Une excursion fort agréable……………………Episode 30

Le Docteur Melchior est surpris, autre époque, mêmes techniques ? Umaguma montre en pointant son doigt, deux arbres éloignés de quelques centaines de mètres, juste un peu plus bas. Ils sont très hauts, plein sud . Il explique qu’il a tendu un grand filet, sur plus de 10 mètres de haut.

Les oiseaux migrateurs recherchent la chaleur des vents du sud pour mieux être portés par les courants d’air chaud ils planent et viennent se prendre dans les mailles du filet.

Chaque soir il les redescend et ramasse les petits oiseaux. Pour mieux se faire comprendre il imite leur cri et les appelle, ça fonctionne bien. Le Docteur Melchior et les enfants l’ écoutent et voient une bande oiseau qui s’approchent des filets inconscient du danger qui les guette.

Gros sel:
– ” Mon Père fait la même chose quand il va à la chasse à la tonne pour attraper les canards.”

Tapioca:
– ” je ne vais pas à la chasse mais les techniques n’ont pas beaucoup changé il me semble.”

le Docteur Melchior sourit…Umaguma vient de marquer des points. Le docteur est médusé de découvrir son intelligence pratique.

Umaguma fait signe au docteur de le suivre, il contourne la cabane, arrive dans un champ labouré où poussent pèle mêle du millet, des arbres pleins de fruits. Il y a deux pommiers sauvages, un poirier et une treille qui grimpe le long de branchages séchés.

Le Docteur Melchior est de plus en plus stupéfait de voir l’évolution de son ami. Umaguma est fière de son potager. C’est surtout Uma qui s’en occupe mais c’est lui qui lui apprend ce qu’elle doit faire. Il rappelle au Docteur Melchior qu ’il est issu d ’une tribu vivant sur la montagne juste en face. Il en est parti depuis longtemps, il n’ était pas d’accord avec ses frères. Un vieux sage lui a enseigné toutes ces chose. De temps en temps, il le voit et lui demande encore des conseils. Il lui a appris à tresser les filets. C ‘est de lui qu’il tient tout son savoir.

Umaguma cueille un peu de millet, le met dans le creux de la main du Docteur Melchior qui le porte à sa bouche pour en apprécie le goût. Sa tête oscille de haut en bas. En connaisseur, il note son approbation.

Le temps s’écoule, la soirée est bien avancée, il est temps de rentrer à la caverne pour se préparer pour le dîner. Une odeur de friture flotte autour d’eux. Chouette du poisson ! dit Pierrot . On va se régaler. Sur le foyer de pierre et de cendres rougies à même le sol ,Uma a préparé le dîner. Il cuit en dégageant des odeurs très alléchantes.

Plusieurs sagaies de bois sont dressées, placées de chaque côté du feu coincés à leurs bases entre trois grosses pierres. Deux sont verticales avec une fourche à chaque extrémité, le troisième n’est pas fourchue mais taillée en pointe sur une de ses extrémité. Elle est posé horizontalement sur les deux fourches des sagaies verticales. les quatre autres servent d’étais pour consolider l’édifice de bois.

De gros poissons traversés de part en part, surplombent le feu, à peine léchés par le haut de flammes dansantes. Ils cuisent en dégageant des effluves flattant les narines de la nombreuse famille.

Saucisse:
C’est un barbecue ! dit il en s’exclamant ! !

Le Docteur Melchior:
– ” Presque lui répond t’il sauf qu’ici on cuit à la distance, c’est la chaleur montante qui cuit, il n’y a pas comme dans un barbecue un contact sur le métal de la grille qui marque et brûle les aliments; C’est une chaleur ambiante beaucoup plus digeste et oxygénée pour les chairs. Ce sont les bases chez nous de la cuisson utilisée par les péruviens en Amérique du sud. Il la pratique encore aujourd’hui de façon naturelle.Tout est cuit de cette façon. C’est une cuisson à la distance pas au degré. Plus on rapproche l’aliment de la source de chaleur plus il cuit vite et fort. Mais l’aliment n’est jamais en contact direct avec le feu ou son support.”

Tous écoutent avec discernement les explications du Docteur Melchior qui sait vraiment beaucoup, beaucoup de choses très diverses.

