Gros Sel :
– « C’est simple : le grand, nous l’appellerons Bec d anguille, l autre feuille de chou, le tout petit, Moule à gaufre, la grande sera la goulue, et la petite la peste. Vous êtes d’accord ?
Le Docteur Melchior qui les a entendu :
– « Ce n’est pas gentil pour vos petits camarades leur dit le docteur. »
Gros lard:
– « Il faut bien leur trouver un nom pour les reconnaître, réplique Gros Lard, puis continuant, nous avons nous aussi des surnoms qui se moquent de nos défauts »
Le Docteur Melchior
– « Je veux bien, mais vous auriez pu trouver autre chose. Quand à vos surnoms ils sont peu flatteurs, Tapioca, Gros Sel, Saucisse, Gros Lard….j’aurai plutôt honte pour des chevaliers…Enfin il faut bien que votre jeunesse se passe…fit il en soupirant .»
Pendant ce temps, ils se sont tous massés à l’entrée de la caverne.
Umaguma et le docteur entreprennent une grande discussion. Umaguma explique au docteur ce qu’il a fait depuis qu’il est parti d’ ici, ses soucis, ses problèmes, sa vie. Umaguma à un peu de mal à le suivre. Si il n’avait pas de respect du Docteur Melchior qu’il a connu et qui l’ a beaucoup aidé il penserait qu’il est devenu fou. D’un autre côté, il y a ses enfants avec ce drôle d’accoutrement, des double pieds, des couleurs, des habits de plumage d’oiseau…Que ceci est bizarre…C’est pourtant bien le Docteur Melchior son ami, il en sûr. Mais il reste sur ses gardes, méfiant qu’il est devenu.
Les enfants se sont assis sur le sol, derrière le docteur, ils attendent la fin du conciliabule. Ils sont surtout très fatigués. Gros sel s’endort et Saucisse a faim. Bec d’anguille, et Feuille de chou en ont assez de cette observation réciproque, pleine de méfiance et de défiance ? Les seuls rapports que connaissent les hommes de cette époque sont des rapports de force et de respect. Là, les uns comme les autres sont devant des évidences de différences si grandes qu’aucun n’ose s’aventurer sur le terrain de l’autre. Pourtant ce n’est pas l’envie qui leur en manque et chacun de son côté cherche les moyens de le faire pour briser la glace. La langue ne pouvant être utilisée c’est par le geste qu’ils vont devoir se comprendre. Mais comment et qui va commencer ?
D’un autre côté si leur Père, leur Mère et Melchior sont amis comme leur Maman leur a confirmé, ils ne risquent rien. Au bout d’un moment par lassitude d’observation improductive deux petits Umagums se lèvent. Ils vont chercher quelques branches pour les tailler avec un gros silex. C’est pour eux, voir la réaction de ces dandy d’un autre monde et mesurer ce qu’ils sont capables de faire. Cette première épreuve est importante pour eux et nos petits naufragés ne se doutent pas ce qu’elle revêt pour les Umagums. Uma de son côté en mère protectrice observe les manèges…
Pierrot s’amuse à les regarder. Soudain, une idée lui traverse l’esprit. Il se lève à sont tour, prend une branche identique à celle de Bec d’anguille, sort son couteau suisse de sa poche, l’ouvre et en quelques secondes taille la sienne et confectionne un superbe javelot. Son outil à la pointe acéré fait merveille. Il réalise trois lances avant que Bec d’anguille et Feuille de chou terminent la leur.
Surpris, ils s’arrêtent pour le regarder travailler. La lame s’active, elle taille, entaille, amincie, coupe et recoupe. A la fin de la quatrième lance, Pierrot s’arrête et la tend à Bec d’anguille. Celui-ci la prend, et la lance au fond de la grotte. Elle suit un ligne horizontale puis elle se penche vers le sol et se pique dans la terre.
