Les bons conseils de Monsieur le Curé… …………………Épisode 63

André :

« – L’église aussi mon
père, a je crois, eu au cours de son existence, beaucoup de sang sur les
mains. »

Monsieur le Curé :

« – Je te l’accorde, l ‘église le reconnaît. Des erreurs ont été commises au nom de dieu au cours
des siècles. Chaque jour nous essayons de les réparer. Le Pape actuel se bat
pour qu’elles ne se reproduisent plus, au moins chez nous, les Catholiques . Les communistes continuent aveuglément d’appliquer leur doctrine
insupportable. Elle est indécente. Cette erreur les détruira, on ne tue pas les gens
impunément aujourd’hui.

Si tu acceptes les
conditions que nous exigeons de toi en gage, nous te laisserons mettre un
programme en place avec ton équipe mais nous l’avaliserons. Monsieur Malveau
t’apportera également son soutien. Tu seras notre porte paroles dans un village
à l’union retrouvée avec des obligations, des devoirs et des objectifs sociaux
et économiques à réaliser.

André :

« – Merci, je suis
convaincu, je serai présent lundi matin à cette réunion. Germaine portera mon
accord dès cet après-midi au château.

Monsieur le Curé :

« – Bien André, ces
choses me plaisent, retrouvons-nous dès lundi. »

André :

« – Non, mon père, nous
nous voyons dimanche à la messe et vous déjeunez ensuite à la maison, ne
l’oubliez pas.

Monsieur le Curé :

« – Bien sûr que non,
mais je suis vieux et mon cerveau a de plus en plus de mal à se souvenir de
tout. À mon âge c’est normal et je ne suis pas le
seul malheureusement… Je vais te demander de me laisser, car demain, j’ai la
visite de mon chef de diocèse et s’il me demande mes comptes, je veux qu’ils
soient à jour, sinon je me ferai tirer les oreilles.

André :

« – Pas à votre âge mon
Père, ils n’oseraient pas. Je vous souhaite une bonne journée, à
dimanche. »

André quitte le bureau du
Curé très heureux de la tournure des évènements. Il doit donc démissionner
rapidement de ses fonctions au parti. Il va envoyer une lettre à chacun des
adhérents de sa cellule, à sa direction départementale et ensuite il dévoilera
sa lettre dans l’Angérien pour que tous sachent la réalité de ses choix. Aujourd’hui je n’ai
rien à perdre. Je me fâche avec le parti, mais je gagne beaucoup d’autres amis.

Il quitte la cure d’un pas
alerte et ne pense même pas à aller saluer ses enfants. Pierrot l’aperçoit en
tournant la tête, comme une silhouette furtive qui rase les murs. Tiens, il est
venu se confesser, Monsieur le Curé a du avoir un sacré travail se dit-il.

A cet instant, Monsieur le Curé
est sorti de son bureu et vient vers lui pour constater l’avancée du travail.

Pierrot :

« – Mon père est venu
se confesser Monsieur Le curé, il va vous falloir une semaine entière ?

Monsieur le Curé :

« – Nous n’en sommes
pas encore là, mais il a enfin compris quel était le chemin à suivre pour
continuer le sien. Quelques moutons peuvent s’égarer du chemin de la
foi, les meilleurs parfois, mais ils regagnent souvent la bergerie seuls.

Pierrot en se marrant
avec Gros Sel:

« – Papa en mouton,
c’est une première. »

Comme il est midi, il sort un sac ou sa mère a préparé de quoi se sustenter et le partage avec Gros Sel
avant d’aller disputer une partie de football entre les arbres de la place de
l’église. Tout l’après-midi, ils continuent de remplir leurs poches de cadeaux, Monsieur le curé, veut qu’elles
soient terminées avant ce soir. Vers cinq heures, c’est chose faite et ils se
retrouvent libres avant de rentrer chez eux.

N’ayant rien d’autre à
faire, ils passent saluer le docteur Melchior et le papillon puis rentrent à la
maison tranquillement.

Ce vendredi, le Procureur de
Poitiers, arrive à la gare d’Austerlitz avec son dossier dans sa petite valise
en cuir. Il est midi. Il saute dans un taxi et se rend directement place royale. Il va
déjeuner dans un excellent restaurant du quartier qu’il connaît bien. Il en
profite pour relire une énième fois son dossier. Il espère bien repartir avec
des pouvoirs territoriaux spéciaux.

À quatorze heures, il attend dans le petit
salon de réception, juste à côté du bureau du chef de cabinet du ministre. Plus
loin, une autre personne est assise et attend également. Un huissier
introduit l’autre visiteur avant lui. Après une quinzaine de minutes, il est
appelé à son tour. Après les salutations protocolaires d’usage, l’autre personnage lui
est présenté.

