L’anorexie et la boulimie font partie des principaux troubles du comportement alimentaire (TCA). Désormais mieux connus, ils peuvent se déclarer à tout moment et apparaissent le plus souvent à l’adolescence. Toutefois, on parle moins de l’état mixte, qui touche pourtant une majorité d’ados souffrant de TCA. Une occasion de faire le point sur un mal qui se manifeste par une alternance de jeûnes et de crises de boulimie.
Etat mixte, ou fausse boulimie
Vous avez été nombreuses à aborder « l’anorexie-boulimie » à travers le forum santé. En effet, plusieurs d’entre vous souffrent de cet état mixte. Selon le Dominique Brunet, Docteur en psychologie, psychologue clinicienne et psychothérapeute, ce symptôme peut également s’appeler « fausse boulimie ». Il s’agit en fait d’alternance entre jeûnes et fringales qui se terminent, la plupart du temps, par des vomissements, des prises de laxatifs et/ou des décisions de régimes draconiens.
Quand boulimie devient culpabilité
Généralement, les jeunes personnes qui consultent sont celles qui souffrent d’anorexie mentale, soit une perte de poids liée à une restriction alimentaire volontaire, alors que leur appétit est conservé (contrairement à l’anorexie où il y a perte de l’appétit). Il arrive parfois à ces mêmes adolescentes de « craquer » et d’être prises de crises de boulimie. Ces accès se manifestent par des ingestions excessives d’aliments, de façon répétitive et continue. On constate que ces jeunes femmes sont, la majorité du temps, davantage culpabilisées par leurs crises de boulimie que par leurs périodes d’anorexie.
Quelles sont les causes ?
L’anorexie mentale réside dans le fait de restreindre violemment son alimentation, ce qui peut donner l’impression de contrôler totalement son corps lors d’une perte de poids importante. Les causes de cette volonté d’être mince à tout prix sont souvent complexes et différentes d’une ado à une autre : conflits familiaux, dépression, manque de confiance en soi, manque d’affection, perception de la beauté qui passe par la mode de la minceur etc… Bref, une véritable auto-dictature qui peut parfois être trop lourde, et pousser une anorexique mentale vers l’insatiabilité et les accès de boulimie.
Des conséquences néfastes
Les conséquences de cet état mixte ne sont pas anodines, car il s’agit d’une situation de conflit permanent avec soi-même, mais aussi dans sa relation avec les autres. Sentiment de culpabilité et angoisse, ajoutés aux problèmes physiques et psychiques font que la situation peut devenir très difficile, aussi bien pour l’adolescente elle-même que pour son entourage.
Le conseil de la rédac’ :
Qu’il s’agisse de toi ou de l’une de tes amies, mieux vaux prévenir que guérir ! N’hésite donc pas à faire confiance aux adultes, à dialoguer avec tes proches si tu sens qu’un mal-être persiste et que tu es, ou pourrais être, sujette à des troubles du comportement alimentaire.
Partager des repas en famille et manger à heures fixes peut permettre de prévenir ces conduites autodestructrices. En ce qui concerne les traitements, des conseils diététiques, des stratégies d’accompagnement et un soutien psychologique existent pour comprendre d’où viennent ces TCA.