Onze paires d’yeux se fixent sur Pierrot et Bec d’anguille. Pierrot par gentillesse lui montre son couteau, l’autre le regarde. Il ne comprend pas, il ignore ce que c’est. Pierrot lui tend la main et lui dit :
-« Prends le et essaye. »
Bec d’anguille ne comprend pas bien ce qu’il veut, mais curieux, il tend la main pour le prendre.
Le Docteur Melchior qui garde toujours un oeil sur ses progénitures :
– « Attention crie le Docteur pas comme ça… »
Mais il le crie en français et l’autre ne comprend pas absorbé par la récupération de cet outil magique, rouge comme le soleil du soir marqué d’une petite croix blanche qui coupe et taille comme une pierre de silex.
Mais il est trop tard, Bec d’anguille a arraché le couteau par la lame d’un geste brusque en la serrant très fort. La lame pénètre dans sa peau et le coupe profondément. Il pousse un cri de douleur, retire sa main, le couteau tombe sur le sol. Il saigne abondamment. C’est le drame, leurs nouveaux amis viennent d’ apporter le mal et le sang.
Pierrot reste là, planté, ne sachant pas quoi faire, la paume des mains en avant, tremblant. Le sang coule, la blessure est profonde. En un instant Pierrot, les enfants, le Docteur Melchior sont devenus des ennemis, ils sont le mal, ceux qui font couler le sang.
Tous les Umagums en même temps font deux pas en arrière en voyant le sang couler de la main de Bec d’Anguille. Ils saisissent leur sagaie toujours à portée de mains, et s’apprêtent à tous les transpercer, Uma est même la première.
Uma pensive :
– ” Mais qui sont ces sauvages qui viennent de blesser gravement un de leurs enfants ? pense t’elle. Des amis d’Umaguma, mais c’est impossible. Le Docteur Melchior a toujours été leur ami et c’est encore la seule chose qui l’empêche de transpercer Pierrot avec sa sagaie. En quelques secondes la situation est devenue dramatique et dangereuse…
Umaguma est dépassé par les évènements. Il ne comprend pas. Par réflexe, il pousse un cri qui arrête tout le monde. Mais ils restent tous là, le bras levé, la sagaie pointue bien collée dans la paume de leurs mains, prêts à massacrer ces intrus. Ils entourent les enfants assis par terre qui ont assisté à la scène impuissants. L’image générale est insolite, saisissante ,tous sont au bord du drame.
Mais le Docteur Melchior qui a vu la scène contrairement à Umaguma qui tournait à ce moment le dos à la scène a immédiatement compris et réagi, il regarde Uma, ses enfants et lève ses bras vers le haut de la caverne.
Une flamme bleue et jaune jaillit du bout de ses doigts, bien droite, guillerette, joyeuse de retrouver la liberté, elle danse toute brillante dans la pénombre de la caverne.
Un Oh…. de respect sort de la gorge de tous, qui s’aplatissent sur le sol en forme de respect. Il n’y a que les Dieux pour posséder la puissance du feu et la faire jaillir au bout de leurs doigts.
Umaguma regarde le docteur, il est très impressionné. Il ne savait pas qu’il possédait cette puissance divine. La flamme s’éteint et le Docteur Melchior range son briquet à gaz qu’il avait glissé subrepticement dans la paume de sa main pendant qu’elle était dans sa poche.
Il fait relever tout le monde. Il ouvre son sac, sort sa trousse d’urgence et avec un tricostéril et de l’eau oxygénée, soigne la coupure. Le sang s’arrête de couler et Bec d’anguille arbore au fond de sa main un superbe pansement dont il est fier. C’est pour lui un décor et il le montre comme un trophée à tout le monde. Tous ses frères et ses sœurs l’envient et son même sont un peu jaloux.