Il s’agit d’un colonel
responsable de service de sécurité de la DGSE. Déjà le procureur sent le vent
du boulet au-dessus de sa tête. N’ayant aucun reproche à se faire, il se lance
preuve à l’appui dans une explication en faisant la synthèse de son enquête. Le
colonel écoute avec respect et demande à consulter les documents qu’il
feuillette avec intérêt. À la fin de son monologue, le chef de cabinet le
remercie de la précision de ses informations. Puis, il se tourne vers le
colonel et lui demande :

Le chef de cabinet :

Mon colonel ce sont bien,
les mêmes informations ?

Le colonel :

Monsieur le Directeur du
cabinet :

« – Ce sont
malheureusement pour monsieur le Procureur ce que nous savons. Le Comte de le
Fenière travaille sous mandat de l’ONU, sur un dossier top secret. Personne
ne peut l’approcher, il n’a pas l’autorisation de partager ses découvertes et
ses recherches avec qui que se soit. Partout où il va, chaque pays doit lui
porter assistance et protection.

Ce dossier que vous me
présentez est un brûlot qui, s’il venait à être découvert pourrait vous conduire
devant la cour de sûreté de l’état pour espionnage. Monsieur le Procureur,
votre prudence vous a sauvé la tête.

Je vous conseille de brûler
ce dossier, de l’oublier, de faire arrêter toutes les recherches de votre conservateur
et nous allons envoyer la DGSE saisir toutes les pièces en sa possession et les
remettre à monsieur le Comte de la Fenière. C’est un dossier qui ne dépend en
France que du palais de l’Elysée.

Aujourd’hui, sa maison est
protégée par des policiers en civil. Il en est de même dans chaque
pays ou il séjourne. Ne jouez pas avec le feu et oubliez cette anecdote. »

Le Procureur imagine bien
dans quel guêpier, il a failli se mettre. Le colonel se lève et prend aussitôt
congé en saluant le chef de cabinet ainsi que le Procureur.

Dès qu’il est parti le Chef
de Cabinet lui dit :

« – Vous avez bien fait
de m’appeler. Nous avons eu chaud.»

Le Procureur :

« – Mais comment est-il
au courant de ce dossier. »

Le Chef de cabinet :

« – C’est simple, dès
que j’ai eu connaissance de votre dossier, j’ai pensé qu’il fallait se faire
couvrir par nos services secrets. Le retour a été immédiat et sans appel.
Trente minutes après, il était dans mon bureau. Oubliez cette affaire, même si
je veux bien convenir qu’elle est incroyable. C’est aussi pourquoi, elle est
aussi sensible et que les recherches ont été confiées au plus grand spécialiste
mondial. »

Le Procureur prend congé et
se retire immédiatement. Pour une fois qu’il avait décroché un vrai dossier…
Enfin je suivrai cette histoire de loin se dit-il.

Dans l’après-midi, le
laboratoire est envahi par les forces spéciales de la DGSE et tous les
documents, photos, analyses sont saisies pour être remises au Comte de la Fenière.

L’affaire est classée, et
plus personne n’est autorisé à en parler publiquement. Le Conservateur est
muté deux mois plus tard à l’autre bout de la France bénéficiant d’une
promotion exceptionnelle et l’affaire se clos définitivement.

Le week-end se passe sans
souci majeur. Le Réveil, ce dimanche est en déplacement et gagne encore pour
le plaisir de ses supporters, ils ont 4 points d’avance. Le Président du club
est aux anges et le fait savoir. Dimanche prochain, il y aura du monde au stade
et sa cagnotte va grossir encore, pour le bonheur du trésorier qui voit la
balance de ses comptes pencher enfin du bon côté.

À la messe du dimanche,
André est aussi adulé que le vieux curé. À la fin de l’office, toute la famille et
Monsieur le Curé traversent le village à pied jusqu’à la ferme. Tout au long
du chemin, tous s’empressent de venir les saluer. Comme la dernière fois,
ils ont fait une station à la pâtisserie en attendant sagement leur tour.

À la maison, André dialogue longuement avec son confesseur, expliquant comment il a été
embringué par son père et ses amis au retour de son service militaire. Il lui décrit les lavages de cerveau,
l’embrigadement qu’il a subi sans s’en rendre compte et cette impossibilité
d’en sortir. D’ailleurs, il craint le retour de bâton de ces anciens camarades à
qui, il doit bientôt expliquer son choix.