Tapioca:
– ” On ne vous colle jamais Docteur Melchior”

Le Docteur Melchior:
– ” Le savoir, ma Belle ne tient qu’ à toi, par la lecture, l’observation, l’écoute, le regard, l’attention et le respect des choses. Je t’ai déjà dit que c’était en forgeant qu’on devient forgeron c’est une métaphore, ce que vous apprenez auprès de moi vous vous en servirez chaque jour demain et votre savoir sera reconnu. Il faudra savoir le diffuser en restant humble, très humble car ce sera une chance pour vous comme pour ceux que vous côtoierez. On ne peut donner que ce que l’on a appris ne l’oubliez jamais et peu importe la source de cette érudition. Ce sera votre secret pour toujours.”

Pendant le discours du Docteur Melchior les poissons finissent de cuire et la famille Umagum se raille de notre équipe de naufragés comme le font nos naufragés quand ils parlent des Umagums. Ils ont commencé d’apprendre quelques mots et ils se les répètent dans d’énormes éclats de rire.
On peut entendre Pa aapapa, maaamman, main, piiiiied, yyyyeux, bras etc mais quand on commence les R ou les 3 syllabes cela devient plus difficile et donne des rires tonitruants. Même Umaguma joue avec ses enfants pendant ce moment de détente hilarant.

A la fin de la cuisson, Uma place devant chacun d’entre eux une pierre plate, creuse au milieu.

Elle prend un morceau de bois taillé, court et elle fait glisser un poisson sur chaque pierre.

Elle l’arrose ensuite avec un jus de feuillage qui bouillonne à petit feu entre deux pierre posée sur la cendre rougie. Umaguma saisit un pic de bois, il pique le poisson en plein travers, le porte à sa bouche, et le dévore à belles dents.

Chacun l’imite timidement d’abord, puis sans aucune retenue. C’est vrai qu’ils ont tous grand faim.

Gros lard :
– “C’est bon, mais c’est plus pratique à table avec une fourchette et un couteau.”

Saucisse:
– ” Pour une fois que tu peux manger avec tes doigts, profites-en.Au moins ici personne ne te diras rien ”

Tapioca :
– ” Ce n’est pas une raison pour vous tenir comme des cochons que vous êtes, tout est bon pour vous laissez aller. De toute façon,moi je préfère les fruits, mais j’ai très faim.”

Tous se régalent de ce festin de poissons frais que Umaguma a été pèché de très bon matin avant qu’ils ne se réveillent.

Le Docteur Melchior s’amuse de voir les enfants découvrir la vie d’ici, et s’enrichir d’une aventure qu’ils n’oublieront jamais. mais il remarque également qu’à chaque repas les petits Umagums essaient de les copier à table. Ils se tiennent de mieux en mieux et mangent de plus en plus proprement.

Le repas terminé, ils vont dormir. Ils sont si fatigués que leurs yeux se ferment dès qu’ils se sont allongés, tous s’endorment très vite. La nuit sera bonne et récupératrice pense le docteur.

Le Docteur Melchior et Umaguma restent seuls. Ils entreprennent un long tête à tête. Il explique à Umaguma qu’ils repartiront dans trois jours par la voie des airs. Il aura besoin de lui pour réparer le ballon. Si Umaguma l’aide, il sera récompensé. Il lui donnera son secret du feu et son appareil qui coupe.

Umaguma réfléchit, il est fier et content de pouvoir rendre service à son vieil ami et décide de retourner à son village dès le lendemain matin pour demander de l’aide aux vieux sages et à sa famille. Ils partiront dès les premières lueurs du jour.

Umaguma explique au Docteur Melchior:
– ” Nous devrons traverser la forêt près du marécage, ce sera dangereux, il y a des bêtes sauvages, énormes, carnivores plus particulièrement une famille de dinosaures. Ils ont mangé plus d’un être humain. Le voyage sera difficile, mais nous emmènerons tout le monde par sécurité.”

Le Docteur Melchior est très satisfait de cet entretien. Ses enfants vont pouvoir rencontrer d’autres Umagums et vivre de nouvelles aventures et il ne savait pas encore à quel point se serait passionnant…

Il se lève pour rejoindre son lit de feuilles séchées, mais avant, il regarde les étoiles, et vérifie une nouvelle fois si ses calculs sont exacts. Il doit absolument retrouver son passage qui le fera revenir vers le XX siècle. il vérifie aussi chaque soit si Lucifer ne le surveille pas et ne lui prépare pas quelques mauvais coups de dernière minute. Ne le voyant pas il se couche, en pensant que deux précautions valent mieux qu’une et s’endort presqu’ aussitôt.

Le lendemain matin Uma réveille tout son monde juste avant les premières lueurs. Tous ne sont pas de bonne humeur de ce réveil matinal et le font savoir.