Puis, le Docteur Melchior se baisse, ramasse le couteau qui gît sur le sol en le prenant par le manche. Melchior les fait tous s’asseoir devant lui et explique dans leur dialecte :
– ” Dans le pays d’où je viens, ces outils sont courants, tout le monde s’en sert. Ils découpent ou ils tranchent. La lame est très dangereuse, il faut prendre l’outil par le manche.Il explique comment est fait un couteau, comment on le tient et comment on l’utilise. Il promet que demain il leur apprendra à s’en servir sans danger ”
Il appelle Feuille de chou et le lui met dans la main. Ils s’assure aussi qu’ils ont tous bien, compris ce qu’il vient d’expliquer.
Pendant quelques minutes le Docteur Melchior continue d’expliquer: que ce couteau peut servir à plein d’ autres choses.
– ” Avec la scie continue t’il, il coupe un morceau de bois, avec le poinçon, il fait un trou, il lime, il découpe une autre feuille avec les petits ciseaux. Avec la pince à épiler, il s’arrache un cheveux ce qui fait beaucoup rire les enfants. Il le pose dans le creux de sa main, pose sa loupe dessus et le poil devient énorme, presque aussi gros qu’un vers. Il leur montre.
– ” Un Oh… “de stupeur et d’admiration sort de toutes les gorges en même temps.
Le Docteur est vraiment un Grand Dieu sorcier qui sait faire grossir un cheveu comme il veut.
Pierrot et sa bande s’amusent de les voir réagir, mais le principal c’est que la glace soit enfin brisée et qu’ils aient tous compris que les enfants et le Docteur Melchior sont venus en amis sincères et respectueux .
L’épisode du sang est clos pour les uns comme pour les autres mais les petits Umagums pensent désormais que cette bande d’enfants un peu fous a vraiment des pouvoirs extraordinaires. Ils ont des doubles pieds, des doubles yeux, des doubles cheveux, et ils ont une connaissance des choses qu’ils n’ont pas.
Ils vont être amis et vont pouvoir partager leur savoir. Il se fait tard et la nuit commence à tomber.
Uma apporte de grands paniers pleins de fruits, énormes, juteux. Ils s’ en empiffrent jusqu’à plus soif. Avec ses filles, Uma part dans le fond de la caverne préparer les litières de feuilles séchées pour dormir.
Pendant ce temps le Docteur Melchior soigne les ampoules des enfants, les coupures, les égratignures, tout son petit monde doit être en forme pour le lendemain. Pour ce soir ils se partageront les litières. Umaguma et les siens dormiront à même le sol. Ils en ont l’habitude.
Le Docteur fait ranger leurs affaires le long de la paroi et ils partent tous se coucher. Vaincus par la fatigue, ils s’endorment sans demander leur reste. Le Docteur Melchior les a rejoint, il lui aussi récupérer. Il se couche et s’endort aussitôt veillé par le courageux Umaguma qui n’en revient pas de sa fin de journée. Il a du mal à croire d’avoir rencontré cette tribu venu de je ne sais où. Il sort pour regarder le ciel et ses nombreuses étoiles en se disant mais laquelle est la leur.
Le lendemain matin, tout le monde a récupéré. Dès qu’ils se lèvent, ils s’aperçoivent que le soleil est déjà haut dans le ciel. Umaguma et sa famille sont allés cueillir des fruits. Ils ont ramené de l’eau fraîche dans des peaux tannées. La table est mise. Dès qu’ils se lèvent, ils sont attendus par leurs nouveaux camarades.
D’autorité ils se placent par tranches d’âges. Les quatre grand ensemble. Bec d’anguille, Tapioca, Pierrot et Feuille de chou. Tapioca s’apercevant que la goulue, qui doit avoir son âge, est délaissée, l’appelle et lui fait une place à ses côtés .