À table, le vieux Curé se
régale. Les femmes ont mis les petits plats dans les grands. Le vieux curé est
gourmand et ne se prive pas de féliciter Germaine et la grand-mère pour la
qualité de leur cuisine. Un peu avant l’heure des vèpres, André le raccompagne
chez lui. Il est radieux et son bonheur, fait plaisir à voir.

Le
lendemain matin, chacun vaque à ses occupations. Pierrot est
pressé et bouscule son petit frère qui ne comprend rien à cette précipitation
matinale. Tu comprendras tout à l’heure lui glisse t-il. À 8 heures 50,
il est en attente devant la porte principale de l’école. Quand elle s’ouvre, il se
précipite dans la classe attendant que chacun soit rentré, et que le maître
soit prêt.

Le
maître :

« –
Ouvrez vos cahiers. »

Pierrot
lève la main

Le
Maître :

« –
Oui Pierrot. »

Pierrot :

« –
Est-ce que je veux vous parler discrètement. »

Le
maître :

« –
Avance jusqu’à moi. »

Pierrot
s’avance et explique au Maître que devant la porte de l’école, il y a quelqu’un
avec les objets en photo dans le journal et le papillon.

Le
maître le croyant à peine :

« –
Tu en es sûr Pierrot ? »

Pierrot :

« –
Vous n’avez qu’à vérifier, mais ne traînez pas, il pourrait repartir. »

Le
maître :

« –
J’y vais, je te confie la garde de la classe. »

Le
maître saisit la clef et se dirige vers la porte d’entrée. Il l’ouvre et se
retrouve devant un monsieur d’un certain âge, vêtu de noir des pieds à la tête
qui porte une cage recouverte d’un tissu de velours noir et d’une petite valise.

Le
maître :

« –
Vous venez de la part de Pierrot ? »

Le
Professeur :

« –
C’est exact Monsieur, vous êtes son Maître. »

Le
maître :

« –
Je ne sais pas si je le suis vraiment, mais j’essaie.

Le
Professeur sa carte à la main :

« –
Je peux entrer, voici ma carte. »

Le
maître en lisant la carte :

« –
Bien sûr Monsieur. Je peux vous aider. »

Le
Professeur :

« –
Prenez la cage, mais attention, n’enlevez pas sa protection, le papillon
pourrait avoir peur.

Le
maître :

« –
Suivez moi s’il vous plaît, jusque dans la classe ! »

Le
maître referme la porte à clef, et retourne vers sa classe, suivi de Professeur. Il place une table de chaque côté du bureau. La cage, toujours
recouverte d’un tissu de velours noir est placée au milieu du bureau, la
valise est ouverte. Le Professeur retire les os, les bols, les pierres taillées et la dent
ainsi que le linceul noir de la cage. Le papillon apparaît majestueux et comme
une star, il profite de la lumière pour montrer son extrême beauté. Le maître
et les élèves sont suffoqués par sa grâce et le font savoir en choeur par un OH éloquent….

Pierrot
a regagné sa place, il a reconnu le professeur de la Fenière.

Les
choses sont bien en place et chacun attend avec impatience de pouvoir s’en
approcher.

Le
Maître aux élèves:

« –
Chacun de vous va bien regarder ses objets et ensuite vous les reproduirez en
dessin cet après-midi, donc regardez-les biens. Puis, s’adressant au
Professeur:

Le maître:

“- M’autorisez vous à prendre quelques photos ? »

Le
Professeur :

« –
Oui Maître mais pas d’éclairs, il risquerait de prendre peur et de se blesser. »

Le
Professeur :

« –
Si vous le permettez Maître, en tant que paléontologue, je peux faire un cours
aux enfants. »

Le
Maître :

« –
Je n’aurai jamais osé vous le demander Professeur. Je peux brancher mon magnétophone ?»

Le Professeur:

“- Mais vous êtes ici chez vous, faites donc !

Bien
les enfants, je me présente, je suis le Professeur Richard D’Alembert de la
Fenière, je suis en retraite
et j’ai passé ma vie à faire des recherches sur l’art préhistorique. Suite à la
demande de vos petits copains, nous avons décidé que je viendrais vous
présenter ces objets dans seul but, de vous apprendre les secrets de la
préhistoire, à condition que votre maître accepte cette intrusion dans ses
cours.

Le
maître :

« –
Je vous en prie Professeur, je suis votre obligé… »

Le
Professeur :

« –
Votre Maître suit un programme qui lui est imposé, donc vous survolez ces
sujets mais, si vous continuez de brillantes études, vous apprendrez par le
détail, ce monde magnifique qui a défini et construit les bases de notre
civilisation actuelle.