Tapioca:
– ” Mais il ne fait même pas encore jour!!! ou va t’on de si bonne heure ?

Pierrot:
– “Prépare toi rapidement on va aller voir le lever du jour en haut de la colline tu feras de superbes photos..”

Dès qu’on parle de photos à Tapioca, on obtient d’elle tout et son contraire tant elle est passionnée.

Tapioca:
– ” Dans ce cas dit elle je pars au bout du monde…”

Pierrot:
– ” Pourquoi ou penses tu que nous sommes dans ton jardin ? je ne sais pas ou il faudra t’emmener.”

Tapioca lui fait un sourire qui en dit long, -“avec toi partout se dit elle…”

Pierrot devient rouge de confusion surtout que Saucisse rajoute derrière eux:
– ” allez les amoureux en route, on a autre chose à faire que de se sourire aux anges !!! ”

Les deux maintenant sentent le rouge les envahir jusqu’aux oreilles

Tapioca:
– ” j’ai chaud dit elle.”

Pierrot:
– ” Moi aussi dit il en riant et en pensant, voici une belle journée qui commence”

Tapioca n’est pas loin de penser la même chose.

Après quelques fruits juste cueillis, engloutis rapidement, et un bouillon d’herbes chaudes très agréable, ils montent tous au sommet de la colline pour assister au lever du jour.

Avant de partir, Umaguma ferme la cabane. Il tend ses filets avec beaucoup de précautions. Les enfants ont enfilé presque tous leur sac à dos, le Docteur Melchior est déjà prêt et donne le signal du départ.

Uma les avait tous placés devant l’entrée pour ne pas les oublier.

Les enfants:
– “Mais où allons-nous”.

Docteur Melchior:
– ” En excursion. Nous avons tant de choses encore à voir et à faire dit il en avançant rapidement pendant que les derniers endossent leurs sacs…”

Ils n’ont qu’à se dépêcher à suivre le mouvement, ils verront bien se dit il à nouveau silencieux.

Il ne peuvent plus rien demander au docteur, il est déjà à 200 mètres devant. Tous l’ont maintenant rejoint tout en haut de la colline. Le ciel est comme un incendie incandescent, pourpre rouge. Les couleurs semblent vouloir engloutir l’horizon. Une boule ocre, rouge, monte tout doucement vers le ciel, d’abord on en devine ses contours, puis ils se précisent et le gros noyau orange passe enfin tout entier l’horizon.

Il lâche alors ses rayons puissants qui picorent doucement le visage de chacun. Puis la chaleur augmente au fur et à mesure qu’il grossit. Le regard ne peut presque plus soutenir cette apparition. Le spectacle est grandiose et le Docteur Melchior l’apprécie pendant que Tapioca fait un maximum de photos.

Le Docteur Melchior:
Attention Béatrice à ne pas griller ta pellicule, le soleil est vif et tu n’as pas ce qu’il te faut pour prendre ces photos. Il te faudrait un filtre sinon tu risques la catastrophe. Ne prend surtout pas le soleil de face…

Tapioca:
– ” Merci Docteur Melchior…”

Mais il est temps de partir, la route sera longue. Au lieu de redescendre vers la caverne, Le Docteur Melchior suit Umaguma en disant:
– ” Allez en route, ne perdons pas de temps.”

Pierrot:
– ” Où va t-on docteur ? .”

Le Docteur Melchior:
– ” Nous allons chercher de l’aide dans la tribu d’Umaguma, nous avons besoin d’aides pour repartir. suis-moi de près, ne vous écartez pas et surveille les petits.”

Les enfants comprennent mieux pourquoi Umaguma a refermé la grotte et mis en place ses filets de sécurité. Il n’a pas de chemin défini mais il semble connaître parfaitement la route qu’ils doivent prendre.

Uma marche à ses côtés. Elle porte sur son dos la plus petite de sa tribu. La peste…

Derrière, suivent le docteur et tous les enfants deux par deux. Le Docteur Melchior et Pierrot ferment la marche. les petits sont devant eux. Il fait beau et chaud.

La colonne serpente à travers les arbres, les fougères. On entend dans le lointain le barrissement des bêtes sauvages. Au dessus de la forêt des rapaces tournent en vol glissé, circulaire planant au-dessus de la tête des arbres, cherchant leur proie.

Un photographe aurait pu prendre une photo surréaliste pour fixer sur la pellicule ce que personne ne croira jamais. C’est ce que fait Tapioca, elle se met en arrière de la colonne, sort de sa poche son petit appareil photo et emprisonne en quelques secondes des images plus réalistes que n’importe quel témoignage.