Ce geste est apprécié par les uns et par les autres. De l’autre côté de la table, il y a Gros lard, Gros Sel , Saucisse , Moule à gaufre, et la Peste qui elle préfèrerait être avec les grands. Gros Lard a sorti sa fronde et Saucisse son canif. Il leur explique comment les utiliser. Uma est fière de sa tablée, elle sait que tous sont de braves petits, l’incident d’hier est oublié et elle a désormais un famille nombreuse a s’occuper sans faire de différence. Ils sont tous ses enfants.
Dès le déjeuner terminé, ils sortent dans la cour protégée devant la caverne. Gros Lard ramasse une pierre et s’en serre pour tirer sur des oiseaux avec sa fronde. Avec le canif, ils découpent des branches pour faire des flèches.
Tapioca a tracé des carreaux par terre et elle apprend a la Goulue et à la Peste à jouer à la marelle. Ces jeux nouveaux les amusent beaucoup et des éclats de rire joyeux ponctuent la partie.
Plus loin, Bec d’anguille et Feuille de chou montrent à Pierrot et Saucisse comment grimper aux arbres ou se servir de lianes, pour aller d’un arbre à l’autre.
Umaguma en profite pour les envoyer chercher de l’eau à la source. Ils partent en délégation, ce n’est plus une corvée d’eau, c’est devenu un plaisir tous ensemble.
Ce matin de bonne heure, Umaguma est allé à la chasse. Il a ramené de petits oiseaux, Uma les plume, les prépare pour le repas de midi. Une fois toutes les corvées du matin terminées, il est l’heure de passer à table.
Tous se retrouvent dans la caverne. Le docteur s’assoit à coté d’Umaguma, les enfants sont mélangés, ils ont échangé leurs vêtements, leurs casquettes, leurs lunettes. Si ce n’était la couleur de la peau et les cheveux, on ne saurait plus qui est qui. Seuls les chaussures ne peuvent être prêtées. Une question de pointure sans doute..mais ils ont essayé de marcher
avec les double pieds les a peut être fait rire, mais leur équilibre naturel s’en est trouvé modifié et ils se sont souvent retrouvés le cul parterre dans un éclat de rire général.
Le repas se déroule dans la joie.Un bonheur nouveau est né rapidement dans cette maison.
Le Docteur Melchior observe tout ce monde et réfléchit en philosophe qu’il est.
– ” On dit les hommes de cette époque misogynes. Ont-ils l’intelligence pour l’être ? Il sait que cette famille a su s’élever de sa condition et à partir d’aujourd’hui le sera plus encore…Ils ont surtout un sens pratique exigé par le naturel d’une vie difficile et dangereuse”
Umaguma, frugal, débute toujours les plats, c’est la coutûme de chaque famille en remerciement de sa présence, de la sécurité qu’il apporte et de la nourriture qu’il ramène chaque jour. Uma le sert toujours en premier, il mord dans les morceaux de viande à belles dents, mange le plus cuit et tend à Uma ou a sa fille le reste du morceau de viande pour qu’elles le terminent.
La femme fait part entière dans la tribu, elle y a son rôle et ses limites.
L’homme est fort et courageux, il va à la chasse, se rend seul dans des contrées hostiles. Il représente la puissance et il est le Maître, le seigneur absolu .
La femelle ne s’en offense pas, elle se sait inférieure en force. Elle s’occupe de taches plus simples, comme la cueillette, la culture, elle fait et élève ses enfants. Son périmètre de vie se limite à sa caverne et l’espace protégé devant, c’est tout. Elle fabrique les vêtements avec les peaux que son mari lui ramène de la chasse. Elle s’occupe de la nourriture et des premières cuissons.
C‘est elle qui fabrique les poteries de terre cuite qui servent de récipients. Elle ne sort jamais de sa caverne sans être accompagné de ses hommes. C’est sa seule protection. Uma et ses filles ont été élevées de cette façon. C’est normal pour elles de servir leurs hommes. Jamais elles ne commencent un plat ou un morceau de viande, mais par contre elles les terminent tous, elles ont bon appétit.
