Courdemanges, Fismes, Huiron, La Ville-sous-Orbais, Le Thoult-Trosnay, Loivre, Montmirail, Mont-sur-Courville, Péas, Romain, Saint-Loup, Soulanges et Ventelay.
Dans l’Aisne :
Marchais-en-Brie.
Dans l’Aube : Arrelles, Balnot, Bosancourt, Bouilly, Etourvy, Fontvannes, Javernant, Laine-aux-Bois, Macey, Messon, Prugny, Saint-Germain-L’Epine, Souligny, Torvilliers et Villery.
Dans la Haute-Marne :
Champcourt et Harricourt.
Par contre, le reveil sera difficile pour Germaine et Orbais-l’Abbaye : l’Inao a exclu ces deux communes de la Marne qui avaient déjà l’appellation champagne. Elles devraient bénéficier de mesures d’accompagnement.
La liste finale des nouvelles communes qui devraient pouvoir produire du champagne d’ici quelques années sera consultable prochainement sur le site Internet de l’Inao et le rapport sera consultable à l’Institut. Elles seront connues « dans une quinzaine de jours » lors de la publication de la décision de l’Inao au Journal Officiel, a indiqué Yves Bénard. Champenois et ancien haut dirigeant de LVMH, premier groupe mondial de champagne, Yves Bénard a précisé qu’il n’avait pas participé au vote concernant l’extension de l’aire d’appellation.
Plus d’un million d’euros l’hectare…
Avant de planter des vignes, la nouvelle surface devra être validée par le Conseil d’État et suivi d’un décret. Il ne devrait pas intervenir avant 2009 d’autant que les communes éconduites risquent d’introduire des recours. Pour Patrick Le Brun, président du Syndicat général des vignerons (SGV), la révision doit permettre de mettre fin à la multiplication des actions en justice de communes désireuses d’intégrer l’appellation. Elle met également fin à « un vide juridique » entre la loi de 1927 délimitant l’AOC et des critères techniques définis en 1984, par l’Inao.
En 1995, la commune de Fontenay-sur-Ay (Marne) avait créé un précédent en obtenant du Conseil d’État le droit de planter 30 hectares de vignes après treize ans de bataille juridique. « Les experts étudieront l’ensemble des réclamations déposées et présenteront un projet définitif au Comité national d’ici un an », précise le communiqué de l’Inao. Ensuite, la délimitation à l’échelle de la parcelle pourra débuter. Un travail qui devrait aboutir à l’horizon 2015. C’est alors que l’Inao pourra déterminer les parcelles des nouvelles communes sur lesquelles des vignes seront autorisées à être plantées. Sachant qu’il faut à la vigne trois ans pour produire du raisin en champagne et encore trois ans pour l’élevage en cave, il faudra attendre le millésime 2021 pour goûter les premières bouteilles du vin des rois. Si la récolte le permet, bien sûr.
Ces vignes feront alors l’objet d’âpres négociations entre les vignerons et les maisons de champagne. Aujourd’hui, un hectare classé en Grand Cru peut se négocier plus d’un million d’euros.