Umaguma atteint rapidement le petit bois. La tête verte des sapins oscillent au gré de vent. Il se retourne souvent pour vérifier que personne ne manque. Il compte son monde de son regard noir et pénétrant. IL semble satisfait, mais demande à tous de se rapprocher plus de lui.

Il veut pouvoir intervenir très vite, sur tout danger intempestif d’animaux mal intentionnés. Le Docteur Melchior fait tournoyer sa canne et Umaguma reprend sa marche en avant.

Soudain il s’arrête, montre un arbre de son doigt tendu…Par gestes, il explique que des serpents très gros font la sieste, se laissant caresser par les rayons du soleil montant. Leur corps froid se réchauffe sous la chaleur, ils sont « benèze » les diables.

L’arrivée d’intrus sous leur nez risque de les déranger, de les énerver. Une morsure de ces énormes bêtes à la mâchoire décrochable peut faire de graves blessures, surtout à des enfants.

Avec son gourdin de bois, il frappe le tronc des arbres. Nous voyons un énorme serpent, invisible au premier abord, se détendre, son œil s’ouvre et une langue fourchue apparaît.

Umaguma a fait retirer sa troupe de plusieurs pas, il montre du doigt, la bête énorme qui n’apprécie pas d’être dérangée, mais l’ennemi est trop loin pour être attaqué, voir attrapé.

– ” Dommage se dit-il sans doute dans son œil courroucé, la petite tête blonde m’aurait fait un délicieux repas…”

L’œil restant aux aguets à demi ouvert, il repose sa tête sur la branche et resserre ses anneaux qui se confondent très vite avec la couleur des branchages et du feuillage. Il est redevenu invisible.

Même pour un œil averti il est désormais presque impossible de l’apercevoir. La troupe repart en faisant un écart prenant soin d’éviter tous les arbres dont les branches se trouvent au niveau de leurs têtes.

Ils arrivent près d’un étang où viennent se désaltérer les animaux. Cette mare est alimentée par un petit cours d’eau venant du ventre de la terre en formant une petite cascade qui chante “un glou glou” plein de fraîcheur. Elle s’écoule sur des mousses vertes parfois noircies pas le temps. Plus au loin tout autour de l’étang de superbes nénuphars la tige courbée et tendue comme un arc égaient l’endroit d’une rare élégance discrète .

Tapioca prend quelques photos et dit:
– ” Cet endroit est magique, il est beau, frais on dirait qu’il a été dessiné, tout est juste et baigné de douceur. Ce n’est que du bonheur qui se dégage de cet endroit…”

Gros Lard et Saucisse admiratifs en sifflant:
– ” Quelle poésie…”

Le Docteur Melchior:
L’eau est retenue prisonnière en nappe naturelle. Elle s’infiltre à nouveau par un siphon situé quelque part dans le fond de l’étang, sinon la nappe s’agrandirait chaque jour puis elle ressort plus loin comme une source nouvelle.

Cette terre ressemble à celle utilisée par Uma pour faire ses poteries dit il en continuant pendant qu’Umaguma remplit les gourdes pour que l’eau soit meilleure et les gourdes pleines. On ne sait jamais.

Les enfants sans boire en profite pour se rafraîchir la nuque, les bras, les mains les jambes et la tête comme leur a appris désormais le Docteur Melchior. Ils se sont d’ailleurs aperçus qu’il avait raison et qu’ils récupéraient davantage et plus rapidement que quand il se remplissait le gosier d’eau froide et indigeste. Les Umagums font de même mais eux le savent depuis toujours par simple observation…

L’étang se trouve juste en dehors de la forêt et les animaux viennent chaque jour ici pour se désaltérer et se baigner. Avec le temps, ils ont foulé le bord de l’étang de leur poids et ont tassé le sol qui descend désormais en pente douce sur une cinquantaine de mètres de largeur jusqu’à l’eau qui vient mourir en vaguelettes sur la terre de glaise rouge…

Ailleurs la rive surplombe d’un bon mètre le niveau de l’eau et une végétation luxuriante recouvre la terre sur tout le reste du pourtour de l’étang.

Gros Sel:
– ” C’est ici que se cachent les grenouilles…. il voit virvolter des papillons multicolores attendant de pouvoir trouver leurs formes définitives.
– “Dommage que nous n’avons pas le temps dit il. Il se voyait déjà à la tête d’une collection unique au monde.

A suivre le 31 ième épisode…

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