La vitamine D pourrait aider à réduire la glycémie chez les personnes atteintes de diabète de type 2, selon une étude iranienne.
L’essai clinique a été mené auprès de 90 personnes diabétiques qui prenaient, 2 fois par jour durant 3 mois, une boisson au yogourt enrichie ou non en vitamine D.
Un premier groupe devait prendre un yogourt à boire ordinaire contenant naturellement une teneur en calcium de 150 mg et aucune trace de vitamine D. Un second groupe recevait une boisson au yogourt identique, mais enrichie de 500 UI de vitamine D (cholécalciférol). Le yogourt remis au 3e groupe était lui aussi enrichi de 500 UI de vitamine D et contenait 250 mg de calcium.
Selon les résultats, les participants qui avaient eu droit à une des 2 préparations enrichies en vitamine D ont bénéficié d’une réduction de leur glycémie sanguine, tandis qu’on a observé une augmentation chez ceux qui prenaient le yogourt à boire ordinaire. Les taux sanguins de sucre avaient augmenté de 16 mg/dl chez ces derniers, tandis qu’ils avaient diminué de 12 mg/dl chez les sujets qui prenaient l’une des 2 préparations enrichies en vitamine D.
Les auteurs rapportent que les participants qui avaient pris le yogourt enrichi avaient en plus perdu, en moyenne, de 1 kg à 2,5 kg durant l’étude, tandis que le poids des autres sujets était demeuré stable. Ils ont noté, chez ceux qui avaient pris de la vitamine D, une baisse significative de l’indice de masse corporelle et des taux de masse adipeuse.
La vitamine D, une panacée?
Pierre Haddad
Selon Pierre Haddad, professeur titulaire au Département de pharmacologie de l’Université de Montréal, il faut se réjouir de ces résultats, mais il importe tout de même de « modérer son enthousiasme ». « Ces données sont très intéressantes, précise-t-il, puisqu’elles proviennent d’un essai clinique comparatif et non d’une simple étude épidémiologique. Mais, il faut tenir compte du fait que la carence en vitamine D est relativement répandue dans la population iranienne. Les besoins en vitamine D peuvent varier sensiblement en fonction de divers facteurs, notamment suivant la race ou les caractéristiques génétiques. »
Les chercheurs iraniens disent, pour leur part, ignorer dans quelle mesure les probiotiques du yogourt ont joué un rôle quant aux effets observés durant leur essai clinique. Les données de l’étude iranienne ne permettent pas d’affirmer qu’un supplément de vitamine D, pris sans yogourt, aurait des effets similaires.
Il pourrait s’avérer que la vitamine D puisse contribuer à prévenir ou à traiter le diabète de type 2, mais il est nécessaire de poursuivre les recherches avant de pouvoir faire des recommandations cliniques fiables à cet effet.
Une récente étude menée auprès de 5 140 Américaines a par ailleurs conclu qu’un faible taux de vitamine D dans le sang ne serait pas lié à un risque plus élevé de souffrir du diabète de type 2 chez les femmes postménopausées.