A contrario, Tapioca a un tout autre comportement avec les hommes, c’est plutôt le genre, je me sers la première. Ils sont d’ailleurs tous très étonnés de la voir faire. Autre temps, autres mœurs. Il y a autre chose que tous observent avec curiosité. C’est la boîte noire que Tapioca a toujours autour du cou. Dès qu’il se passe quelque chose elle le porte contre son oeil et clic, clic. Ils ont beau expliquer ce qu’elle fait. Il n’y comprennent rien du tout.
Gros Sel à son frère Pierrot:
– ” Il est pire que Papa, si Maman voyait ça elle s’étrangle se marre t’il…”
Pierrot:
– ” Et grand-Mère à une attaque…”
Tapioca:
– ” Oui mais on est dans une autre époque”
Vers la fin du repas, Umaguma « rote bruyamment en se levant, pour lui c’est une chose normale, habituelle qui prouve qu’il a bien manger.
Tapioca trouve ça dégueulasse. La première fois, elle est très surprise, mais ses copains rigolent de bon cœ coeur. Le docteur connaît cette coutume, il la respecte, ce qui ne veut pas dire qu »il l’apprécie.
Les enfants sont aux anges. Ils ne se gênent pas pour faire la même chose, au grand dam de Tapioca qui les insulte à chaque fois.
Saucisse:
– ” OUI Tapioca nous sommes dans une autre époque la raille t’ils”
Dès que les hommes sont sortis de table, Uma, les filles et Tapioca ramassent les os rongés, dénudés et les jettent dans l’ eau. C’est pour étouffer les odeurs, bien assez nombreuses par cette chaleur. Il va falloir les brûler pour ne pas attirer de bêtes sauvages affamées ou des fourmis qui pullulent dés qu’il y a de la nourriture.
Son travail ménager terminé, Uma entraîne tous les enfants dans un terrain, derrière le rocher. Elle n’a plus assez de récipients pour tout le monde. Elle doit en fabriquer au moins six autres.
Arrivé dans l’endroit choisi par elle, elle creuse avec une spatule de bois taillée en forme de pelle, autour de six gros trous ronds chacun de la grosseur d’un grand bol. Le fond de ses trous est séché, comme cuit. Il servent à cuire de l’eau. On y verse de l’eau froide et on rajoute une pierre rougie dans des cendres rougies. La chaleur les a cuit en surface avec le temps.
Elle les retire donc de la terre. Avec ses mains habiles, elle les façonne. Elle lisse l’extérieur avec la paume de sa main, avec ses doigts agiles. Elle imprime la forme qu’elle désire. Elle va vite et c’est bien fait . Les enfants la regardent. Ils sont en admiration devant son travail, sa rapidité d’exécution et son talent.
Elle mouille chaque bol pour en affiner la finition. Son travail terminé, elle coupe des petits morceaux de bois, des feuilles séchées et elle rempli chaque bol de ces détritus. Puis elle va chercher le docteur, et lui demande d’allumer le feu.
Grâce à son briquet magique, il allume un morceau de bois et enflamme chaque foyer qui se consume en braises toutes rouges. Quand il est bien pris, elle pose dessus un galet rond de la grosseur d’un bol.
Elle recommence son opération dans chaque trou. Le feu se consume peu à peu. Il se transforme en cendres chaudes, brûlantes qui conserveront la chaleur et cuiront la glaise tout au long de l’après midi et de la nuit. Elle les pose ensuite sur une roche brûlante en plein soleil.
Demain matin, les bols seront prêts. Une fois terminé, elle se relève, remercie le Docteur Melchior et laisse partir les enfants pour jouer tous ensemble.
Décidément dit Pierrot, nous allons de surprises en surprises. Tapioca en vrai reporter a couru chercher son appareil photo et n’a pas manqué de mitrailler toute la fabrication des poteries. Le docteur s’en amuse beaucoup et les enfants encore plus .
