Tapioca s’approche de lui et dit :
– « Nous sommes prêts, Docteur Melchior, mais il faudra marcher doucement, les petits ont mal aux pieds. »
Le Docteur Melchior
– « Nous les porterons sur le dos à la fin du parcours et j’ai prévu une halte toutes les heures pour qu’ils se reposent. »
Chacun hisse son sac sur le dos et ils descendent la colline en zigzaguant, à travers les rochers, jusqu’à la lisère de la forêt. Dans les sous-bois, il fait bon. Une fraîcheur moite les rafraîchit. Ils sont à l’abri du soleil mais le risque est bien plus grand. Adieu paysage lunaire, bonjour les arbres, les plantes, et les animaux.
Ils se sont arrêtés pendant que le Docteur melchior reconsulte sa carte. Profitant de ce court répit les enfants regardent autour d’eux. Ils sont entourés de plantes immenses, avec des feuilles très larges.
Pierrot
– ” Elles sont plus grandes que toi, Gros sel.”
Tapioca est en admiration devant une toile d’araignée qui monte à plus de 10 mètres de haut. Les oiseaux chantent, ils volent de branches en branches. Plus loin les affreux cris ont repris, lugubres, bruyants, allarmants même.
Le Docteur Melchior:
– ” Allez vite nous repartons, c’est tout droit. Je passe devant toi Pierrot. Tu fermes la marche. Au moindre problème, tu cries. Allez chevaliers en route, soyons courageux.”
Sans se plaindre, ils reprennent leur marche à travers les arbres. Ils atteignent 30 minutes plus tard la rivière sans encombre. Seuls les oiseaux se sauvent à l’arrivée de ces envahisseurs dont les couleurs criardes ressemblent aux plumages de certains d’entre eux. Ils doivent être venus d’un autre monde doivent t’ils se dire. Chacun avance en silence, c’est assez pénible comme ça.
Arrivés à la rivière, le docteur ordonne une halte de 10 minutes de repos pour que les petits récupèrent. Ils sont à une cinquantaine de pas du bord de l’eau, dans uns clairière, la mousse court sue le sol, douce et fraîche à souhait.
Tapioca:
– ” Nous avons tous mal aux pieds Docteur Melchior.”
Le Docteur Melchior:
– ” Surtout, gardez vos chaussures, vous ne pourriez pas les remettre, vos pieds ont du gonfler et vous devriez marcher pieds nus. Nous ne pourrions plus avancer si vous étiez pieds nus…
Ils se sont allongés sur la mousse fraîche. Le docteur donne à chacun des dattes, des figues, une banane, et un verre d’eau. Ils mangent ces sucreries rapidement, elles semblent leur donner des forces. Il leur partage le reste de l’eau et va à la rivière remplir les bouteilles. Une fois pleines, ils ont tous droit à une gorgée supplémentaire ce qui l’oblige à les remplir de nouveau. Puis, il les replace dans son sac.
Il va voir chacun des enfants, pour s’assurer qu’ils peuvent effectuer la prochaine heure de marche et s’assurer que leur moral reste au beau fixe. Tant que le moral est là tout va bien. Ces quelques minutes de repos les ont requinquer. Ils sont en pleine forme et la fraîcheur de la rivière va les aider. En remplissant les bouteilles, il a remarqué une petite île au milieu de la rivière, 100 mètres plus loin. Au moment de repartir, il se frotte les yeux et regarde à nouveau .
Le Docteur Melchior
– ” C’est extraordinaire, dit-il.”
Les enfants:
– ” Quoi répondent ils ?”
Le Docteur Melchior:
– ” Regardez l’île qui est là-bas.”
Les enfants
– ” Oui, c’est une petite île.”
Le Docteur
– ” Regardez, elle se déplace.”
En y regardant de plus près, ils voient l’île se déplacer tout doucement dans la rivière.
Ils s’approchent de la rive et se cachent dans les roseaux, au bord de l’eau.
La fameuse île n’est qu’n réalité qu’un gros animal, bronzant sous les rayons du soleil.
Pierrot:
– ” C’est quoi.”
Le Docteur
– ” C’est un diplodocus qui prend son bain.”
Les enfants
– ” Un diplodocus, vous voulez rire, il y a longtemps qu’ils ont disparu.”
Au XX siècle oui, mais si nous reculons de 10 000 ans, nous sommes en plein dedans.
Tapioca s’approche… clic, clic.