Aujourd’hui
devant vous, il y a un papillon dont l’âge approche les 75000 ans. Comment
a-t-il survécu, nous ne le savons pas encore, mais il provoque de grandes
convoitises et nous devons être très prudents. Vous comprendrez donc les
précautions que nous devons prendre. Pris de court maître, je n’ai pas eu le
temps de préparer un texte donnant les détails que nous avons sur cette espèce
de papillon, mais je vous l’enverrai.

En ce qui concerne les
ossements se sont ceux d’un jeune dinosaure de 35 tonnes. Je peux vous
certifier qu’il s’agit d’un Tyrannosaurus

Nous avons sa dent, c’est
une canine et plusieurs os de différentes grosseurs. Ce sont des carnassiers,
des bêtes dangereuses qui ont disparu à la fin de l’époque glaciaire, il y a
75000000 d’années.

Ils avaient un corps énorme,
deux bras peu développés par apport au reste de leur corps avec au bout des
sortes de mains aux griffes très puissantes servant à agripper leurs proies.
Leurs têtes étaient petites et leurs cerveaux peu développés. De ce fait, nous
pensons qu’ils n’étaient pas très intelligents. Il n’y avait pas assez de place
pour que les cerveaux se développent,mais ils n’étaient pas idiots non plus.

Ce ne sont que des
suppositions, vu leur âge nous ne savons pas grand chose sur eux et c’est la
raison qui m’a poussé à reprendre du service. Je vais d’ailleurs organiser une
nouvelle expédition de recherches bientôt.

Par compte, ils avaient une
dentition conséquente avec des dents nombreuses de vingt centimètres de longs, regardez celle-ci, sa longueur,
son diamètre, sa forme. C’est le seul animal à en posséder autant et d’aussi
grosses. Certaines avaient l’extrémité supérieure en la forme d’une couronne
épaisse agissant comme une presse pour écraser les aliments ou les membres de leur adversaire dans un combat.

Celui-ci par exemple a livré un combat avant de mourir et a mordu son ennemi avant de succomber. Il reste, collé à la dent des fragments de peau différents des siens.

Le reste de leurs corps se
composait d’une très longue queue qui était aussi une arme redoutable pour
leurs ennemis. Deux pattes puissantes supportaient le reste du corps, Elles
avaient à la base, deux pieds composés de trois gros ergots sur le devant et
derrière, un autre plus petit, mais d’ailleurs inutile. Vous remarquerez la
fraîcheur de la conservation de ces restes, qui sont uniques au monde.

Le
Professeur pendant une heure explique les choses et répond aux questions
des enfants qui se sont lâchés rapidement.

Le maître a utilisé ses
soixante-douze poses de son appareil photo. . Il a enregistré toute la conférence avec son petit
magnétophone de poche. Il est satisfait de l’excellente qualité des
informations dispensées par le Professeur avec justesse, toutes ont été mises au niveau de leur compréhension.

Chaque chose est expliquée
par le détail, et tous les enfants ne désirent plus qu’une chose, dès la fin des cours, oublier la chasse aux
papillons, pour aller chercher des restes de dinosaures.

Leur grande plus grande surprise est de découvrir
qu’il existait une centaine d’espèces différentes. Il y avait des omnivores,
des carnivores et des herbivores. Mais, d’apprendre que la poule est une
descendante directe d’une de ces espèces, les trouble singulièrement.

Le
maître est ému de cette rencontre, qu’il n’aurait jamais osé imaginer même en
rêve. La dernière demi-heure est consacrée à l’information des petites classes.
Seuls les maîtres posent cette fois des questions, auxquelles répond le
Professeur avec beaucoup de grâce et une grande courtoisie. Chacun d’eux, prend
aussi quelques photos.

À
onze heures, le Professeur se retire. Son chauffeur vient garer sa voiture devant
l’école. La cage est chargée ainsi que la valise et elle prend la route qui les conduira directement à la gare.

Le
maître remercie Pierrot, de ce qu’il vient faire pour l’école. Il lui demande
comment il est deveu l’ami de cet homme, si parfait, si érudit, d’une si grande
compétence scientifique, qui aura consacré sa vie à la recherche.

Il
laisse jusqu’à midi, aux enfants pour terminer leur travail. En fin de matinée,
il décide de repousser les dernières compositions au lendemain et que cet
après-midi, ils parleront de ce qu’ils ont vu et entendu ce matin. Ils vont
faire des recherches sur ce papillon surprenant qui est venu jusqu’à eux après
un aussi long voyage et essayer de décorer la classe de dessins, sur ce qu’ils ont vu et appris ce matin.

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