Le Docteur Melchior :
– « Heureusement lui dit-il, que je suis un homme prévoyant et que j’ai toujours stock de pellicules avec moi quand je voyage… »
Tapioca :
– « Merci, lui dit tapioca, vous êtes formidable. »
Le docteur, en amateur d »art, adore la photo. Ce hobby lui a été donné par les frères lumière et il en est devenu fan. Depuis il a connu toutes les évolutions du système. Il est très content de voir Béatrice faire de la photographie, il a pour elle un faible depuis qu’elle lui a glissé un bisou de petite fille sur la joue. Celui là, il n’est pas prêt de l’oublier. Il le ressentira longtemps. »
A ce sujet dit le Docteur Melchior en s’adressant à Tapioca:
– ” Ce soir quand il fera nuit, laisse moi ton appareil photo. Tu as fait combien de pellicules depuis que nous sommes arrivés ici. ”
Tapioca:
– ” Une docteur de 36 poses.”
Le Docteur Melchior regarde Umaguma venir vers lui. Tapioca, Pierrot, Moule à gaufre, Bec d’anguille et les autres partent jouer dans la cour pendant qu ils se rappellent leurs histoires d’antan.
Il ne regrette pas d’avoir quitté sa tribu avec Uma. Ils ne s’entendait pas avec ses frères. Les anciens, son père, l’ont désavoué à leur profit. Il s’est senti lésé. Ils a préféré partir avec Uma et aller vivre ailleurs.. Les enfants sont nés. Ils sont gentils et les aident beaucoup. Il leur apprend toutes les choses qu’il connaît. Mais ils sont tumultueux. Ils aiment la chasse, mais aussi la bagarre. Ils doit se méfier, pour éviter que leurs jeux ne dégénèrent car ils ont le sang chaud.
Le Docteur Melchior:
– ” j’ai vu ça hier soir, ils démarrent au quart de tour….”
Umaguma:
– ” Pour le moment ils s’entendent tous à merveille.
Umaguma dit au Docteur Melchior :
« Si nous allions leur montrer une famille d’ours ».
Le Docteur Melchior pense que c’est une bonne idée et acquiesce aussitôt, il appelle les enfants et leur annonce qu »ils partent tous en excursion.
Umaguma organise la troupe. Il marchera devant, le docteur derrière. Entre eux suivront les tout petits d’abord, puis les autres. Les deux grands fermeront la marche avec Uma juste devant le Docteur qui dit:.
– « Prenez chacun une sagaie. ».
Tous s’en saisissent en prenant soin d’en choisir une à leur taille, la troupe est bariolée d’une façon incroyable et peu discrète, même Uma a enfilé un chandail de Tapioca ce qui amuse beaucoup Umaguma. Tapioca en profite une nouvelle fois pour en fixer le souvenir pour l’éternité.
Pierrot s’est habillé d’une peau de bête, la Goulue porte le short et un autre pull de tapioca, c’est tellement plus amusant comme ça. Umaguma et Le Docteur donnent chacun dans leur langue le top du départ.
Ils avancent vite, passent par le haut de la colline et redescendent de l’autre côté.
Vers le bas de l’autre versant, ils arrivent sur un terrain vallonnés et recouvert de végétation qui va jusqu’à la rivière. Umaguma les fait s’arrêter. La rivière est là, à 5à mètres maximum.Il les fait s’asseoir par terre et leur demande d’attendre en silence cachés par de hauts herbes.
Au bout d’une quinzaine de minutes, il leur montre du doigt le fond du vallon. Ils penchent tous la tête pour mieux voir.
Une masse brune avance à quatre pattes en se déhanchant, accompagné de trois petits lui ressemblant qui semblent s’amuser comme des fous. Ils courent, ils roulent, ils grognent…
Tapioca :
« On dirait des ours bruns » dit elle
A suivre…pour le 26 ième épisode….Une mauvaise rencontres qui finit bien mal…..