– ” Voilà pour l’album de famille dt elle. ”
Tapis dans les roseaux, douze paires d’yeux observent l’animal. Il ressemble à un hippopotame, seule la tête n’est pas pareille. Elle est toute petite au bout d’un cou immense.
Le Docteur Melchior:
Les savants spécialistes de ces époques lointaines qui les ont étudiés on pensé qu’ils n’étaient pas très intelligents car justement leur tête était trop petite par rapport à la grosseur de leur corps.
Gros sel:
-” C’est plutôt à Casimir de l’île enchanté ”
Tapioca:
– ” Nous n’avons pas la même télévision Gros Sel!! !”
Le diplodocus, est là dans l’eau de la rivière, prenant son bain. De temps en temps, il avance le cou immense comme celui d’une girafe et broute l’herbe, les roseaux, les feuilles des arbres, puis se replonge dans l’eau claire. Pendant plus d’un quart d’heure le manège continue.
Il semble heureux d’être là, personne ne le dérange. Nos amis, cachés dans le sous-bois sont aux anges. A peine arrivés, ils tombent sur un diplodocus. Quelle histoire à raconter quand ils rentreront. Mais qui va les croire ? Ils seront juste bons pour l’asile.
Saucisse :
– “Docteur, on ne va pas passer la nuit ici, c’est encore loin chez votre copain ?”
Tapioca
– “Attendez, il va bien sortir de l’eau, je voudrai le photographié en entier. A peine Tapioca a t-ell finit de parler que le, que le diplodocus semble l’avoir entendu et exhausse son souhait. Il se redresse sur ses pattes arrières, comme le font les éléphants en représentation dans un cirque, pousse un grand cri et monte sur la berge de l’autre côté de la rivière. Tout ce qu’il y avait de vivant autour prend peur et s’envole à grands coups d’ailes déployées, essayant de mettre quelques distances entre eux et le gros pachyderme. Celui-ci, à pas lents s’enfonce au milieu d’une futaie de conifères clairsemés. Il se couche sur sa fesse droite et s’allonge dans l’herbe, cajolé par les puissants rayons du soleil. Son déjeuner de feuilles et d’herbes l’a repu.
Le Docteur Melchior:
– ” il va ruminer pendant au moins deux heures, dit le docteur. Vous venez de rencontrer l’ancêtre de la vache aux champs.”
Gros lard:
– ” Les mouches en moins, réplique Gros lard, qui en connaît un rayon mais n’en perd jamais une. La boutade fait sourire le Docteur Melchior.”
Gros Sel en vache, il s’y connait…Tous les jours c’est lui qui les conduit au pré avant d’aller à l’école, il les rentre le soir à 18 heures après avoir fait ses devoirs. Sur ce côté de la rivière, les naufragés du ciel se préparent à repartir. Le diplodocus est loin, il ne peut les apercevoir.
Saucisse
– ” Il parait qu’ils ne sontt pas méchants.”
Tapioca
– “Peut-être, mais je préfère ne pas l’avoir devant moi”.
Gros Lard
– ” Je veux bien te croire, tu préfères Pierrot.”
Tapioca
– “Imbécile ! Dit-elle en rougissant.”
Gros lard :
– ” Eh Tapioca regardes-toi dans une glace, tu es toute rouge.”
Pierrot :
– ” Ca suffit, laissez-la tranquille, allez viens Tapioca, ne les écoute pas, ils sont idiots.”
Le Docteur Melchior :
– ” En route les enfants.”
Évitant d’être trop près du bord rivière, ils regagnent le sous-bois, pour mieux se protéger du soleil et des mauvaises rencontres éventuelles. Ils marchent ainsi silencieux, pendant une dizaine de minutes. Arrivés au coude repéré sur sa carte, le docteur décide de couper vers le bas de la colline et de la contourner. Appuyant sur sa droite, ils quittent la forêt dense. Ils ne sont plus protégé que par quelques bosquets de plus en plus épars.
Ils marchent dans une savane d’herbes hautes, jaunies, presque desséchées. De temps en temps, ils trébuchent dans des mottes arrachées par le passage des monstres. Nous reconnaissons leurs empreintes de boues ou de terre. Elles sont énormes presque effacées par la retombée sur le sol des poussières provoquée par le déplacement des mastodontes.
Mais, la fatigue gagne peu à peu les petits car la marche forcée continue. Ils sont couverts de sueur, les pieds leur font mal, les jambes et les mollets sont de plus en plus durs et le soleil tape de plus en plus fort. Par rayonnements les roches renvoient avec force la chaleur qu’elles ont reçue. Dans le ciel, les gros oiseaux carnivores aux serres terrifiantes ont tous disparus attendant le début de la soirée pour repartir à la chasse.
Pierrot
– “C’est encore loin Docteur Melchior ?” Les petits n’en peuvent plus.
Le Docteur Melchior :
– ” Nous sommes presque arrivés. La colline est contournée, nous allons nous reposer sous ces bosquets juste au pied. Nous en sommes à moins d’un kilomètre. C’est la distance de la place de la mairie au terrain de foot.”
Gros Sel
– ” Nous n’allons pas en mourir.”
Encouragé par la vue des bosquets qui se rapprochent, ils s’accrochent, et 15 minutes plus tard, le groupe atteint le petit bois touffu. A leur grande surprise, ils découvrent une très jolie source d’eau claire, propre, qui jaillit de derrière un rocher. L’eau s’écoule sur une dizaines de mètres, et disparaît à nouveau sous terre par un grand trou profond. L’eau tombe à l’intérieur se fracassant contre les rochers en contre bas, dans un bruit d’enfer.
Tapioca:
– ” On se croirai au gouffre de Padirac en plus petit!!!”
Gros Sel:
– ” C’est qui Padirac ???
Le Docteur:
– ” C’est un lieu qui se visite on n’en pas très loin d’ailleurs
Tapioca:
– ” Il y a plein de gens qui viennent en bus pour visiter”
Gros Sel:
– “Mais si on est perdu on n’a qu’à s’y rendre et on prendra un bus”
Gros Lard:
– “Sauf qu’à cette époque il n’y avait pas de bus…”
Saucisse:
– ” Moi j’ai une idée”
Tapioca:
-” je crains le pire”
Saucisse:
– “On prend un carrosse tiré par un diplocudus…”
Tapioca en éclatant de rire:
– ” Un diplodocus idiot….”
Saucisse:
– “C’est pareil ”
Le Docteur est heureux de les entendre rire malgré la fatigue qui a du les épuiser quelques peu.
La fraîcheur fait du bien à tous les membres endoloris par la marche. Les sacs sont posés à même le sol et ils se jettent à plat ventre comme des petits chiens assoiffés pour boire.
Le Docteur Melchior:
– ” Doucement, ce n’est pas le moment d’être malade, dit Le docteur. Stop ! D’abord, vous vous lavez la bouche plusieurs fois, vous recrachez l’eau, puis vous vous rafraîchissez le visage, les mains, les bras, la nuque, les cheveux. Après seulement vous pouvez boire. Mais pas avant, et très doucement. Laissez votre corps s’habituer à la fraîcheur.”
Le Docteur Melchior a raison quand il fait très chaud, l’eau fraîche est agréable, mais il faut prendre des précautions.
Les enfants l’écoutent, surtout qu’ il fait la même chose. Ils boivent et se désaltèrent comme il leur a demandé.
En s’essuyant avec son mouchoir, le docteur leur dit:
– ” Nous repartons dans quinze minutes. A partir des gros rochers noirs que nous apercevons là-haut, nous porterons les petits sur notre dos. Moi, j’en prendrais un, et toi, Pierrot, l’autre. Tu es d’accord ? Si tu es trop fatigué nous nous arrêterons de nouveau.
Nous avons bien marché, et il n’est que quatre heures. Il nous reste trois heures trente avant le coucher du soleil. Ici, la nuit ne tombe pas avant dix heures. Nous pourrons donc nous reposer quelques minutes de plus. En attendant, prenez des forces en mangeant quelques figues, buvez du lait nestlé, et mangez ces biscottes.”
Tout en parlant, il sort de son sac la nourriture et la partage entre chacun d’entre eux. Ils croquent à belles dents les bonnes choses du docteur. Ils ont tous eu droit à un petit tube de lait Nestlé.
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N’avalez pas tout d’un seul coup, gardez en pour tout à l’heure, conseille t-il.
Ce que nos petits amis ne savent pas, c’est que leur bande colorée a été repérée et que, quelques centaines de mètres plus haut, une tribu de sauvages la sagaie à la main les surveille et ne perd pas une seconde de leurs déplacements. Ils se demandent bien qui sont ces sauvages qui envahissent sans se cacher leur territoire. Aussi, prennent t’ils de sérieuses précautions pour éviter d’avoir à en découdre avec eux. Ils campent sur leur pied de guerre en attendant la suite qui ne saurait tarder bien longtemps…
A suivre…pour le 23 ième épisode.